http://www.lesechos.fr/finance-marches/ ... tor=CS1-33Citer:
La France s'est financée à presque 0 % sur les marchés en 2016
Isabelle Couet Le 09/12 à 06:00
Partager par mail
0
Imprimer
La France s'est financée presque 0 % marchés 2016
La France s'est financée à presque 0 % sur les marchés en 2016
Après une année exceptionnelle, l'Etat aborde un exercice compliqué par l'élection présidentielle.
En raison du programme d'achat de la BCE, la part de la dette française détenue par les étrangers a chuté.
L'année 2016 restera dans les mémoires. L'Etat, qui a bouclé son programme d'émissions de dette de 187 milliards d'euros, a emprunté au taux moyen de 0,37 %. Un niveau jamais vu dans l'histoire. La faiblesse du coût de financement est d'autant plus remarquable que la France a émis sur des maturités plus longues que les années précédentes : 11,5 ans en moyenne contre 9,1 ans en 2015. Une tendance encouragée par les investisseurs, qui, dans un environnement de rendements très faibles, ont cherché des titres avec des coupons un peu plus élevés. La situation économique et les interventions de la Banque centrale européenne (BCE), qui achète chaque mois plus de 10 milliards d'euros d'emprunts français, expliquent ce phénomène de taux extrêmement bas.
Autre fait marquant : la part de la dette française détenue par les investisseurs étrangers a chuté à 59,8 % au dernier comptage. Elle n'avait jamais été si faible depuis au moins 2009 et c'est la première fois qu'elle passe sous le seuil symbolique de 60 % en sept ans. Plutôt qu'un mouvement de défiance, il s'agit surtout d'un phénomène d'éviction : la part de la BCE, ou plutôt de la Banque de France, qui achète les titres tricolores dans le cadre de la politique monétaire exceptionnelle, représente plus de 12 % du stock de dette française, selon les estimations de Natixis. Les étrangers n'ont pas fui, certains ont même renforcé leur exposition, selon l'Agence France Trésor (AFT). C'est notamment le cas des Japonais, qui ont repris goût aux obligations européennes, poussés par les taux négatifs de la Banque du Japon. « Cette année, la France a ainsi bénéficié d'environ 28 milliards d'euros d'achats nets par les investisseurs japonais, souligne Anthony Requin, le patron de l'agence de la dette. Et la zone Asie-Moyen-Orient a représenté plus de 25 % des achats de titres, un chiffre en ligne avec 2014. » Les assureurs français ont constitué l'autre grande catégorie d'acheteurs.
Pour l'an prochain, Bercy fait l'hypothèse que le taux à 10 ans grimpera à 1,25 % à la fin de 2017, contre 0,78 % actuellement. La remontée des taux a déjà commencé, notamment depuis l'élection américaine. Or 2017 comporte une inconnue de taille : la présidentielle française, épisode susceptible de créer de la volatilité et de faire remonter la prime de risque, autrement dit l'écart de taux entre la France et l'Allemagne. Celle-ci a déjà connu un sursaut, montant à 56 points de base une semaine avant le référendum italien. « Nous considérons l'élection française comme le risque politique numéro un », a récemment déclaré l'Institut de la finance internationale (IIF), qui attribue une probabilité de 40 % à une victoire de Marine Le Pen. Un investisseur américain dit les choses autrement : « L'élection déterminera pour nous si la dette française est une valeur de rendement ou une valeur refuge. »
L'Hexagone joue donc gros. Avec des montants de dette toujours vertigineux, des remboursements qui vont s'envoler à 160 milliards en 2019 (même si l'AFT va sans doute en rembourser une partie par anticipation), l'Etat doit sans cesse rassurer les investisseurs. L'AFT est là pour leur « vendre » le sérieux de la maison France.
on retient 2016 : 12 % il est fort à parier que le % explose dans les années à venir