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Tradosaure
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 Sujet du message: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 12:37 
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Inscrit le: 05 Jan 2009 22:27
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Comme j'en ai ras le pompon d'entendre des montagnes de conneries à ce sujet: http://www.liberation.fr/economie/2015/ ... me_1354663

Citer:
Tirée d'une étude douteuse, la date à partir de laquelle les Français travailleraient pour eux-mêmes ne recouvre aucune réalité sérieuse.

C’est le marronnier des ultralibéraux. Leur petite fête nationale, qu’ils ont eux-mêmes créée, et dont ils se repaissent jusqu’au ridicule. Comme chaque année en été, un pseudo institut économique, relayé en exclusivité par la presse de droite, célèbre ainsi «le jour de libération fiscale», date censée illustrer de façon symbolique le moment de l’année où le contribuable français cesse de «travailler pour l’Etat». Et où il peut enfin disposer pleinement de ses revenus. Concrètement, la date est déterminée en prenant en compte le taux d’imposition d’un salarié moyen (57%), et en reportant ce pourcentage au calendrier annuel. Un concept où la manipulation idéologique le dispute à la malhonnêteté méthodologique.

Selon l’institut Molinari, le jour de la libération fiscale aura donc lieu, en France, ce mercredi 29 juillet, soit un jour plus tard qu’en 2014. L’Hexagone, surtout, serait très mal classé par rapport à ses voisins, notre «libération» intervenant au deuxième moment le plus tardif de l’année, une semaine seulement avant la Belgique (6 août). Viennent ensuite, et donc avant nous, la Grèce (14 juillet), l’Allemagne (10 juillet), l’Italie (2 juillet), ou encore les Pays-Bas (18 juin). Parmi les pays «libérés» le plus tôt : Chypre (31 mars), l’Irlande (28 avril), et le Royaume-Uni (9 mai).

Première chose : l’institut prend comme référence l’imposition du salaire moyen, qui inclut donc à la fois celui du smicard et du millionnaire… Une moyenne très malvenue en cette matière, où le niveau d’imposition dépend fortement du montant et de la nature des ressources.

L’institut, surtout, inclut des prélèvements comme l’impôt sur le revenu, les cotisations salariales ou encore la TVA, mais aussi… les cotisations patronales. Ce qui fait évidemment bondir le taux d’imposition. Un choix qui ne doit rien au hasard : en effet, si l’institut, en toute logique, avait exclu les cotisations patronales, la France serait mieux classée de six places. Le Français serait ainsi «libéré» avant des pays comme l’Autriche, la Hongrie, les Pays-Bas, et surtout l’Allemagne. De quoi mettre à mal la thèse du «fardeau» fiscal pesant sur nos compatriotes, et défendue tout au long du document.

Troisième problème: la question de la comparaison internationale des taux de prélèvements obligatoires, que tous les économistes sérieux jugent de plus en plus délicate à opérer. Car n’entrent pas en compte dans cet indicateur les contributions acquittées par les ménages aux instituts privés de sécurité sociale, comme pour la retraite par capitalisation en Allemagne. Ce que l’institut, enfin, oublie de préciser, c’est que si le taux de prélèvements obligatoires, selon les critères de cette étude, est de 57% en France, il n’est plus que de 17% après transferts entre les différents agents économiques. Un chiffre stable depuis plus d’un demi-siècle. Autrement dit, la très grande majorité des prélèvements est immédiatement réinjectée dans l’économie, sous forme de subventions aux entreprises, mais aussi d’aides sociales revenant directement dans le revenu disponible des ménages. Il était donc totalement faux de dire, comme le souligne cette étude, que le pouvoir d'achat «réel» des ménages débute après la libération fiscale.

Bref, l’accumulation des énormités méthodologiques et des conclusions qui en sont tirées confinent de fait cette étude à de la – mauvaise – propagande libérale. Et son relais, sans recul, par certains organes de presse, à un publi-communiqué à peine déguisé. Un mauvais service rendu au libéralisme qui, quoi qu’on en pense, mériterait, pour le sérieux de ses thèses, des défenseurs moins fantaisistes.

Fred92

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Chez nous, il n’y a pas de parti d’opposition parce que nous pensons qu’une opposition pourrait troubler les rapports affectueux qui unissent le gouvernement au peuple.

Léonid BREJNEV (humoriste involontaire)


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 12:59 
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Une réponse possible ici : http://www.contrepoints.org/2015/07/28/ ... -detestent


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 13:06 
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Bah ! C'est assez décrire l'homme que dire que la force de ses cris antifiscaux est proportionnelle à ce qui lui reste une fois ses impôts payés.


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 14:58 
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Inversement proportionnelle...

Moins il lui en reste, plus il crie. :twisted:


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 15:10 
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Perso ma date de libération fiscale est le 5 août (sur la base de mes derniers revenus stables connus).

C'est assez facile à faire individuellement si on est salarié : il suffit de prendre sa fiche de paye de décembre, de mettre d'un côté le net imposable, de l'autre le coût réel de l'emploi (net imposable + charges salariales + charges patronales) puis de lister dans ses dépenses de l'année tout ce qui est soumis à prélèvement public : alimentaire 10% en moyenne, vêtements 20%, électricité 34%, carburant 60%, IR de l'année suivante 100%, etc. Dans mon cas, entre ce que j'ai coûté à mon employeur (la somme inscrite dans ses livres de comptes et qu'il a effectivement déboursée) et ce qu'il me reste à vivre une fois toutes les taxes, cotisations, tous les prélèvements, IR, divers et variés, le rapport est de 2 sur 5. Il me reste 40% "pour moi". Les 60% restants financent l'État, la commune, le département, la région, l'intercommunalité, les organismes sociaux, les caisses de retraite, de prévoyance, et tutti quanti.

C'est difficilement discutable sur le plan mathématique.


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 15:14 
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Amha, il ne faut compter que les truc à fond perdu (pour de bon)...Retraite, prévoyance, assu maladie, etc...ont une contrepartie. Pas terrible la contrepartie, mais bon, admettons...


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 16:32 
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Ce n'est même pas le débat. Ma simple constatation à travers ce calcul élémentaire -- que tout le monde peut faire -- est que, dans ma situation familiale et professionnelle, la collectivité prend 60% de ce que je coûte à mon employeur à partir du moment où je travaille pour lui. Dit autrement, cela signifierait que pour grouper l'ensemble des prélèvements existants, il faudrait (dans mon cas) les remplacer par un prélèvement unique à la source de 60%, ou bien me verser l'intégralité du super-brut et appliquer une TVA de 150% sur tout ce que j'achète (un article vendu 100€ HT me serait facturé 250€ TTC). Cela veut dire aussi que le coût de mon poste en tant que salarié est élevé, forçant mon employeur à être certain de le rentabiliser avant de m'embaucher.


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 31 Juil 2015 16:58 
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Ludo33 a écrit:
Inversement proportionnelle...

Moins il lui en reste, plus il crie. :twisted:


J'ai bien dit "proportionnelle"


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 01 Aoû 2015 12:50 
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Fred92 a écrit:
L’institut, surtout, inclut des prélèvements comme l’impôt sur le revenu, les cotisations salariales ou encore la TVA, mais aussi… les cotisations patronales. Ce qui fait évidemment bondir le taux d’imposition. Un choix qui ne doit rien au hasard : en effet, si l’institut, en toute logique, avait exclu les cotisations patronales, la France serait mieux classée de six places. Le Français serait ainsi «libéré» avant des pays comme l’Autriche, la Hongrie, les Pays-Bas, et surtout l’Allemagne. De quoi mettre à mal la thèse du «fardeau» fiscal pesant sur nos compatriotes, et défendue tout au long du document.

En même temps, la différence entre cotisation salariale et cotisation patronale est assez artificielle. Ce qui compte, c'est combien paye mon patron et combien il me reste à la fin.

Pour le reste, c'est comme toujours, on compare des choux et des carottes.


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 Sujet du message: Re: "Jour de la libération fiscale"
MessagePublié: 09 Aoû 2015 10:00 
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Inscrit le: 27 Déc 2013 15:58
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rialto a écrit:
Fred92 a écrit:
L’institut, surtout, inclut des prélèvements comme l’impôt sur le revenu, les cotisations salariales ou encore la TVA, mais aussi… les cotisations patronales. Ce qui fait évidemment bondir le taux d’imposition. Un choix qui ne doit rien au hasard : en effet, si l’institut, en toute logique, avait exclu les cotisations patronales, la France serait mieux classée de six places. Le Français serait ainsi «libéré» avant des pays comme l’Autriche, la Hongrie, les Pays-Bas, et surtout l’Allemagne. De quoi mettre à mal la thèse du «fardeau» fiscal pesant sur nos compatriotes, et défendue tout au long du document.

En même temps, la différence entre cotisation salariale et cotisation patronale est assez artificielle. Ce qui compte, c'est combien paye mon patron et combien il me reste à la fin.

Pour le reste, c'est comme toujours, on compare des choux et des carottes.

La différence charges salariales/patronales n'est pas totalement artificielle, même si c'est vrai que ca reste, in fine, de l'argent qui vient de l'activité du salarié
On voit bien la différence quand il y a une baisse :
-> Cotisation salariale en baisse => salaire net en hausse, sans effet sur le superbrut.
-> Cotisation patronale en baisse => superbrut en baisse, sans effet sur le net.


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