La Zambie, le cuivre et les vautoursSur Arte, mercredi 28 novembre, à 22 h 55.
« L’Afrique, le cuivre et les vautours »,
de Christopher Guldbrandsen (Danemark, 2012, 52 min).
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En Zambie (Afrique australe), la société suisse Glencore, géant du négoce et du courtage de matières premières, règne en maître. Ivan Glasenberg en est le PDG – il possède 15% des parts de l’entreprise – et habite un petit village, Rüschlikon, près de Zurich et de son lac. On y coule des jours paisibles, loin, très loin des réalités zambiennes.
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Le réalisateur s’est aussi posé une question qui peut sembler naïve : pourquoi un pays comme la Zambie, aussi riche dans ses sous-sols, n’arrive pas à sortir de la pauvreté ? La province de Copperbelt, au centre du pays, renferme en effet la plus importante réserve de cuivre d’Afrique, matière première essentielle à l’économie mondiale.
La réponse apparaît simple, comme les propos de Raymond Baker, directeur de Global Financial Integrity, une ONG américaine : « On croit que l’Occident s’est montré très généreux quant à l’aide octroyée aux pays en développement, et notamment en Afrique. Mais, au total, on estime que les sommes d’argent qui sortent de ces pays sont dix fois supérieures à celles qui entrent via le Fonds d’aide international. »
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Glencore en profite : entre 2001 et 2008, le cours mondial du cuivre a quasiment quadruplé. Mais aucun impôt n’a été reversé sur ces bénéfices à la Zambie. Car il s’agit pour une société comme Glencore de faire sortir du pays les bénéfices en évitant l’imposition, en transférant ces montants vers des paradis fiscaux où la taxation est bien plus faible. Ces multinationales ont en effet des filiales dans le monde entier, effectuant des transactions entre elles et modifiant ainsi artificiellement la valeur de leurs échanges pour des raisons comptables.
Sur le papier, la Suisse est ainsi l’un des plus importants importateurs de cuivre de Zambie…
Vous allez me dire: "rien de nouveau sous le soleil, c'est la même chose pour le pétrole du Gabon, le tantale du Congo...".
C'est vrai.
C'est curieux de voir à quel point la différence est grande entre les citoyens richissimes d'un pays comme le Koweït ou le Qatar et les citoyens des pays d'Afrique (qui pourraient être riches aussi).
Il est clair que s'ils ne se révoltent pas, ils resteront pauvres jusqu'à l'extraction du dernier gramme de matière première de leur sol (les systèmes comme la françafrique ne sont pas là pour rien!).
Fred92