Lors d’une interview récente, Peter Schiff, d’Euro Pacific Capital, a décrit l’économie comme une science de la satisfaction de la demande illimitée avec des ressources limitées. Notre préférence humaine voudrait que nous vivions une vie de milliardaire, mais ce n’est évidemment pas possible même si nous avons encore aujourd’hui une abondance de surplus énergétique, surplus énergétique avec lequel nous avons travaillé ce dernier siècle.
L’histoire devient maintenant intéressante. Rappelez-vous tous ces graphiques exponentiels. En théorie, ce n’est pas problématique de vivre dans un monde de croissance exponentielle – tant que ce monde n’a pas de limites. Par contre, les fonctions exponentielles prennent une importance cruciale lorsqu’elles s’approchent de limites physiques comme c’est le cas pour le pétrole dans un avenir très proche. A la fois les découvertes et la production indiquent que nous avons déjà atteint la limite exponentielle du pétrole.
La population, l’argent et la consommation du pétrole reflètent tous un comportement exponentiel. La relation entre les trois graphiques démontrent fortement que la population et notre système monétaire sont tous deux complètement dépendants de la croissance continue de l’énergie du pétrole.
Et maintenant nous arrivons à la question qui découle de ces pensées. Que se passerait-il si la construction exponentielle de notre économie et de notre système monétaire, plutôt que d’être une accumulation sophistiquée de l’évolution humaine, était uniquement basée sur le pétrole ? Que se passerait-il si notre complexité sociétale riche et les mille milliards de dollars de richesse et de dette n’étaient simplement que l’expression humaine du surplus d’énergie pompé du sol ? Ca vaut le coup de s’y intéresser.
Aujourd’hui, nous avons le droit de nous interroger sur ce qui va advenir quand, et non si, mais quand le pétrole commencera son déclin. Qu’arriverait-il à notre système monétaire exponentiel, basé sur la dette, durant cette période ? D’ailleurs, peut-il continuer à fonctionner dans un monde sans croissance continue ? Ce sont des questions importantes auxquelles des réponses doivent être apportées.
Mon opinion est que l’instabilité financière que nous vivons actuellement est due, au moins en partie, aux premières étapes de ce processus.
Et, si nous plaçons la consommation du pétrole sur une période de 4 millénaires sur celle de la population, des questionnements inquiétants nous interpellent. Pris ensemble, ces deux graphiques nous incitent à vouloir une planification responsable et adulte accompagnant notre battage électoral habituel de cette année.
Le fait que le système bancaire central arrive juste à maturité coïncide avec l’exploitation exponentielle d’une source d’énergie et l’a rendu tout puissant et révéré sur une période très courte. Des systèmes monétaires fiduciaires sont apparus et disparus, mais celui-ci était porté par un vent de mille milliards de barils d’énergie. Le vent est prêt à tourner, et nous l’aurons de face.
Distribuer des montants de plus en plus importants d’argent lors d’une période de croissance régulière est agréable et est supporté par les politiciens et le peuple. Continuer à fonctionner ainsi dans un monde où l’énergie est en déclin est une perspective inquiétante pour tout politicien ou toute institution financière. Cette situation rend encore plus difficile, voire impossible, la science de satisfaire des besoins illimités avec des ressources limités si le système ne relève pas le défi.
Nous sommes aussi responsables, vous et moi, de nous demander ce que nous devrions attendre du futur, avec un système monétaire construit sur ce qui pourrait être considéré comme une erreur. Que se passerait-il si la supposition que « le futur ne sera pas plus grand, mais exponentiellement plus grand que le présent » est fausse ?
Ma question est qui peut raisonnablement accorder de plus en plus de crédits à des personnes dont les revenus sont garantis de baisser ?
Voici comment nous pouvons résumer tout cela. Il y a ce que nous savons. Nous savons que l’énergie est la raison de toute croissance et complexité. Nous savons que le surplus d’énergie baisse. Nous savons que l’ère du pétrole bon marché est révolue. Et, nous savons qu’à cause de cela, les coûts du pétrole creuseront une part de plus en plus importante de notre budget total.
De ce que nous savons, il y a aussi quelques risques. Le risque que notre système monétaire exponentiel s’arrêtera de fonctionner dans un monde où le surplus énergétique est en déclin. Il ne pourra plus jouer son rôle.
Il y aura aussi le risque que notre société sera forcée de devenir moins complexe. Si vraiment nous y réfléchissons, cette phrase est chargée d’un sens important.
Finalement, il y a le risque que même si le pétrole s’épuise, l’élan du système monétaire créera des conditions pour provoquer l’hyperinflation.
Pouvoir évaluer ces risques et décider de ce qu’un adulte prudent devrait faire, s’il y a quelque chose à faire, pour s’adapter à ces nouvelles réalités et faire face à ces défis.
Lorsque je les rassemble tous, je peux me permettre de faire ces prévisions. Rappelez-vous, je me permets de les changer si de nouvelles informations arrivent ultérieurement.
Le status quo sera préservé, quelque soit son coût. Les politiciens cacheront la vérité, les statistiques économiques deviendront de plus en plus mystérieuses, et les banques centrales continueront d’injecter de plus en plus d’argent dans le système qui, dans son centre, est en dehors de la réalité.
Deuxièmement, l’hyperinflation arrivera. Le prix est calculé en fonction de la quantité d’argent en circulation et de la disponibilité sur le marché de ce produit ou service. Parce que, littéralement, chaque régime de monnaie fiducière a échoué pour ces mêmes raisons, nous pouvons raisonnablement conclure que le futur sera rempli avec encore plus de monnaie. En même temps, le déclin du surplus énergétique sera responsable que de moins en moins de marchandises circuleront. Pris ensemble, la conséquence sera l’inflation.
Le numéro 3 est la déduction logique de 1 et 2. Les niveaux de vie baisseront.
Alors, passons en revue les principales tendances qui semblent converger vers une très courte fenêtre de l’avenir.
Nous avons commencé par une compréhension de l’argent et le fait que notre monnaie est prêtée et créée à la demande, avec intérêts, et que cela engendre des pressions puissantes pour entretenir le montant du crédit, ou de l’argent, en croissance continuelle d’un certain pourcentage chaque année. C’est la définition même de la croissance exponentielle que nous pouvons facilement voir dans les graphiques de notre monnaie et, bien sûr, de l’inflation.
En gardant cette dynamique à l’esprit, nous avons étudié les données sur la dette, qui est réellement une créance sur l’avenir, qui dépasse largement tous les niveaux historiques jamais atteints. Le parralèle qui est une tendance sociologique par elle-même, est l’érosion progressive de l’épargne observée au cours de la même période. Nous avons combiné le plus haut niveau d’endettement jamais observé conjointement avec un niveau d’épargne le plus bas jamais observé.
Donc, nous avons appris qu’une bulle qui éclate n’est pas quelque chose que les autorités peuvent facilement corriger parce que leurs tentatives de “limiter les dégâts” sont mal placées. Le dégât s’est déjà produit. Il se trouve dans un trop grand nombre de maisons et de centres commerciaux vendus à des prix trop élevés et trop de produits importés et achetés à crédit. Tout cela s’est produit auparavant. Il ne reste plus qu’à trouver qui finira par payer d’addition et maintenant ces gens-là travaillent dur pour s’assurer que ce sera vous.
Ensuite, nous avons appris que les déficits financiers les plus importants du gouvernement américain sont liés à un problème démographique qui ne peut être résolu par un acte politique ou une loi ou un niveau d’optimisme. C’est tout simplement un fait. Un concours de circonstances gênantes comme l’est parfoit la loi de la gravité, mais une réalité néanmoins.
De plus, nous avons appris que les actifs détenus par les baby-boomers pour mesurer leur richesse, des actions, des obligations et des maisons, devront tous être vendu à quelqu’un, à un moment pour en extraire leur valeur et nous avons soulevé le fait désagréable qu’après les boomers, il y a tout simplement moins de gens auxquels ces biens peuvent être vendus. Lorsque les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs, les valeurs baissent.
Mis ensemble, tous ces chiffres économiques qui nous sont communiqués ont été systématiquement dévalorisés jusqu’à être déconnectés de la réalité. Si des données erronées entraînent de mauvaises décisions, il n’est pas étonnant que nous nous trouvions dans notre situation actuelle. Ce n’est qu’en revenant à une auto-évaluation honnête qu’on pourra suivre une voie stratégique et convenable vers l’avenir.
Ensuite, nous avons appris que l’énergie est la source de toute l’activité économique et que le pétrole est, de loin, la plus importante source d’énergie. L’ensemble de notre configuration économique est fondée sur l’hypothèse d’une croissance illimitée dans l’approvisionnement en énergie, mais il s’agit d’une thèse facilement réfutée.
Chaque champ pétrolier a son pic de production, qui ajoutés les uns aux autres forment aussi un pic de production, ainsi le pic pétrolier n’est pas une tant théorie mais une observation de la façon dont les champs pétroliers évoluent. Nous avons ensuite exploré la tension évidente entre un système monétaire qui impose une croissance exponentielle et le fait que notre principale source d’énergie atteind déjà son pic ou y sera bientôt. D’une façon ou d’une autre, les États-Unis n’ont même pas encore commencé à envisager un avenir sans pétrole bon marché, nous n’avons pas de plan “b”.
Enfin, nous avons noté que l’environnement, c’est-à-dire les ressources mondiales et les systèmes naturels dont nous dépendons, montre des signes clairs que notre population en croissance exponentielle conduit à l’exploitation exponentielle des ressources, ce qui accélère leur épuisement final et modifie les écosystèmes à des taux alarmants. Nous avons également appris que des modifications même mineures à des systèmes dont nous dépendons, comme le système pluvial, peuvent engendrer des coûts massifs, généralement non planifiés, qui seront prioritaires sur les autres besoins.
Et oui, nous avons rencontré des problèmes auparavant et nous devront également faire face à ceux ci. Le problème apparaît quand nous les considérons tous à la fois.
Mis ensemble au fil du temps, nous voyons que la bulle immobilière éclate déjà pendant que la première vague des baby-boomers prennent leur retraite. En même temps, le pic pétrolier fait que la demande dépassera l’offre, forçant une adaptation extrêmement coûteuse alors même que les coûts inconnus associés à l’épuisement des ressources et un changement climatique verront le jour dans un avenir pas trop lointain. Et à toutes ces contraintes sur nos choix, se juxtapose notre manque d’épargne et d’investissement, ainsi que des niveaux d’endettement historiquement sans précédent.
Cette période qui s’étend d’ici à 2020 dévoile un ensemble des défis véritablement massifs qui convergent sur une période très brève.
La question est: d’où viendra l’argent pour résoudre chacun de ces défis alors que notre épargne est épuisée et que nos niveaux d’endettement arrivent déjà en territoire inconnu?
Chacun de ces événements demandera déjà des efforts éprouvants pour notre économie nationale, mais en subir deux pourraient la perturber. Et si trois ou plus devaient se produire en même temps? Il n’est pas difficile de prévoir que cela destruirait l’économie de notre pays ou peut-être ruinerait totalement le dollar comme réserve de richesse.
Combien de milliers de milliards seront nécessaires pour financer la retraite? Combien de milliers de milliards pour remodeler notre infrastructure de transport pour l’adapter au pic pétrolier? D’où proviendront les dizaines de milliers de milliards pour combler le déficit de financement des pensions et de la sécu? Comment pouvons-nous subvenir à nos promesses de pension alors que nous devons supporter le fardeau de l’endettement le plus élevé jamais connu? D’où vient l’argent pour nettoyer les séquelles d’une bulles d’actifs qui éclate? Quelle sera l’augmentation des prix de la nourriture et des minerais lorsque le pétrole aura atteint son pic, alors que beaucoup plus de gens demanderont de plus en plus de ressources qui s’épuisent?
Chacune de ces grandes tendances ou menaces prendra des années, sinon des décennies à traiter; de plus elles nous font toutes face directement, sans aucune discussion ou planification sérieuse au niveau national. Chaque jour qui passe nous gaspillons un temps précieux alors que les problèmes deviennent de plus en plus importants et coûteux, si ils ne deviennent pas complètement insolubles. Temporiser n’est pas une stratégie et se révélera une tactique désastreuse.
Le caractère d’un adulte mature est qu’il peut gérer la complexité et planifier l’avenir. Mon avis est que, à quelques exceptions près, les leaders politiques et d’entreprise actuels de ce pays n’en font rien.
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