... fait son coming-out, avec 2 excellentes analyses.
Jusqu'à présent, si ma mémoire est bonne, en gros il niait l'idée même que le dollar soit remis en cause avant 1 000 ans. Là il change d'avis, et sur l'euro et la livre aussi en prime. Un signal faible de plus, Scrooge (mais je ne sais plus si on peut encore appeler cela des signaux faibles : les twins towers dollar et euro commencent à tanguer sévèrement).
La 2e analyse est très intelligente : les pays émergents commencent à se réorganiser économiquement sans les USA/Europe.
Ces derniers financent leurs déficits abyssaux et ont des taux longs très bas, tout en gardant des monnaies fortes, grâce aux actions sur le change des émergents.
Les émergents finiront logiquement par laisser flotter leurs monnaies, et ce moment approche.
La conséquence sera la perte de valeur des monnaies occidentales, la remontée brutale des taux longs, et l'impossibilité d'exporter chez eux malgré cela.
En sous-entendu : effondrement monétaire, faillite publique, choc pétrolier, chômage de masse. Bonne nuit.
La première :
Que les gouvernements aient le courage de dire la vérité aux EuropéensCiter:
Au lieu d'entretenir l'espoir d'une reprise rapide de la croissance et de
l'emploi, les gouvernements feraient mieux de dire aux Européens qu'ils vont
être confrontés :
• à une perte irréversible d'emplois dans les secteurs qui se contractent après la crise (construction, finance, biens durables…), d'où un chômage durablement très élevé ;
• à l'absence d'idées pour créer des emplois nouveaux en quantité suffisante pour compenser les pertes d'emplois ;
• à l'inefficacité des politiques de soutien de la croissance par l'exportation, avec la contraction du commerce mondial et, pour la zone euro, le risque d'appréciation de la devise ;
• à la disparition du modèle de soutien de l'activité par la hausse de l'endettement ;
• au besoin de rééquilibrer les finances publiques par des politiques budgétaires restrictives ;
• à l'accélération des délocalisations avec l'écart de croissance et de coûts de production entre les pays émergents et les pays de l'OCDE ;
• à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, avec le chômage élevé, les délocalisations…
La seule solution constructive à cette masse de problèmes n'est pas d'amplifier les politiques contracycliques mais :
• d'accepter la perte inévitable de pouvoir d'achat et de capacité de dépense de l'Etat ;
• de construire les entreprises et les secteurs qui créeront de nouveaux emplois durables.
21 octobre 2009
La seconde :
Une catastrophe programmée pour les Etats-Unis et l’Europe ?Citer:
Nous nous inquiétons du point d’arrivée de la chronique suivante des
évènements :
• les Etats-Unis et l’Europe ont leurs économies affaiblies durablement par le désendettement, les pertes irréversibles d’emplois et les délocalisations ;
• de ce fait, les politiques budgétaire et monétaire de ces pays restent expansionnistes ; ils ont donc un besoin de financement public et externe (Etats-Unis, Royaume-Uni) et cependant des taux d’intérêt bas grâce, pour l’instant, à la forte demande pour leurs titres publics par les Banques Centrales des pays émergents ;
• les pays émergents substituent la production domestique aux importations, ce qui n’aide pas les pays de l’OCDE à croître davantage, et ont des économies qui dépendent davantage de la demande intérieure et moins des exportations ; de ce fait, la stabilisation des taux de change entre leurs devises et le dollar devient moins importante ;
• lorsque les ennuis liés à la stabilisation du dollar (perte de l’indépendance monétaire) l’emporteront sur les avantages (gains de compétitivité), les pays émergents laisseront flotter leurs devises, d’où l’arrêt du financement à taux d’intérêt bas des déficits (publics et extérieurs) des Etats-Unis et de l’Europe ;
• la situation sera alors très grave pour ces pays, car à la modestie de la croissance s’ajouteront la dépréciation des taux de change vis-à-vis des pays émergents (ce qui a surtout comme effet de dégrader les termes de l’échange) et la remontée forte des taux d’intérêt à long terme.
Il est difficile de savoir quand cette crise se produira : dans 2 ans, 3 ans, plus tard ? Mais il est probable que les Etats-Unis et l’Europe seront confrontés à cette crise de financement.