...Bâle III : vers des règles "pousse au crime" ?
Cela ne peut que faire bondir tout observateur de la crise qui n'a pu que constater que le marché des CDO repackagés par Fannie et Freddie a été totalement gelé pendant de longues semaines lors de la faillite de Lehman Brothers, et que par conséquent, Fannie et Freddie ont dû encaisser des pertes très importantes sur ces portefeuilles, les conduisant à la faillite à ce jour la plus coûteuse de l'histoire financière mondiale. Considérer que les obligations émises par ces institutions hybrides "public privées" sont des actifs "liquides de bonne qualité" relève donc de la bouffonnerie... Sauf à considérer que la garantie des contribuables sur ces entreprises est illimitée dans le temps, mais dans le cas de Fannie et Freddie, ce n'est pas le cas, législativement parlant. Les USA et les états qui disposent d'entités similaires seront donc de facto obligées de leur accorder une garantie perpétuelle : privatisation interdite ! Quand on sait quel rôle délétère a joué la subordination de Fannie et Freddie aux objectifs politiques de l'Etat américain, on se demande où se situe la prévention du risque systémique.
Pire même, Bâle III va accroître le risque systémique : la réglementation prévoit que les banques devront conserver une réserve de placements liquides suffisante pour faire face à un "Bank Run", et que parmi ces placements liquides, ces bons émis par des entreprises à garantie publique pourront représenter jusqu'à 40% du total. Autrement dit, les banques seront incitées à se garnir en actifs de qualité plus que douteuse du moment que les contribuables d'un état souverain bien noté sont appelés à garantir l'établissement émetteur. Comme façon de prévenir le risque systémique, on a déjà vu mieux.
En effet, cela revient à subventionner les entreprises garanties par les états (GSE en anglais). Les banques seront incitées à se goinfrer de ces titres, dont le rendement nominal sera séduisant comparé aux actuelles obligations des états encore considérés comme solvables. Cette abondance de demande artificiellement gonflée va inciter les GSE ainsi gavées d'argent facile à se lancer à nouveau dans des opérations rentables mais risquées, encouragées ou pas par les états dont elles sont les obligées...
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