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Le Parlement portugais veut réduire drastiquement le déficit du pays afin d'éviter la faillite. De gauche à droite: le premier ministre José Socrates, le ministre des finances Teixeira dos Santos et le ministre des Affaires étrangères Luis Amado. key
Le Parlement portugais a définitivement adopté hier le budget d'austérité pour 2011, qui doit permettre de réduire drastiquement le déficit du pays. Cette mesure pourrait toutefois s'avérer insuffisante pour écarter les risques d'un scénario à la grecque ou à l'irlandaise.
TVA à 23%
«Ce budget contient des mesures très difficiles et exigeantes pour tous les Portugais, mais il n'y a pas d'autres alternatives pour sortir le Portugal du centre d'une crise financière de grandes dimensions», a affirmé de son côté le Premier ministre José Socrates, à sa sortie du parlement. «Ce budget défend notre pays, son financement et son économie», a- t-il également souligné. Le plan d'économies prévoit notamment une réduction des salaires de la fonction publique, une hausse de deux points de la TVA à 23 %, le gel des pensions et la suppression ou le plafonnement des prestations sociales.
L'adoption de ce plan de rigueur sans précédent, qui vise à ramener un déficit de 7,3% du PIB cette année à 4,6% fin 2011, était acquise depuis l'accord budgétaire conclu à la mi-octobre par le gouvernement socialiste minoritaire et l'opposition de centre-droit. Marchés toujours inquiets
Ce vote, garantissant la mise en oeuvre des mesures d'austérité, pourrait lui toutefois se révéler insuffisant pour apaiser des marchés financiers convaincus que le Portugal sera, après la Grèce et l'Irlande, le prochain pays de la zone euro à faire appel à une aide financière extérieure.
Les taux d'intérêt de la dette portugaise à dix ans, mesure de l'inquiétude des investisseurs, ont atteint vendredi un nouveau record depuis l'adoption de l'euro, à 7,121%.
«L'attaque des marchés contre les dettes souveraines, en particulier des pays dits périphériques, est un test de la volonté et la capacité des pays visés, mais aussi et surtout de la zone euro», a affirmé le ministre portugais des Finances Fernando Teixeira dos Santos.
«A partir d'aujourd'hui, le budget a été approuvé. Nous devons, dès à présent, tout mettre en oeuvre pour créer les conditions nécessaires à son exécution», a-t-il ajouté.
«Une crise ayant des aspects systémiques, exige une réponse non seulement des pays les plus touchés mais aussi et surtout de l'ensemble de la zone euro», a-t-il souligné.
Avec une perspective de croissance de +0,2% du PIB pour l'an prochain, un chiffre jugé optimiste par de nombreux observateurs, le gouvernement de M. Socrates est en outre confronté à un taux de chômage record (10,9% au troisième trimestre) et à une grogne sociale grandissante.
Mercredi, la première grève générale unitaire des vingt dernières années a mobilisé, selon les syndicats, plus de 3 millions de personnes sur près de 5 millions de travailleurs.
_________________ On peut être intelligent toute sa vie et stupide un instant
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