En gros, le projet serait de transformer le FESF en banque poubelle européenne...
Ou comment
acheter du temps... explique en ce moment même Olivier Delamarche... tandis que le présentateur de Bfm est tout euphorisé par le rebond boursier...
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Renforcer la capacité du FESF, un véritable casse-tête difficile à résoudre
(Easybourse.com) Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a appelé ce week-end à doter le Fonds européen de stabilité financière d'un effet de levier plus important pour lui conférer plus de force et de crédibilité. Les craintes des investisseurs se sont, depuis cette annonce, grandement apaisées . Hier le Cac 40 terminait en hausse de 1,75%. Ce matin vers 10h30, l'indice phare de la place parisienne grimpe de 3,19%. Il n'est pourtant pas exclu que le voeu formulé par Mr Rehn reste, pour le moment, un voeu pieux.
Le FESF, créé au printemps 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté a actuellement une capacité de garanties de prêts de 440 milliards d'euros, ce qui est conséquent mais pas suffisant.
Le 21 juillet ses attributions ont été élargies, notamment à la possibilité de racheter de la dette publique d'Etats en difficulté sur le marché dit «secondaire» et à la possibilité d'aider les banques. Ces décisions sont en train d'être ratifiées par les différents pays de la zone euro. Jeudi 29 septembre, le vote crucial de la Bundestag, le Parlement allemand, est attendu de pied ferme par les investisseurs.
Cependant la capacité d’intervention du Fonds n’a pas été, en elle même, renforcée. Or, l’extension de la crise cet été à des pays européens plus importants comme l’Espagne ou l’Italie rend nécessaire un renforcement afin de restaurer durablement la confiance dans la zone euro.
Certains analystes avancent un chiffre de 2.000 milliards d'euros.
A l’heure actuelle, face à un marché très perturbé, c’est la BCE qui joue le rôle de prêteur en dernier ressort aux Etats. A ce jour, l’institution monétaire totalise un montant de rachat de 156,45 milliards d’euros.
Toutefois, la BCE n’a pas vocation à jouer ce rôle indéfiniment. C’est la raison pour laquelle est évoquée depuis longtemps le nécessaire renforcement du FESF pour prendre le relai.
Deux importants obstacles se posent toutefois au renforcement de ce fonds.
Tout d’abord, une volonté politique doit se manifester. Tous les Etats membres de la zone euro doivent se mettre d’accord pour parvenir à un tel résultat. Cet accord pourrait prendre deux formes. En premier lieu, une nouvelle validation des parlements nationaux. Or il est difficile d’envisager un nouveau round de ratification, alors que le round actuel concernant la ratification du plan adopté le 21 juillet dernier n’est toujours pas terminé.
Cet accord pourrait également se faire par le biais d’une modification du Traité. Cependant, là aussi des difficultés aigues d’ordre techniques se profilent à l’horizon.
Un autre obstacle au renforcement de la capacité du FESF réside dans la notation des instruments émis par le Fonds et dans la dégradation probable de la notation d’Etats membres de la zone euro comme l’Allemagne et la France. A ce sujet, Standard & Poor’s a clairement signifié qu’une augmentation de l’effet de levier du Fonds pourrait avoir pour conséquence une perte de la note AAA pour les titres émis par l’organe. Cet abaissement de note pourrait influencer l’appétit des investisseurs pour se porter acquéreur des instruments émis.
Par ailleurs, David Beers, chargé des notes des dettes souveraines au sein de l’agence américaine a clairement indiqué qu’un tel renforcement pourrait entrainer la perte du triple A pour la France ou pour l’Allemagne en particulier dans le cas où ces pays apporteraient plus de garanties au Fonds. Un doublement de la capacité du Fonds aurait pour conséquence une augmentation du ratio dette sur PIB de l’Allemagne de 8%. Celui-ci passerait de 92% à 100%. Un triplement de la capacité du Fonds entrainerait ce ratio à 110%.
Cette menace d'une dégradation de la note souveraine pourrait bien refroidir l’ardeur de ces pays à avancer vers un renforcement effectif du Fonds. Une ardeur qui déjà pour l’heure n’est pas vraiment affichée dans l’Outre Rhin.
Un scepticisme est de ce fait largement affiché sur la possible augmentation de la capacité du FESF, un scepticisme grandement justifié, aux dires de Dominique Barbet, responsable de la recherche économique de marché au sein de BNP Paribas.« Le chiffre de 2000 milliards d’euros avancé par certains est totalement utopique »
Deux solutions alternatives sont alors envisageables. Le Fonds pourrait être transformé en une structure bancaire qui emprunterait auprès de la BCE. Il verrait ainsi son action avoir plus de poids par un effet de levier.
Mais l’Allemagne semble également réticente à cette solution qui à son sens reviendrait à transformer la BCE en «bad bank», ou structure de défaisance pour obligations dépréciées. «Cette conception me parait assez peu réaliste. Elle relève davantage de la rhétorique politicienne que de la réalité économique» souligne Dominique Barbet.
Cependant, «une telle articulation entre le FESF et la BCE me semble compliquée parce que le Fonds n’a absolument aucune autonomie par rapport aux gouvernements. Son intervention est conditionnée par la volonté de chaque gouvernement de laisser le Fonds intervenir» précise Philippe Waechter, responsable des études économiques au sein de Natixis AM.
Pour Mr Waechter, une autre solution serait alors d’avancer la mise en place du mécanisme de stabilisation européen (MSE) qui doit en principe voir le jour au printemps 2013 qui sera doté de fonds propres et non des garanties d’emprunt. «Le MSE aurait un caractère plus robuste et moins aléatoire que le FESF».