J'ai reçu dans ma monnaie une deux-euros française
ad majorem Europae gloriam, marquée 2002-2012, avec son brillant de frappe.
Au centre de l'avers, notre planète (enfin je crois) entaillée de manière à apparaître comme un E arrondi. Ainsi l'Union a-t-elle officiellement vocation à s'étendre à la Terre entière. On verra bien ce qu'en dira la Terre entière.
"Tout autour de la Terre", pour reprendre Prévert, on voit une farandole de joie et d'espérance :
En tournant dans le sens trigonométrique inverse (vulgo dictus : "sens des aiguilles d'une montre"), on voit dans la farandole, en s'armant d'une forte loupe :
- Une usine (y'en a plus !) ancienne à trois sheds dont la haute cheminée crache une fumée abondante (et les normes environnementales communautaires ?)
- Un groupe de trois bâtisses d'allure ancienne ; sans doute le patrimoine ; c'est très bien.
- Un groupe de quatre personnes composé selon les exigences de la parité. Mais comment distinguer les "genres" sur un dessin minuscule ? On a eu recours au procédé consistant à affubler la femme et la fillette d'une "robe" (les jeunes générations feront pour ce mot une recherche sur Google), vêtement symbolique de la discrimination des femmes regardées comme de simples exutoires aux pulsions machistes

. Désolant !
- Un navire marchand, qui transporte sans doute jusqu'à la Chine la production de l'usine européenne ci-dessus.
- Un groupe de bil'dinn'gz représentant la modernité de notre nation européenne, je pense. Quoique en regardant de plus près, on voit le plus gros des bil'dinn'gz frappé du symbole de l'euro. L'Union est donc avant tout bancaire.
- Un groupe d'éoliennes, symbole du recyclage de nos vieux pays dans les énergies abondantes, efficaces et bon marché.
Bref, le revers de la 10 F Matthieu peut se rhabiller.
On voit ainsi qu'après nos timbres-poste, nos monnaies suivent la voie de la puérilité. Il est effarant de voir comment la numismatique grecque n'aura existé que pour déboucher sur l'enfantillage.