Brocante parisienne assez aseptisée hier, sous des belles tentes en plastique blanc taillées comme celles des camps romains dans Astérix.
Une catastrophe, comme beaucoup de brocantes parisiennes.
Les seules monnaies d'argent authentiques sont les françaises et il y en a fort peu; je n'ai pas demandé les prix. Toutes les étrangères en argent sont des faux chinois.
Numismatique : une 2 fals marocaine coulée du XIXème bien fatiguée à... 60 euros et un centime d'Indochine des années 1920 en B ou petit TB et décapé à 10 euros !!!
Une scène ahurissante d'une vieille dame devant moi qui fouillait dans je ne sais quelle boîte à cochonneries (genre boutons d'habits) et du marchand qui intervient agressivement pour proposer de choisir lui-même ce que la dame va acheter.
Un peu mieux côté armes, au moins pour les yeux (je n'ai demandé aucun prix après avoir vu ceux d'autres objets chez les mêmes marchands) : un fusil civil XIXème d'un armurier parisien, mais cassé; une fort belle baïonnette de Solingen pour l'exportation avec son fourreau au même numéro; et une baïonnette à douille sans sa bague chez un gars qui semble faire uniquement de l'importation indo-tibéto-mongole : meubles prétendus anciens, quelques objets, fausses monnaies d'argent, et grigris bouddhiques. Elle était d'un modèle que je ne connais pas : lame de section triangulaire assez large sans aucune gouttière. Je suppose un modèle destiné par les Britanniques aux indigènes en sous-continent indien. Pas de marquage visible car assez rouillée.
Tout ce qui est poignards, dagues, sabres, était soit du très récent, soit du "à la manière de" africain (et un peu asiatique chez celui qui avait la baïonnette à douille). Même les bases n'étaient pas du réglementaire (contrairement à ce que j'ai parfois vu au Tibet où on fait du local sur base de réglementaires européens XXème).
J'ai fait les poubelles après la brocante : ils n'ont laissé à peu près que du sans intérêt. J'ai rempli un sac de livres dont je donnerai la plupart, et j'ai écrasé une larme devant "Un philosophe sous les toits" d'Emile Souvestre en édition Second Empire reliée massacrée dans les minutes précédentes et gorgée de pluie, et un peu devant un roman détrempé de Han Suyin (dont les romans ne sont jamais totalement des romans. Et lisez ses livres "documentaires", comme "L'arbre blessé" : c'est d'un intérêt prodigieux sur l'histoire de la Chine, surtout sous les Qing et la première moitié du XXème siècle).