Bé Habba a écrit:
Matthias a écrit:
Il a décrété, oui. Et la mesure n'a pas été suivie d'effet.
La source que je cite parle de perquisitions et de confiscations, ce qui peut être décrit comme un "effet".
Tu y étais, pour dire que ça n'a pas été suivi d'effet ? ou tu as une meilleure source ?
Par ailleurs, tu parles de vol. Mais il a certainement décrêté cela en tant que contrôleur général des finances. Quand c'est l'Etat qui vole, ça s'appelle une confiscation (ou une réquisition).
http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Law_de_LauristonEn août 1719, la compagnie obtint de l'État le privilège de percevoir les impôts indirects et celui de la fabrication de la monnaie. En 1720, la Banque royale et la Compagnie perpétuelle des Indes fusionnèrent, et John Law en fut nommé Contrôleur général des finances le 5 janvier, puis surintendant général des Finances. Ce mois-là, plus d'un milliard de livres de billets de banque furent émis, et le capital de la banque se monta à 322 millions de livres. Cependant, la fin du système Law était proche ; les ennemis de John Law – parmi eux, se trouvaient le duc de Bourbon et le prince de Conti – poussèrent à une spéculation à la hausse dans le but de faire s'effondrer le système. Le prix des actions passa de 500 à 20 000 livres.
Puis certains des plus gros possesseurs de billets commencèrent à demander à réaliser leurs avoirs en pièces d'or et d'argent, ce qui fit immédiatement s'écrouler la confiance dans le système. Dès le 24 mars, ce fut la banqueroute du système de Law. Les déposants se présentèrent en masse pour échanger le papier-monnaie contre des espèces métalliques, que la société ne possédait plus. Plus personne n'eut confiance ; la banqueroute du système avait ruiné les déposants. Bien qu'il eût complètement échoué à relancer l'économie et à réduire la dette de la France, 300 ans après, la théorie monétaire moderne intègre de nombreux concepts clés issus du système Law.
En décembre 1720, John Law, ruiné, est obligé de s'enfuir du royaume. Sous la protection officieuse du Régent, Law est contraint à se réfugier à Venise.
Son système a appauvri ou ruiné 10% environ de la population française, principalement les riches actionnaires. Quelques autres par contre, bénéficiant de renseignements de première main, purent s'enrichir considérablement. Cependant, son système, s'il a fait perdre confiance dans le papier-monnaie et dans l'État, a paradoxalement assaini la dette de celui-ci en la faisant prendre en charge par de nombreux épargnants, et sauvé l'économie de la France en un moment où le pays était paralysé par l'endettement généralisé et par la pénurie de liquidités. Les agents économiques ont été en effet libérés de l'endettement chronique, et l'inflation a permis d'alléger les dettes privées d'au moins 50 %. Les grands perdants ont été les rentiers – hors immobilier – mais, a contrario, les petites gens ont vu leur situation générale s'améliorer.
Après la mort du Régent en décembre 1723, John Law se retrouve sans protecteur. Il vit ses dernières années abandonné de tous et presque sans ressources. Après un séjour en Bavière, il revient à Venise, où il meurt le 21 mars 1729, d'une pneumonie. Il est inhumé dans l'église San Moisè.
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Je me répète : le décret de confiscation édicté par Law était une mesure désespérée visant à empêcher les personnes qui lui avaient fait confiance de pouvoir retirer leurs avoirs en numéraire sous forme de pièces d'or et d'argent, pour la bonne et simple raison que les créances en numéraire excédaient de très loin les avoirs en or et en argent qu'elles étaient censées couvrir. Ce ne fut rien d'autre qu'une tentative de dissimulation d'une faillite frauduleuse, qui a fait long feu... Non sans avoir ruiné au passage tous ceux qui avaient acquis ces titres contre des pièces d'or ou d'argent sonnantes et trébuchantes.