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Les banques centrales au secours des marchés
Par Isabelle Couet | 04/07 | 16:15 | mis à jour à 16:32
Les Bourses européennes reprennent de la hauteur grâce aux promesses de la BCE et de la Banque d’Angleterre.
La décision de la BCE et le discours de son président Mario Draghi ont soulagé les marchés - Reuters
A défaut d’actes, Mario Draghi a habilement usé des mots . Le patron de la Banque centrale européenne (BCE) a utilisé un nouvel outil de la politique monétaire, qui consiste à donner de la visibilité sur l’évolution des taux directeurs . Dans le jargon financier, cela s’appelle « forward guidance ». L’homme fort de l’institut d’émission a ainsi promis que les taux « resteront aux niveaux actuels ou plus bas pendant longtemps ». Ce message, couplé à celui tout aussi rassurant du nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a provoqué un vif soulagement sur les places financières.
Hausse des indices boursiers européens
Ce jeudi après-midi, les indices boursiers européens reprennent de la hauteur, effaçant même, pour la plupart les pertes enregistrées la veille sur fond de crise politique au Portugal. Vers 16h, l’Eurostoxx 50 grimpe de 2,98 %, la Bourse de Paris de 2,77%, et la Bourse de Lisbonne de plus de 4 %.
Les messages des deux banquiers centraux ont également un impact fort sur les devises et les taux. L’euro glisse de 0,86% à 1,2901 face au dollar, tandis que la livre sterling abandonne 1,28%. Les coûts d’emprunt des Etats de la zone euro se détendent, y compris ceux du Portugal et des autres pays de la périphérie.
Révolution dans le discours de la BCE
Le changement de discours de la BCE est une petite révolution. Jusqu’ici, comme Jean-Claude Trichet, l’ancien président de l’institution, avait l’habitude de le souligner, la banque centrale ne prenait jamais aucun engagement sur l’avenir. Le fameux : « never pre-committed ». Les investisseurs ont donc compris qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir et que la BCE pourrait encore abaisser ses taux, soit le taux principal, soit le taux de dépôt, qui est déjà à 0 %. Celui-ci pourrait ainsi tomber en territoire négatif, ce qui contribuerait à affaiblir davantage la monnaie unique.
Activisme monétaire de la Banque d’Angleterre
Outre-Manche, le remplaçant de Mervyn King et ancien de la Banque du Canada, a visiblement choisi d’imprimer sa marque dès sa première réunion à la tête de la Banque d’Angleterre. « Mark Carney avait reçu comme consigne du Trésor de conduire une politique d’activisme monétaire, il n’a pas déçu, » commente l’équipe de RBS. « Le message essentiel c’est que l’amélioration des statistiques économiques constatée récemment ne doit pas laisser croire que la Banque d’Angleterre se prépare à mettre fin à sa politique accommodante », traduit l’équipe d'Unicredit. Plusieurs analystes parient désormais que l’institut d’émission britannique va étendre sa politique d’achats de dette dans les marchés à partir du mois d’août. Par ailleurs, comme dans la zone euro, au Royaume-Uni, les taux ne sont donc pas prêts de remonter.
Autant de messages rassurants à l’heure où le spectre d’une tempête estivales sur les marchés financiers avait resurgi. Les investisseurs resteront toutefois nerveux, en raison de la crise politique portugaise, mais aussi à cause de la Grèce, en plein bras de fer avec ses bailleurs de fonds, et parce que la Réserve fédérale américaine, elle, se prépare à ralentir le rythme de ses achats de titres (QE).