Chasseurs de loups et de gazelles, rangez vos fusils au râtelier, d'autres terrains de chasse s'offrent à vous en Mongolie ! Le "pays du Ciel bleu" s'est réveillé, il y a quelques années, en apprenant qu'il était une immense réserve... de minerais. Puisque leurs anciens maîtres soviétiques avaient eu la bonne idée de ne pas la piller, les habitants se sont convaincus qu'ils n'étaient plus condamnés à rester éternellement des "mendiants assis sur un tas d'or". Et voilà que les lointains fils de la Horde d'or peuvent rêver en regardant la carte des géologues couverte de 6 000 points de couleur. Autant de points que de gisements.


Il y en a partout : dans les déserts du Sud, au coeur des monts de -l'Altaï dans l'ouest du pays, sous les vastes steppes du Nord. Et de toutes sortes : d'énormes quantités de charbon, de cuivre et d'uranium. Beaucoup d'or et d'argent. Du zinc, du nickel, de la phosphorite, du molybdène...

« Un cas d'école, me confia un spécialiste, tout est à ciel ouvert, sans villes alentour. » Les gisements de charbon sont « démentiels, de qualité supérieure à ceux de l'Australie ». Un tiers du territoire seulement a été exploré et, déjà, pour le cuivre, on en est aux troisièmes réserves mondiales - un seul gisement représente deux fois la production mondiale actuelle -, et pour l'or, aux quatrièmes réserves mondiales.

Sans difficulté, j'arrivai dans le bureau d'un jeune haut fonctionnaire pétillant d'intelligence, Luvsanvandan Bold, qui dirigeait l'administration des ressources minières du pays : « Notre trésor, on le connaît maintenant, et notre rêve d'être le Koweït de l'Asie se concrétise. La Mongolie va devenir un contributeur significatif au développement de l'économie mondiale. Nous avons recensé 6 000 dépôts immenses, et 80 sortes de minerai. Notre croissance va être de 30 % l'an. Mais, ici, ce ne sera pas le Zimbabwe ou le Venezuela ! Nous établissons des règles avant l'exploitation, valables pour tous ! Les grandes sociétés minières vont investir en Mongolie entre 20 et 30 milliards de dollars durant la prochaine décennie. »