Les Indiens profitent de la chute des cours pour faire le plein de métal jaune. Leurs importations ont bondi de 138 % sur un an.

La récente chute des cours de l'or fait des heureux : les ménages indiens, qui se ruent sur le métal jaune. En avril, les importations d'or ont explosé, progressant de 138 % sur un an, à 5,8 milliards d'euros. Un mouvement qui n'est pas surprenant dans son principe : les Indiens sont les plus gros consommateurs d'or au monde, qu'il s'agisse d'acheter des bijoux pour les mariages et les occasions religieuses, ou de stocker pièces et lingots pour se protéger de l'inflation. Mais son ampleur a pris les autorités au dépourvu.
L'importance des achats d'or constitue un problème majeur pour le pays. Le métal précieux est le deuxième poste d'importation et contribue ainsi lourdement au déficit de la balance courante, qui est considéré par le ministre des Finances et par la banque centrale comme le problème le plus aigu de l'économie indienne. En avril, le déficit commercial de l'Inde s'est élevé à 13,7 milliards d'euros, en hausse de près de 27 % sur un an.
Le gouvernement aimerait bien freiner les achats d'or, mais cela tient du casse-tête tant les Indiens y sont attachés. En janvier dernier, il a relevé de moitié la taxe appliquée aux transactions sur l'or, la portant de 4 % à 6 %. Mais une telle mesure atteint vite ses limites. D'une part, on le voit, elle ne freine guère les achats ; d'autre part, elle constitue un puissant stimulant au développement du trafic d'or en provenance des pays voisins ou du golfe persique.
Les autorités en sont donc réduites, dans l'immédiat, à adopter des mesures techniques limitées. La banque centrale a décidé lundi de mettre en application immédiatement une disposition qui devait être introduite dans quelques semaines : une restriction sur des techniques de vente d'or à crédit par les banques aux joailliers, accusées par les autorités de gonfler la demande de métal. Une initiative qui ne suffira sans doute pas à enrayer la vague d'achats actuelle.
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