Et alors, rue Vivienne?... Ambiance, humeur et potins des derniers mois.
Je fais sans doute partie des naïfs qui y vont régulièrement. J'y étais z-hier.
Pour humer le bon air, d'abord. C'est une rue qui "sent". Qui sent le pognon. L'odeur de l'avoine, de l'oseille, du blé, des blés tièdes, toute l'année, car Rue Vivienne est un village bien calme à quelques mètres seulement des artères bouillonnnantes du sang parisien, pour parodier un peu le Vicomte Isidore. Parfum enivrant, fumet délicat, fragrance subtile aux senteurs minérales et métalliques, arrière-goût fadasse et bruit sec de papier que l'on froisse ou défroisse, sonorité particulière des liasses, cliquetis des machines à compter les papiers de la future ex-monnaie. Une rue qui sent bon.
On y galère un peu à chercher une place
Pour tricycle à moteur au bord de la chaussée
Au plus près que l'on peut des échoppes bien lasses,
Sans réveiller l'ardeur de la maréchaussée.
Au bord des livraisons, on est toujours limite,
Au bord des "Réservé pour les transports de fonds",
Sans mordre cependant sur les passages-piétons,
Sans jamais oublier que les prunes tombent vite!
Là, côté pair, de part et d'autre du Passage des Panoramas (où il fait bon s'enfoncer pour trouver les nourritures du corps et les fournitures de numismatique), là, dis-je, respire le coeur de la Rue. Du chausseur D'Aubercy, côté Bourse, à l'ancien Magasin CéGéBé à façade classée, palpite et résonne l'odeur captieuse du bon or et du bel argent. Que Mersonne me pardonne, mais c'est pour les touristes rupins, la vitrine éclatante et les prix airbaguisés.
Non, côté pair toujours: la prudence est de mise
Et c'est là qu'on obtient les meilleures remises.
Allez au Bogorys, restauration légère, mais de qualité, et toujours le sourire de la blonde, belle et avenante patronne.
Hier il faisait bon, on y mangeait dehors
En pouvant surveiller la boutique d'en-face...
Quelques nouvelles enfin. Une pas fraîche: Tiens, la Banque Française, c'est fini. Depuis quelques semaines. Faillite ou liquidation, j'ignore^^ mais ce sont leurs derniers jours.
Une plus fraîche: dans une certaine boutique, c'était le grand speed téléphonique et les hurlements dans l'appareil en liaison avec des potes de Tel-Aviv, en rapport avec des lingots et pièces à déplacer en urgence. Un lien avec la banque qui a fermé là-bas peut-être? Va savoir...
Et une dernière: les boutiques n'avaient plus de cash, à force d'avoir acheté. Car vendredi dernier et lundi 21, avec la baisse, tout le monde vend, souvent dans la panique, et très bas. Amusant, non? Des stocks de naps partout! Mais je n'étais pas venu pour.
En revanche des Fabuleuses low cost, et je m'en suis gavé. Qui parle de raréfaction des pièces? de disparition des fabuleuses? Toutes les boutiques où je suis passé en regorgent.
Accueil toujours excellent à St-Marc-Collection où règnent une agréable ambiance et un calme relatif quand la patronne est absente et ne hurle donc pas que c'est la misère, la déchéance et la famine.
Croisé d'autres potes, dans les boutiques, et même fait quelques achats en direct avec eux, vu que les tenanciers ne pouvaient plus acheter. Une 4 Ducat 1915 (refrappe) sous le spot d'hier midi. Plus de cash dans la boutique! Donc, pour moi.
Mais dès que ça remonte, plus personne n'achète; en général, les clients viennent acheter à la fin de la hausse, quand les prix sont très élevés. Et ensuite on s'étonne que not' bon peuple adore les zeuros comme il avait adoré l'emprunt russe.
Cela m'évoque le topic savoureux des mésaventures et pérégrinations de M. Martin; même son voisin qui a acheté des pièces d'or est cocu aussi sans doute, ayant acheté ses naps au plus haut, pour en revendre une partie à perte, ayant besoin de liquidités, au premier vent froid soufflant sur les cours.
Pour que survivent vous et votre capital, je préconise, je recommande fortement d'acheter quand c'est bas et de vendre plus haut. Pas l'inverse!
Aujourd'hui, j'y retourne... Ce que j'y ferai?
Mais voyons, ceci, Sahib, est une autre histoire...