Si on devait jauger la crédibilité des experts de tout poil à l'aune de leurs possibles conflits d'intérêts, il me semble qu'on ne devrait pas accorder à quiconque la moindre crédibilité.
Sur le fond, l'article ne fait que mettre en évidence la déplétion des réserves d'argent qui étaient considérables comparées aux quantités pouvant être extraites du sous-sol, du fait de son statut de métal précieux. Cette déplétion des réserves d'argent a lourdement concouru à diminuer le prix de l'argent, accroissant d'autant son intérêt pour des usages industriels.
Si ces réserves sont épuisées alors que les usages industriels exigent des quantités d'argent excédant largement la production minière, cela ne peut que pousser les prix fortement à la hausse. Or c'est un fait qu'à l'instar des grands vins qui peuvent se conserver très longtemps, les métaux précieux ne s'altèrent pas, ce qui favorise et incite à la thésaurisation.
Laquelle thésaurisation viendrait diminuer d'autant les quantités disponibles à l'achat pour des usages industriels, poussant les prix encore plus haut.
Et c'était bien pour couper court aux comportements de thésaurisation que de grandes quantités d'argent qui étaient auparavant tenues en réserves ont été mises sur le marché depuis 40 ans, avec succès. Avec succès, mais au prix d'une déplétion des réserves. (*)
Toute la question est ici de savoir si individuellement on a le temps, l'argent (papier), et la patience pour investir dans l'argent (métal) en attendant que sa valeur reflète de nouveau sa rareté. Est-ce plus bête que d'acheter des cartes à gratter ? De jouer au loto ? D'acheter des actions en suivant les conseils d'experts appointés par les banques ? Etc etc...
(*) Quand on dit que l'or ou l'argent ne "travaillent" pas, c'est tout à fait vrai. Ils ne "travaillent" pas pour tous ces intermédiaires avides de faire travailler votre épargne pour vous moyennant de juteuses commissions et qui n'endossent strictement aucune responsabilité si d'aventure vos placements devaient se révéler peu rentables pour ne pas dire calamiteux. Alors que celui qui thésaurise ses économies en or ou en argent se garde au contraire de tous ces conseillers et se préoccupe uniquement de pouvoir récupérer toute son épargne le jour où il en aura besoin.
Ce n'est pas un comportement très "économique" au sens où cet argent (au sens monétaire) ne circule plus une fois thésaurisé, mais c'est un choix qui est très compréhensible individuellement. Sans compter que la raréfaction de l'argent (idem, au sens monétaire) en circulation pousse les prix à la baisse, ce qui est tout bénéfice pour les épargnants. C'est d'ailleurs un comportement qu'on a pu constater au Japon dans les années 1990 et 2000 avec un environnement économique chroniquement déflationniste.