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Tradosaure
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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 05 Jan 2013 18:23 
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Juste pour mémoire

http://www.wat.tv/video/vladimir-bukovs ... 09yl_.html


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 05 Jan 2013 21:19 
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Forum de Genève ... 2013 ou l’heure de vérité !

La Federal Reserve US n’a jamais pratiqué, dans l’histoire des banques centrales, une politique aussi laxiste en achetant pratiquement sans limite les obligations d’Etat émises par les USA ou les agences gouvernementales de ce pays et en imprimant tout aussi sans limite ex nihilo autant de dollars US que nécessaires pour lui permettre d’atteindre cet objectif, comme pour entretenir ad infinitum la surévaluation extrême des actifs US (actions comme obligations), ce qui gonfle son bilan devenu hypertrophié et pour l’essentiel composé de papiers pourris c’est-à-dire sans valeur réelle. L’Etat fédéral US n’a jamais connu, dans l’histoire en temps de paix, un déficit budgétaire aussi important ni n’a été aussi surendetté puisqu’il doit à nouveau solliciter du Congrès US un onzième relèvement consécutif du plafond de sa dette publique, dont le principal n’est plus remboursable, qui pourtant continue d’augmenter à vitesse exponentielle. Toute cette gabegie a été rendue possible par la cessation de la convertibilité du dollar US en or, la généralisation du mécanisme des réserves fractionnaires et la manipulation des taux d’intérêt à court terme que la Federal Reserve US (comme plusieurs autres banques centrales d’ailleurs) a réussi à fixer à un niveau négatif rendant ainsi pour le moment quasiment indolore l’endettement généralisé de la plupart des acteurs étatiques ou privés.

Tant Bernanke qu’Obama et leurs supporters keynésiens estiment que les contraintes qui s’imposent à toute banque centrale et à tout Etat se trouvant dans des situations aussi dégradées ne s’appliquent pas à eux puisque, le dollar US étant la monnaie de réserve mondiale, ils disposent d’un blanc seing permanent pour imprimer de la fausse monnaie et pour s’endetter afin de financer le train de vie des Américains qui a depuis longtemps dépassé leurs moyens réels, sans que cela entraine à un moment ou à un autre la chute des actifs US, le dollar US en particulier, du fait d’un dérapage inflationniste majeur et/ou d’une perte de confiance généralisée à l’endroit desdits actifs se traduisant par exemple par une forte remontée des taux d’intérêt à moyen et long terme (que les banques centrales ne contrôlent que difficilement, ainsi que le montre l’exemple de la hausse de ces taux dans les Etats les plus endettés de la zone euro). 2013 nous dira s’ils ont eu raison ou s’ils ont eu tort. Ce sera, en quelque sorte, l’heure de vérité.

A supposer qu’ils aient eu tort, comme plusieurs membres du Conseil de la Federal Reserve et parlementaires US s’en inquiètent actuellement, et qu’ils doivent, pour ce qui concerne la Federal Reserve, cesser le « Quantitative Easing Forever » et, pour l’Etat US, massivement réduire les dépenses publiques tout en augmentant fortement les impôts des ménages et des entreprises, l’économie US, privée du double levier de la croissance illimitée des liquidités monétaires comme de l’endettement sans fin, entrerait dans une forte contraction cassant pour longtemps sa croissance artificielle selon le schéma –prévu par les économistes de l’Ecole autrichienne- qui s’applique actuellement à l’Europe et s’appliquera bientôt au Japon, eux-aussi frappés par l’effondrement keynésien. Voilà le risque qui guette l’Occident contre lequel il n’y a guère, pour un détenteur de capitaux, de moyens de se protéger à part de placer l’essentiel de son capital en biens réels (or, argent-métal, immobilier), qui garderaient mieux que les actifs de papier leur valeur intrinsèque en cas de krach boursier, obligataire et/ou monétaire, même si les manipulations actuelles des autorités monétaires parviendront peut-être encore pour un certain temps à enrayer toute appréciation majeure des prix des métaux précieux, parce qu’elle constitue le baromètre mesurable de l’échec de leurs politiques.

Certains nous reprocherons de bâtir un scénario noir qui n’a pas de chance de se produire puisque « Cette fois-ci, c’est différent ! » et que les leçons de l’histoire économique et monétaire doivent être remisées dans un musée, étant donné les connaissances et les instruments supposés infaillibles dont disposent les « grands argentiers » comme les gouvernements modernes. A notre avis, tout cela n’est qu’un écran de fumée visant à cacher une situation de risque systémique totalement inconnue jusqu’ici, puisque jamais une crise de l’ampleur de celle que nous connaissons n’a été aussi mal traitée par des banques centrales et des Etats ayant eu recours à la fuite en avant sans jamais mettre un terme aux processus destructeurs de la création monétaire artificielle et de la dette perpétuelle. Quant à la pratique des taux d’intérêt à court terme négatifs, ayant pour effet d’ « euthanasier les rentiers » comme le conseillait John Maynard Keynes puisque, lorsque l’argent ne coûte plus rien et ne rapporte plus rien, personne ne peut conserver son capital, constamment rogné par l’inflation ou la perte de pouvoir d’achat de la monnaie, c’est le meilleur moyen de tuer l’investissement et donc la croissance économique, tant il est vrai que l’épargne d’aujourd’hui c’est l’investissement de demain.

La réalité, comme l’écrivait Ludwig von Mises dans « L’action humaine » : c’est qu’« Il faudra bien que l’on comprenne que les tentatives d’abaisser artificiellement, par l’extension du crédit, le taux d’intérêt qui se forme librement sur le marché ne peuvent aboutir qu’à des résultats provisoires et que la reprise des affaires, qui intervient au début, sera forcément suivie d’une rechute profonde, laquelle se traduira par une stagnation complète de l’activité industrielle et commerciale… Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que le discours commun appelle dépression… La dépression n’étant en fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom économique résultant de l’expansion à crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt volontaire de la création monétaire, ou bien à une crise plus tard avec l’effondrement du système monétaire qui est en cause… Le résultat de l’expansion du crédit est un appauvrissement général… ». D’où sa conclusion dont on peut vérifier tous les jours l’évidence : « Les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales » !

Cette semaine, les obligations d’Etat US ont fortement chuté pendant que les actions US se sont reprises (mais sans parvenir à casser leur plus haut). Ce qui est logique puisque à l’inquiétude du fiscal cliff (qui a été évité de justesse) a succédé celle du relèvement du plafond de la dette US (qui sera beaucoup plus difficile pour l’administration démocrate d’Obama à obtenir du Congrès républicain sans qu’elle consente à des réductions massives des dépenses publiques). D’où la hausse des taux d’intérêt US à moyen et long terme que réclament déjà les investisseurs. Une poursuite de la chute des obligations US couplée à une vive remontée des taux longs US constituerait le pire scénario pour l’économie US mettant en échec la Federal Reserve à maintenir les taux US le plus bas possible, ce qui finalement ferait chuter aussi les actions US et aussi le dollar US. L’euro/dollar US a un peu corrigé à la baisse, du fait de la forte hausse du dollar/yen organisée par le gouvernement et la banque centrale du Japon, ce qui implique que l’or et l’argent-métal sont restés dans leur canal baissier, tout en clôturant la semaine au dessus de leurs lignes de support respectives qui ont à nouveau tenu.

http://www.forum-monetaire.com/


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 05 Jan 2013 21:39 
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http://www.huffingtonpost.fr/2012/12/30 ... 83829.html
Citer:
A environ 300 dollars l’once d’or en 2002, la même quantité se négocie à plus de 1600 dollars pour ce début 2013, soit une hausse de 433%... Selon Bank of America, le cours pourrait même culminer à 2500 dollars d’ici un an, tandis que le fonds BlackRock table sur 2400 d’ici l’été 2013 à peine. Pas de quoi se réjouir, donc.

Carlos Slim n’est pas le seul "gourou" de l’économie à investir dans l’or. Derrière lui, George Soros, le milliardaire américano-hongrois, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a tout simplement retiré plus d’un million d’actions qu’il détenait dans le secteur financier (Citigroup, JP Morgan et Goldman Sachs), pour tout réinvestir dans l’or à travers le fonds spécialisé SPDR. La somme totale friserait les 130 millions de dollars.

L'an dernier, les banques centrales mondiales en ont acquis pour 456 tonnes, selon le Conseil mondial de l'or. Du jamais vu depuis 1964. Ce record pourrait être battu cette année, car les achats massifs se poursuivent notamment en Europe de l'Est. Vous avez dit crise de confiance ?

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Méfiez-vous, on n'est jamais à l'abri de devenir riche.


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 05 Jan 2013 21:40 
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Citer:
La réalité, comme l’écrivait Ludwig von Mises dans « L’action humaine » : c’est qu’« Il faudra bien que l’on comprenne que les tentatives d’abaisser artificiellement, par l’extension du crédit, le taux d’intérêt qui se forme librement sur le marché ne peuvent aboutir qu’à des résultats provisoires et que la reprise des affaires, qui intervient au début, sera forcément suivie d’une rechute profonde, laquelle se traduira par une stagnation complète de l’activité industrielle et commerciale… Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que le discours commun appelle dépression… La dépression n’étant en fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom économique résultant de l’expansion à crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt volontaire de la création monétaire, ou bien à une crise plus tard avec l’effondrement du système monétaire qui est en cause… Le résultat de l’expansion du crédit est un appauvrissement général… ». D’où sa conclusion dont on peut vérifier tous les jours l’évidence : « Les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales » !


Magnifique.
Ces écrits ne sont pas si barbares, j'ai pas inventer l'eau chaude et pourtant j'adore ses bouquins (en fait des résumés de ces études pour le croquant standart)

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«On dit la politique de l'autruche, avant je comprenais pas, mais maintenant qu'j'en ai vu une d'autruche, une politique qui court vite, une politique qui fait des gros œufs, c’est tout. »


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 06 Jan 2013 14:41 
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Marc Faber

http://www.youtube.com/watch?v=y4jstQWM ... detailpage

ça n'est pas hyper récent ! mais on est aujourd'hui sur les niveaux qu'il indiquait alors (1650$)


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 06 Jan 2013 20:58 
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Citer:
Le comité de Bâle assouplit les règles de liquidité applicables aux banques

BALE (Suisse) - Le comité de Bâle a assoupli dimanche les règles de liquidité qui seront appliquées aux banques internationales en 2015, répondant aux critiques qui reprochaient à la réforme de placer la barre trop haut, au risque de paralyser l'économie mondiale.

Le comité de supervision bancaire, qui réunit des régulateurs internationaux du secteur, a annoncé que la nature des actifs faciles à vendre que les banques vont devoir à l'avenir détenir dans leurs bilans pour faire face à une crise aiguë de liquidités pendant 30 jours a été élargie.

La palette des actifs qui pourront entrer en compte inclut désormais des obligations, des actions --pour peu que les entreprises qui les ont émises soient classées en valeur d'investissement par les agences de notation-- et certains types d'emprunts hypothécaires.

Ces actifs se verront appliquer une décote par rapport à leur valeur nominale pour le calcul du ratio de liquidité.

Dans sa mouture initiale, le projet s'appuyait sur des actifs beaucoup plus stricts, tels que les liquidités ou les emprunts d'Etat.

Le calendrier d'application de ce ratio a par ailleurs été rééchelonné. Comme prévu, ce ratio entrera en vigueur le 1er janvier 2015. A cette date, les banques ne devront néanmoins réunir que 60% des montants initialement requis.

Le matelas de liquidité pourra alors être graduellement augmenté à hauteur de 10% par an pour atteindre 100% à l'horizon 2019.

Le nouveau cadre réglementaire pour les banque, dit Bâle III, cherche à améliorer la liquidité des banques en cas de crise. Il exige d'elles qu'elles conservent suffisamment d'actifs facile à vendre pour financer leur activité pendant 30 jours, même si les sources de refinancement sont complètement taries.

La réforme, qui s'est profilée à la suite de la faillite de l'établissement américain Lehman Brothers --étranglée par la disparition brutale de toutes ses sources de financement-- avait cependant suscité de vives critiques dans les milieux financiers.

De nombreux banquiers avaient fait valoir que le projet dans sa mouture initiale, empêcherait les banques de faire leur métier, en limitant drastiquement les fonds qu'elles pouvaient mettre à disposition pour accorder des prêts.

La nouvelle version de la réforme a été adoptée à l'unamimité, a précisé le comité.

(©AFP / 06 janvier 2013 19h18)


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 07 Jan 2013 12:02 
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Le collatéral, pierre angulaire des marchés financiers

Titre apporté en garantie d’une opération financière, le collatéral rencontre un succès croissant depuis la crise de 2008. À tel point que certains redoutent un collateral crunch… Une chose est sûre : les grandes manœuvres sont enclenchées pour répondre aux nouveaux enjeux de ce marché, tant au niveau des banques que des prestataires et des banques centrales.

Le collatéral est en train de devenir une matière première précieuse pour le secteur financier. Un faisceau d’éléments contribue à cette tendance, certains remontant à plusieurs années.

Ainsi, avant même la crise de 2008, les banques avaient de plus en plus recours aux prêts sécurisés. En 10 ans, le marché du repo [1] européen a plus que triplé. « Avant la crise, la croissance, non explosive mais continue, du marché du repo était principalement entretenue par les grandes banques internationales. Les établissements de petite ou moyenne taille se sentaient peu concernés. Mais avec la faillite de Lehman Brothers et la crise de confiance qui s’en est suivie, les banques se sont mises à ne plus vouloir prêter qu’en échange de collatéral, d’où une hausse des besoins », explique Godfried De Vidt, président de l’ICMA European Repo Council.

Des régulateurs friands de collatéral

L’action des régulateurs n’y est pas non plus étrangère : Bâle II réclamait moins de fonds propres pour les transactions contre collatéral que pour les opérations en blanc, et Bâle III poursuit dans ce sens. En introduisant deux ratios de liquidité dans leurs exigences, les sages bâlois imposent aux banques de conserver en permanence un coussin de collatéral de bonne qualité pour faire face à d’éventuelles difficultés.

La régulation des dérivés de gré à gré, l’une des priorités du G20, va également avoir un impact majeur sur le marché du collatéral. En effet, que ce soit aux États-Unis avec le Dodd-Frank Act ou en Europe avec EMIR, les transactions sur dérivés OTC vont devoir prévoir de manière quasi systématique l’échange de collatéral. Si c’est une pratique d’ores et déjà très répandue entre acteurs bancaires et sur certains types de contrats (swaps de taux et CDS), des zones d’ombre demeurent sur leur utilisation par les acteurs du buy side – en particulier lorsqu’ils ont une belle signature – et par les contreparties non financières. Les régulateurs ont fait des chambres de compensation (CCP) des acteurs incontournables pour les dérivés les plus standardisés. Or le collatéral est au cœur du modèle de gestion du risque de ces CCP. Les besoins en collatéral vont donc fortement s’accroître dans un futur proche : le chiffre de 2 000 milliards de dollars est avancé par un chercheur du FMI.

Crise de la dette : un facteur aggravant

Ces évolutions structurelles se doublent d’un contexte macrofinancier complexe, du fait de la crise de la dette européenne. Face aux tensions sur le marché interbancaire depuis l’été, les banques de la zone euro ont de plus en plus recours au financement de la banque centrale, financement qui n’est là aussi accordé qu’en échange de collatéral. Une autre conséquence de la crise actuelle est qu’elle touche les actifs les plus volontiers utilisés comme collatéral, à savoir les dettes souveraines.

Cela fait craindre à certains observateurs un collateral crunch, une pénurie de titres à apporter en garantie. « Je n’en vois pas de preuves concrètes, nuance un banquier français. Selon moi, nous sommes surtout face à un confidence crunch, une crise de confiance, et il y a confusion entre ces deux phénomènes. Le collatéral est présent et circule ; les acteurs, publics comme privés, continuent d’en émettre. En revanche, les critères d’éligibilité du marché ont été considérablement durcis. » Car un actif ne devient collatéral qu’à partir du moment où un créancier le considère comme tel. La défiance des marchés peut ainsi entraîner le rejet de certains titres souverains, auparavant prisés comme collatéral. « Les considérer comme plus risqués est normal, mais les rejeter en bloc est irrationnel, prévient ce même banquier. Nous disposons d’outils pour faire face à ces situations : les haircuts. » Ces décotes font augmenter le montant du collatéral demandé pour une même somme prêtée, contribuant par conséquent à la hausse généralisée des besoins en collatéral. Crunch ou non, l’importance de l’enjeu est donc indéniable. L’ensemble des intervenants financiers ne s’y sont pas trompés, et tous se mettent en ordre de bataille, certains pour y faire face, d’autres pour en tirer profit.

La BCE se mobilise

Les banques centrales sont dans le premier cas. La BCE a ainsi décidé début décembre d’assouplir les critères d’éligibilité de certains actifs acceptés comme garanties – les ABS et les créances bancaires (credit claims) –, mais se défend de réagir à une pénurie de collatéral : « La masse de collatéral mobilisable est considérable. Il est vrai que les institutions financières ont davantage recours aux échanges collatéralisés et y sont encouragées par les autorités dans le domaine OTC. L’idée est d’accompagner cette hausse de la demande et de sécuriser le collatéral disponible. Plus il y a de collatéral dans le système, plus on améliore les conditions de liquidité », assure Alexandre Gautier, directeur des opérations de post-marché à la Banque de France. Face immergée de l’iceberg, l’ensemble des infrastructures de gestion du collatéral de l'Eurosystème est en révision. En avril prochain, il inaugurera sa plate-forme commune de valorisation du collatéral (CEPH [2]). À plus long terme, la plate-forme permettant de gérer les échanges transfrontières de collatéral (CCBM) doit également être modernisée. En particulier, la règle de rapatriement (repatriation rule), laquelle empêche les banques d’utiliser leur collatéral de manière fluide et quel que soit le pays où il est détenu, va être levée d’ici 2015.

Une organisation en silo à repenser

L’optimisation de la gestion du collatéral est également un impératif pour les banques. Elles sont souvent organisées sous forme de silos, la réserve de titres du département repo n’étant pas mise en commun avec celle de l’activité OTC par exemple. Certaines transactions sont accompagnées de garanties de trop bonne qualité par rapport à ce qu’exige la contrepartie, alors que d’autres en manquent. Une étude d’Accenture, commanditée par Clearstream, chiffre à 4 milliards d’euros par an le coût des inefficiences dans cette gestion. Les réorganisations sont en cours au sein des banques et les choix effectués relèvent encore du secret de fabrication. Une partie de cette gestion a d’ailleurs vocation à être externalisée auprès d’un prestataire dit « tripartite », c’est-à-dire qui s’interpose entre la banque et sa contrepartie sur le marché repo (voir Encadré).

Les enjeux pour le buy side

Le buy side valui aussi devoir effectuer sa mue sur le sujet. Les acteurs vont devoir faire passer une partie de leurs transactions sur dérivés par des CCP. Celles-ci vont leur demander en échange du collatéral de grande qualité, essentiellement des titres d’État très bien notés, quand il ne s’agit pas simplement de cash. Ils auront donc besoin, eux aussi, d’optimiser leur pool d’actifs disponibles. « La gestion du collatéral n’est pas une activité nouvelle pour ces acteurs, mais les volumes concernés vont devenir plus importants et la complexité s’accroître, anticipe Alex Buffet, directeur Market Data et Asset Servicing au sein de Société Générale Securities Services. Chaque intervenant doit décider s’il préfère prendre en charge en interne ces nouvelles exigences ou externaliser cette gestion. Le volume des contrats qu’il traite entre en ligne de compte. Une petite société de gestion qui doit gérer quelques dizaines de CSA [3] pourra le faire à peu de frais, tandis que le hedge fund qui en a plusieurs centaines devra réaliser bien plus d’investissements s’il souhaite développer cette expertise par lui-même. » En face, les prestataires comme SGSS peaufinent leurs offres : au-delà de la gestion administrative, ils proposent des services de swaps de collatéral (fournir des titres éligibles par les CCP contre des titres qui ne le sont pas), de réduction des appels de marge (grâce au netting des portefeuilles), ou encore de valorisation indépendante des dérivés (pour négocier les appels de marge demandés par la contrepartie). SGSS est loin d’être la seule sur les rangs : les grands noms de la conservation de titres et du prime brokerage sont également présents sur ce créneau, de Goldman Sachs à Deutsche Bank, en passant par Bank of New York Mellon.

Le collatéral, porteur d’un risque systémique ?

Optimiser la gestion du collatéral nécessite que sa circulation au sein du système financier se fasse de manière fluide. Or, selon les utilisations qui en sont faites, cette fluidité n’est pas garantie. Ainsi, contrairement aux titres reçus par une institution financière dans le cadre d’un repo qui peuvent être réutilisés (re-use) et donc réinjectés dans le système, le collatéral mis en pension auprès d’une banque centrale y reste bloqué, dont une part majeure de certains titres souverains européens. Il en va de même des chambres de compensation. « La technique du re-use est essentielle au fonctionnement du marché. L’argent doit tourner dans l’économie ; le collatéral, qui est une autre forme de matérialisation de l’argent, le doit aussi, au risque de bloquer le système », s’inquiète Godfried De Vidt.

Mais cette circulation fluide n’est pas sans risque. La pratique du re-use fait peser un risque systémique sur la sphère financière, en interconnectant l’ensemble des acteurs qui se prêtent et s’empruntent en permanence des titres. Surtout, elle implique un recours massif au marché du repo et à son jumeau, celui du prêt-emprunt de titres (security lending), pointés du doigt par le Financial Stability Board (FSB) dans son rapport sur le shadow banking system. Le repo participe au financement de cette finance de l’ombre, mise sous les projecteurs par la crise de 2008.

Le collatéral serait-il comme d’autres outils de couverture déjà portés aux nues par le passé qui se sont révélés nocifs une fois utilisés de manière industrielle ?

Séverine Leboucher

http://www.revue-banque.fr/banque-inves ... es-financi


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 07 Jan 2013 13:39 
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Messages: 3959
Localisation: Paris
merci, intéressant, mais pas facile à comprendre parfois

Citer:
collateral crunch
???
pauvre langue de Molière

«Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots» (Jean Jaurès)


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 07 Jan 2013 16:17 
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Inscrit le: 26 Mar 2010 22:57
Messages: 9767
http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/0 ... &seid=auto

Citer:

Paul Krugman - New York Times Blog
January 7, 2013, 9:05 amComment
Be Ready To Mint That Coin

Should President Obama be willing to print a $1 trillion platinum coin if Republicans try to force America into default? Yes, absolutely. He will, after all, be faced with a choice between two alternatives: one that’s silly but benign, the other that’s equally silly but both vile and disastrous. The decision should be obvious.

For those new to this, here’s the story. First of all, we have the weird and destructive institution of the debt ceiling; this lets Congress approve tax and spending bills that imply a large budget deficit — tax and spending bills the president is legally required to implement — and then lets Congress refuse to grant the president authority to borrow, preventing him from carrying out his legal duties and provoking a possibly catastrophic default.

And Republicans are openly threatening to use that potential for catastrophe to blackmail the president into implementing policies they can’t pass through normal constitutional processes.

Enter the platinum coin. There’s a legal loophole allowing the Treasury to mint platinum coins in any denomination the secretary chooses. Yes, it was intended to allow commemorative collector’s items — but that’s not what the letter of the law says. And by minting a $1 trillion coin, then depositing it at the Fed, the Treasury could acquire enough cash to sidestep the debt ceiling — while doing no economic harm at all.

So why not?

It’s easy to make sententious remarks to the effect that we shouldn’t look for gimmicks, we should sit down like serious people and deal with our problems realistically. That may sound reasonable — if you’ve been living in a cave for the past four years.Given the realities of our political situation, and in particular the mixture of ruthlessness and craziness that now characterizes House Republicans, it’s just ridiculous — far more ridiculous than the notion of the coin.

So if the 14th amendment solution — simply declaring that the debt ceiling is unconstitutional — isn’t workable, go with the coin.

This still leaves the question of whose face goes on the coin — but that’s easy: John Boehner. Because without him and his colleagues, this wouldn’t be necessary.



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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE
MessagePublié: 07 Jan 2013 16:43 
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Inscrit le: 18 Oct 2008 17:55
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Celle-là est bien bonne ! notre Fred92 préféré va faire un bond :lol: :lol: :lol:


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