(...) A court d'argent, la Grèce est sous pression pour conclure un accord avec ses créanciers d'ici avril, et obtenir au moins une partie des 7,2 milliards qu'il lui reste à obtenir de l'Union européenne avant que les caisses de l'Etat soient totalement vides.
Le journal britannique Financial Times avait assuré mardi que l'Etat avait sollicité des fonds des organismes publics pour parer à ses obligations financières. Jeudi [hier], l'un de ceux-ci,
l'Organisme public de l'Emploi, a annoncé avoir décidé de déposer à la Banque de Grèce 120 millions d'euros de ses réserves, un transfert jugé rentable par l'Organisme car le taux d'intérêt est à 2% par an. Cette somme, selon les médias grecs, pourrait aller directement dans les caisses de l'Etat pour payer ses dettes. (...) D'ici août 2015, le pays doit rembourser 15,5 milliards d'euros.
Vu la situation financière fragile du pays, la Banque centrale européenne (BCE) a enjoint cette semaine les banques grecques à arrêter d'acheter de la dette émise par Athènes, car cela fait peser un risque sur leur solidité financière Les banques grecques se refinancent à l'heure actuelle auprès de la banque centrale de Grèce, avec des prêts d'urgence, plus onéreux pour elles, dans le cadre d'un mécanisme d'urgence (ELA) de la BCE.
Mercredi [avant-hier], la BCE a relevé à 71 milliards d'euros, contre 69,8 milliards précédemment, le plafond de ce financement d'urgence.
Les coffres des banques grecques ont été fortement ponctionnés par les épargnants depuis décembre, début de la séquence électorale qui a porté Syriza au pouvoir. En février ainsi, où il a fallu attendre le 20 pour qu'un premier accord soit trouvé entre le nouveau gouvernement grec et ses créanciers, 7,6 milliards d'euros ont été retirés par les ménages et les entreprises, selon les chiffres publiés jeudi par la Banque de Grèce. Ces retraits font suite à d'autres de 4,2 milliards en décembre et de 12,8 milliards en janvier.
A 140,47 milliards d'euros en février, cette épargne est au plus bas depuis mars 2005. (...)
Source