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VACANCES EN GRECE !
"Emportez du cash si vous voyagez en Grèce"
23 juin 2015 09:01
Petra De Rouck
La Grèce, ses îles, sa culture, sa nature, ses plages, sa gastronomie… et sa crise. Cette destination "soleil" est particulièrement prisée par les Belges cette année. Quel pourrait être l’impact de la crise grecque sur vos vacances? A ce stade, pas de réelle inquiétude, mais quelques précautions à prendre.
Mardi 30 juin, ce sera la fin de l’année scolaire. Mais cette date est aussi une échéance cruciale pour la Grèce: le plan de sauvetage européen expire et le pays doit rembourser 1,5 milliard d’euros au FMI. Ceux qui feront leurs valises pour profiter de vacances bien méritées sous le soleil grec ont intérêt à suivre un peu l’actualité. Même si, pour l’instant, il n’y a aucun problème et que les vacances se déroulent normalement.
1. Pas de superpromo sur le prix des séjours
Ceux qui espéraient pouvoir réserver en dernière minute des vacances bon marché en Grèce en seront pour leurs frais. Les annulations de touristes pour cause de crise sont rares. Ce serait même plutôt le contraire. Le tour-opérateur Thomas Cook a enregistré une hausse à deux chiffres du nombre de vacanciers qui ont choisi de partir en Grèce. Jetair confirme avoir constaté énormément d’intérêt pour cette destination. "Sur la base des chiffres actuels, 2015 devrait être l’une des meilleures années pour le tourisme belge en Grèce. La Grèce figure en effet juste derrière l’Espagne dans le top 3 des destinations préférées des Belges, dépassant à nouveau la Turquie", explique son porte-parole, Hans Vanhaelemeesch.
Profiter du soleil grec ne coûtera donc pas moins cher. "Nous offrons certes des promotions en last minute pour les deux dernières semaines de juin et la fin août, mais cela n’a rien à voir avec la situation en Grèce. C’est dû à la baisse du nombre de touristes russes", explique Koen van den Bosch, porte-parole de Thomas Cook.
2. Impact possible sur les paiements
Si les problèmes de la Grèce ne sont pas résolus et s’aggravent, les services de paiement pourraient être le principal écueil pour les touristes. "Emportez suffisamment de cash si vous partez en Grèce", conseillent dès lors la plupart des agences de voyages et des assureurs.
Faites en sorte d’avoir suffisamment d’argent pour couvrir vos besoins essentiels. L’un des scénarios possibles est en effet que le gouvernement grec instaure un contrôle les capitaux, ce qui pourrait limiter les retraits d’argent sur place. "A l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer l’impact possible de telles mesures", explique Isabelle Marchand de l’association professionnelle du secteur financier, Febelfin. "Lorsqu’ils retirent de l’argent, les touristes belges ne sortent pas de l’argent du système grec, mais du système belge, ce n’est donc pas ça le problème. Mais les automates ne pourront pas forcément faire la différence entre une carte belge et une carte grecque."
Dans des cas similaires qui se sont déjà présentés dans d’autres pays, les limites fixées pour les retraits étaient souvent supérieures aux besoins des touristes. Mais il est toujours possible que les automates soient vides et que les hôtels aient épuisé leurs réserves de cash. "Il n’est donc peut-être pas inutile de contacter sa banque pour voir l’aide qu’elle peut offrir. La possibilité de retirer de l’argent via sa carte de crédit est en principe un service offert contractuellement", poursuit Leen Desmedt, du Centre européen des consommateurs.
Pour économiser votre cash, essayez de payer le plus souvent possible avec vos cartes. "Les paiements par carte devraient poser moins de problèmes", poursuit Isabelle Marchand. En effet, vous payez de la sorte une note en euros via un compte belge en euros. Mais évidemment, tout dépend de la façon dont la situation évolue. L’émetteur de la carte MasterCard indique en tout cas avoir vérifié les procédures internes en cas de sortie d’un pays de la zone euro. Si ce scénario devait se produire en Grèce, les cartes pourraient continuer à être utilisées auprès des commerçants grecs qui les acceptent.
3. Remous sociaux et grèves ne sont pas des motifs d’annulation
Si les problèmes s’aggravent, des troubles sociaux et actions de grève ne sont pas à exclure. Une grève à l’aéroport peut se transformer en véritable cauchemar pour les voyageurs. Pouvez-vous, dans ce cas, annuler votre voyage et faire intervenir votre assurance annulation? "Une grève est un élément de force majeure et n’est donc pas couverte par une assurance annulation", explique Peter Wiels de la fédération professionnelle des assureurs Assuralia. Virginie Claerhout d’Allianz Global Assistance confirme: "Une assurance annulation n’intervient que si vous devez annuler pour des raisons familiales, comme une maladie ou un accident."
Que faire, dès lors, si vous ne pouvez pas partir à cause d’une grève? "C’est la compagnie aérienne avec laquelle vous voyagez qui doit vous proposer une solution. Si vous annulez votre vol, vous risquez de ne pas être remboursé", explique Leen Desmedt. "Si vous avez réservé un voyage ‘all in’, c’est votre tour opérateur belge qui devra trouver une solution et proposer une alternative. Sachez qu’il pourra éventuellement vous facturer un supplément en cas de force majeure."
Les mêmes règles s’appliquent si vous ne pouvez pas rentrer à cause d’une grève et que vous êtes bloqué plusieurs jours en Grèce. "Dans ce cas, la compagnie aérienne doit s’occuper de ses clients. Elle doit notamment mettre une chambre d’hôtel à disposition des passagers et prendre en charge les trajets entre l’aéroport et l’hôtel", explique Leen Desmedt. "Si vous organisez vous-même votre retour à la maison, vous en serez pour vos frais. Le cas échéant, essayez d’obtenir au préalable l’accord écrit de la compagnie aérienne, ou éventuellement de votre assureur, et mentionnez clairement les frais qui seront acceptés ou refusés." L’intervention d’une assurance voyage dépendra de la police que vous avez souscrite. Votre contrat reprend les conditions pour obtenir un dédommagement ainsi que ses limites. Souvenez-vous qu’il peut y avoir des différences importantes entre les assurances voyages et les assurances annulation. "Avec certaines formules, il est possible de prendre une option supplémentaire qui prévoit un dédommagement en cas d’impossibilité de retour à cause d’une grève. Il couvre les frais de séjour à concurrence de 120 euros par personne et par jour, pendant un maximum de cinq jours", explique Virginie Claerhout.
4. Le soutien logistique de votre assistance voyages
Si vous rencontrez des problèmes, vous pouvez contacter la centrale de votre assistance voyage, qui vous aidera à trouver une solution. Les contrats classiques prévoient une assistance en cas de maladie, d’accident ou de panne de voiture.
Mais l’assistance voyage offre aussi un soutien logistique. "Par exemple, grâce à notre personne de contact sur place, nous pouvons fournir des informations sur la situation en temps réel", explique Xavier Van Caneghem d’Europ Assistance. "Nous essayons aussi de trouver des solutions en cas de problème financier. Par exemple, nous mettons de l’argent à la disposition de nos assurés après un vol."
Source: L'Echo
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