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Tradosaure
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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 27 Jan 2017 20:41 
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KESKISS PASS?

Ça remonte?


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 10:18 
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bjr a tous

semaine de ouf a venir

Nouvel an chinois (JE SUIS COQ)

FOMC

NFP vendredi


17.30 valide 18.90 19 passé 19 SQUEEZE 30 :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 10:50 
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silvermath a écrit:
Nouvel an chinois (JE SUIS COQ)


Le seul animal qui chante avec les deux pieds dans la merde, nous tenons maintenant l'explication de ton indécrottable optimisme.

_________________
La France est au bord du gouffre: En Marche !


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 12:07 
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1.10 sur le 10 ans fr


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 15:03 
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http://www.lesechos.fr/finance-marches/ ... 061194.php

Citer:
Tension sur les taux en Europe avant l’inflation allemande
Isabelle Couet Le 30/01 à 11:34Mis à jour à 12:28
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Les taux Etats zone euro augmentent. L’inflation allemande pourrait gêner BCE
Les taux des Etats de la zone euro augmentent. L’inflation allemande pourrait gêner la BCE - Shutterstock
L’écart entre la France et l’Allemagne atteint 60 points de base. Un plus haut depuis début 2014. Tous les taux se tendent et ceux de la Grèce s’envolent suite à un rapport du FMI

Et si l'inflation allemande atteignait 2% en janvier? C'est la question que se posent tous les analystes financiers ce lundi matin, avant publication des chiffres. L'inflation est une donnée clef pour se faire une idée de la politique monétaire et des chances de maintien du soutien de la Banque centrale européenne (BCE) au marché de la dette. Les Allemands font de plus en plus pression pour que l'institut d'émission arrête d'acheter des emprunts d'Etat sur les marchés. Pour le moment, il est prévu que le programme d'achats (QE) soit réduit de 80 milliards à 60 milliards d'euros à partir d'avril, tout en étant prolongé jusqu'en décembre cette année.

Les craintes sur une réduction de la voilure poussent les taux de la zone euro à la hausse. Ce lundi matin, le rendement des emprunts d'Etat italiens à 10 ans se tend de 9,1 points de base à 2,3%. Les taux français augmentent de 4,2 points à 1,06%. La tendance est la même pour le Portugal (+8), l'Espagne (+5,4), tandis que les taux allemands - référence de la zone euro - progressent de seulement 0,9 point.
Le « spread » de la France remonte

Pièce jointe:
2061194_tension-sur-les-taux-en-europe-avant-linflation-allemande-web-0211748861924.jpg
2061194_tension-sur-les-taux-en-europe-avant-linflation-allemande-web-0211748861924.jpg [ 56.2 Kio | Consulté 1595 fois ]


Ces tensions provoquent du même coup un écartement entre les Etats membres et l'Allemagne. L'écart du taux français à 10 ans avec le taux allemand à 10 ans atteint 60,5 points du jamais vu depuis début 2014, bien avant le lancement du programme d'achats d'actifs.
(c) Bloomberg
(c) Bloomberg

Comme la remontée des taux semble vouée à se poursuivre, les Etats sont très actifs sur le marché des levées de dette. La France a déjà exécuté 14 % de son programme de financement de 2017 (elle doit lever environ 200 milliards d'euros ou 185 milliards si l'on intègre les titres rachetés) selon JPMorgan, contre 10 % en moyenne à la même époque les années précédentes. Outre une hausse généralisée des taux aux Etats-Unis et en Europe, l'Etat français doit faire face à l'aléa de la présidentielle. La perspective d'un second tour avec Marine Le Pen est prise au sérieux par les marchés.

A lire : Dette française, les marchés financiers intègrent un risque « Marine Le Pen »

Depuis le début de l'année, la France et l'Italie ont vu leur taux d'emprunt à 10 ans remonter d'environ 40 points de base.
Situation « explosive » en Grèce selon un rapport du FMI

Par ailleurs, les taux sur la Grèce s'envolent de 20 points de base à 7,23 % ce lundi matin. Selon Rabobank cité par Bloomberg, un rapport non public du FMI parle de la situation « explosive de la Grèce », compte tenu de ses besoins de financement énormes dans les décennies à venir. La participation du FMI au plan d'aide à Athènes, aux côtés des Européens, n'est toujours pas certaine. La situation est donc pour l'instant bloquée.


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 15:05 
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http://chevallier.biz/2017/01/target-2- ... mbre-2016/

Citer:
28 janvier 2017
5
Target 2 : de Danke schön à l’€-tsunami (novembre 2016)
Rédigé par jp-chevallier dans la rubrique Europe

Je reprends ici en l’actualisant l’article que j’avais écrit en octobre dernier sur ce sujet qui montre bien que l’€-zone est en sursis…
Les derniers chiffres publiés par les Marioles de la BCE remontent à fin novembre. Depuis cette date, la situation s’est encore détériorée surtout dans ces cochons de pays du Club Med.

Une monnaie unique pour des pays souverains qui ont des niveaux et des gains de productivité différents est contraire à toute logique économique élémentaire, une absurdité et pourtant l’€-système continue à fonctionner mais grâce à l’Allemagne qui comble les déficits de ces cochons de pays du Club Med (comme le montrent aussi clairement les soldes des balances commerciales), ce qui donne l’illusion que ce sauvetage miraculeux pourra se poursuivre éternellement…

Target 2, le système de transfert express automatisé transeuropéen à règlement brut en temps réel, (Trans-European Automated Real-time Gross settlement Express Transfer system) en est un autre exemple.
Tous les transferts de capitaux d’un pays à un autre effectués par les banques de la zone passent obligatoirement par son intermédiaire.

Les données de la BCE montrent clairement que pour ces cochons de pays du Club Med, les soldes de ces flux de capitaux avec les autres pays sont chaque mois fortement négatifs, c’est-à-dire que les sorties de capitaux dépassent largement les entrées, le déficit ayant été de 38,7 milliards d’euros pour la France pour le seul mois de novembre dernier de… 330,4 milliards pour l’Espagne et 358,6 milliards pour l’Italie !

Document 1 :
Image
Horrible ! Epouvantable ! Et pourtant c’est bien réel, et ça a été pire… mais le système ne s’est pas encore écroulé parce que les flux de capitaux de l’Allemagne avec les autres pays sont chaque mois fortement positifs, c’est-à-dire que les entrées de capitaux dépassent largement les sorties, l’excédent ayant été de… 754,1 milliards d’euros en novembre dernier !

Document 2 :
Image
Globalement, le système est équilibré : les 871,8 milliards de déficits de ces cochons de pays du Club Med en novembre sont rattrapés par les excédents de l’Allemagne, auxquels il faut ajouter les soldes des autres pays de la zone, dont celui du Luxembourg qui rattrape bien la situation qui continue à se dégrader fortement,

Document 3 :
Image
Depuis le début des données publiées de Target 2 en mai 2008 le cumul des déficits de ces cochons de pays du Club Med est de… 48 075 milliards d’euros (fin novembre) rattrapés par 44 670 milliards d’excédents de l’Allemagne !

Document 4 :
Image
Tous ces chiffres sont astronomiques, dingues, à l’image de cette histoire de fous qu’est l’€-système.

Pour l’instant, tout va bien !
Pas d’€-tsunami.
***

Compléments :
Les flux de capitaux interbancaires entre les pays de la zone passent obligatoirement par Target 2 mais d’autres flux de capitaux n’y transitent pas.
Ce sont les balances des paiements des pays de la zone qui comptabilisent finalement tous les flux.
Ainsi, dans la balance des paiements de la France, des déficits sont compensés par des entrées de capitaux, en particulier par 1 000 milliards d’euros provenant d’investisseurs étrangers ayant acquis des bons du Trésor (d’après l’AFT).

Par ailleurs, Target 2 ne rend pas compte de l’hypertrophie de l’agrégat monétaire M1, ce qui est encore un autre problème majeur…

Cliquer ici pour accéder aux données de la BCE d’où sont tirés ces graphiques.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur ce sujet.


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 15:11 
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Ladoub, toi qui sembles être proche de l'UPR (et ?) de Vincent BROUSSEAU, si tu as une actualisation de ses interventions sur le sujet je suis preneur

notamment celle ci :
https://www.upr.fr/actualite/france/mir ... sage-franc

Quid de l'effet de la fin du QE sur les soldes Target et du coup sur l'avenir de l'euro ...

Bref je veux essayer de comprendre: "l'irréversibilité du QE" version Artus versus l'Allemagne dit "stop le QE" et boom éclatement de fait ....


le compte à rebours est lancé ?


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 15:46 
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silvermath a écrit:

17.30 valide 18.90 19 passé 19 SQUEEZE 30 :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:



oh oh oh


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 16:00 
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Inscrit le: 05 Déc 2012 23:05
Messages: 2356
silvermath a écrit:
Ladoub, toi qui sembles être proche de l'UPR (et ?) de Vincent BROUSSEAU, si tu as une actualisation de ses interventions sur le sujet je suis preneur

notamment celle ci :
https://www.upr.fr/actualite/france/mir ... sage-franc

Quid de l'effet de la fin du QE sur les soldes Target et du coup sur l'avenir de l'euro ...

Bref je veux essayer de comprendre: "l'irréversibilité du QE" version Artus versus l'Allemagne dit "stop le QE" et boom éclatement de fait ....


le compte à rebours est lancé ?


Salut math,
Ci-après le lien des dernières vidéo de Vincent Brousseau
https://www.upr.fr/?s=Brousseau
Et notamment celle-ci
== Le crépuscule de l’euro == TARGETS : LE DÉGEL DE LA PENSÉE – par Vincent Brousseau
Si Asselineau a le bonheur d'avoir ses 500 parrainages, je t'assure que cela va être de la bombe dans la présidentielle 2017.


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 Sujet du message: Re: la Phase PANIQUE
MessagePublié: 30 Jan 2017 16:17 
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merci Ladoub

son dernier article est capital, je me permets de le mettre en intégralité ici :

Citer:
= Le crépuscule de l’euro == TARGETS : LE DÉGEL DE LA PENSÉE – par Vincent Brousseau
Download PDF
Lecture : 19 min
Publié le 26 décembre 2016 dans Actualité, Articles, euro / Lien permanent

TARGETS : LE DÉGEL DE LA PENSÉE

par Vincent BROUSSEAU

Le phénomène Target n’attire pas seulement l’attention des responsables et des adhérents de l’UPR. Il commence à préoccuper ouvertement des économistes d’outre-Rhin ayant pignon sur rue. Le dernier chiffre allemand publié, qui n’est qu’à huit pauvres milliards du record historique de 2012, n’est sans doute pas étranger à cette prise de conscience.

Je vais présenter ici les réactions de Philipp König du DIW et celles d’autres experts de l’IFO, avant de passer à celle du président de l’IFO, lequel vient de se permettre une petite phrase d’une importance cruciale. Laquelle n’a pas, je crois, attiré l’attention ni de TF1 ni du Monde…

C’est le dégel de la pensée.

———————————-
1) Un article de Wirtschafts Woche passé trop inaperçu

Commençons par décortiquer un article de Wirtschafts Woche, en date du 7 décembre, intitulé « Nach dem „No“ flieht das Kapital aus Italien ».

Nous nous intéressons à la page 2 de cet article où l’on peut lire le passage qui suit et qui concerne la hausse du solde Target négatif de l’Italie :

« Auch der Makroökonom Philipp König vom Deutschen Institut für Wirtschaftsforschung (DIW) hält das Narrativ der EZB für den Anstieg der Target-Salden im Falle Italien für nicht ganz zutreffend und spricht von einer „verdeckten Kapitalflucht“. »

Philipp König, macro-économiste de l’Institut allemand de prévisions économiques (DIW – Deutschen Institut für Wirtschaftsforschung)

Traduction en français :

« Le macro-économiste Philipp König du DIW (Deutschen Institut für Wirtschaftsforschung) est lui aussi sceptique quant à l’explication que fournit la BCE de l’accroissement des Targets dans le cas de l’Italie. Il parle d’une « fuite furtive des capitaux ». »

Mes lecteurs se rappellent que j’ai eu l’occasion d’écrire récemment que l’explication alambiquée de la BCE sur cette question était tirée par les cheveux. Apparemment, je ne suis donc pas le seul à m’en être rendu compte. Quant à l’hypothèse d’une fuite des capitaux, vu le contexte, elle est évidemment plus que crédible.

Le contexte, justement. C’est lui sans doute qui amène König à penser l’impensable, et il faut saluer cette évolution. Fin novembre, le solde Target allemand s’est établi à +754 milliards €, à juste huit petits milliards de distance du record absolu, établi le 21 août 2012. L’attention est donc évidemment attirée. Nous verrons bientôt d’autres réflexions sur le sujet apparaître.

Qu’en dit Philipp König ?

« Wer die potentiellen Verluste im Falle Euro-Austritts Italiens zu tragen hätte, ist nicht genau geregelt. „Wir wissen einfach nicht, was in einem solchen Falle passiert, da die Währungsunion als endgültig angelegt wurde. Wie die Geschichte der Staatsschuldenkrise zeigt, sind die letztendlichen Verluste Sache von Verhandlungen zwischen den Regierungen,“ sagt Philipp König weiter. »

Traduction en français :

« La question de déterminer qui devrait supporter les pertes potentielles qui résulteraient d’une sortie de l’euro de l’Italie n’est pas réglée. « Nous ne savons simplement pas ce qui se passerait dans un tel cas, celui de la répudiation définitive de l’Union monétaire. L’Histoire des crises de dettes nous enseigne que la répartition définitive des pertes serait réglée par des négociations entre gouvernements », poursuit Philipp König. »

Cette remarque de König doit être précisée.

Dans le cas de la Grèce, on savait exactement comment les choses devaient se passer – je dis bien devaient – ; on ne se posait pas tellement la question de la faisabilité réelle. Les Targets, comme aussi les billets, donnaient lieu à une dette immédiatement exigible, libellée en euros, de la banque centrale sortante envers les banques centrales restantes (techniquement envers la BCE).

J’ai détaillé tout cela dans un ancien article.

Cela étant, l’Italie est substantiellement plus grosse que la Grèce, et la « prime de sortie » que sa banque centrale devrait payer est astronomique : plus de 300 milliards pour les seuls Targets. En y ajoutant les billets, cela pourrait monter à 500.

Inutile de dire que les créanciers préféreront probablement un arrangement plus réaliste, plutôt que de risquer de devoir s’asseoir sur une perte de l’ordre du demi-billion d’euros. Je crois donc que König a raison de penser à des négociations entre gouvernements.

De telles négociations ne porteraient d’ailleurs pas forcément sur le montant. Le débiteur et les créanciers pourraient convenir que la somme serait réglée pour partie en nouvelle monnaie italienne, pour partie en euros « post-Itexit ». Ou bien on pourrait parler de rééchelonnement, c’est-à-dire que la somme ne serait plus immédiatement exigible dans son intégralité, mais seulement à des dates futures. Tout est possible.

Un « sondage » fait par l’IFO, autre centre allemand de recherches économiques, auprès d’experts de plusieurs pays, concerne la possibilité d’un statut spécial (en jargon d’une « séniorité ») de cette dette :

« …eines sogenannten bevorzugten Gläubigerstatus. Dieser Sonderstatus wird Institutionen wie dem Internationalen Währungsfond (IWF) gewährt und stellt sicher, dass im Falle einer Insolvenz die Forderungen des Gläubigers als erstes bedient werden. »

Traduction en français :

« …un statut dit « préférentiel » des créanciers [les banques centrales restant dans l’euro]. Ce statut spécial serait garanti par des institutions internationales telles que le FMI et ferait qu’en cas d’insolvabilité, leurs créances seraient remboursées avant celles des autres. »

Un peu moins de 40% de ces experts croient à cette possibilité. Je n’y crois moi non plus beaucoup.

En effet, la dette dont nous parlons est une dette de la Banque d’Italie envers ses ex-consœurs de la zone euro. Or, mise à part cette « prime de sortie », comme je l’avais appelée, la Banque d’Italie n’a aucune dette géante – en euros – envers qui que ce soit d’autre. Il n’y a donc pas d’effet à accorder à ses créanciers un statut préférentiel.

Ceci change toutefois si une partie de cette dette est re-libellée de l’euro vers la lire, auquel cas la partie lire entre en compétition avec des dettes domestiques que la Banque d’Italie peut avoir, mais cette possibilité est loin d’être acquise.

De toute façon, une partie en lire de la prime de sortie ne pourrait pas avoir la priorité sur, disons, les nouveaux billets en lires, qui sont aussi une dette de la Banque d’Italie.

Il ne resterait en gros que les comptes courants des banques commerciales italiennes auprès de la Banque d’Italie, ce qui reviendrait à faire ponctionner lesdites banques commerciales italiennes par les banques centrales de la zone euro – après un Itexit. Serait-ce seulement envisageable ?

On en vient ensuite au partage des pertes par les membres de l’Eurosystème post-Itexit.

Le journal précise :

« … könnten die Verluste anteilig am Kapitalschlüssels der EZB durch die nationalen Notenbanken getragen. »

Traduction en français :

« …les pertes pourraient être réparties en fonction des capital keys entre les différentes banques centrales. »
[Nota : les « capital keys » sont les taux de participation des banques centrales au capital de la BCE. Ils sont révisés tous les ans mais varient très peu.]



et passe la parole à Frank Westermann de l’IFO :

« In Ländern des Euro-Währungsgebietes sind die Regierungen gegenüber der Zentralbank nicht nachschusspflichtig »

Traduction en français :

« Dans les pays de la zone euro, les gouvernements ne sont pas tenus d’apurer les pertes des banques centrales. »

Le journal commente :

« … sondern würden wahrscheinlich ein sogenanntes negatives Eigenkapital ausweisen. »

Traduction en français :

« …les banques centrales [qui prennent la perte] passeraient en capital négatif. »

Cette histoire de capital négatif est fort peu connue du public, mais elle est réelle. Les banques centrales, et elles seules, peuvent avoir un capital négatif parce qu’elles sont de toute façon les émettrices de la devise dans laquelle est libellé ce capital.

La BCE a mené des réflexions à ce sujet, dans un contexte toutefois non lié aux exits. Traduit en langage courant, cela veut simplement dire que les banques centrales gardent la perte sans rien faire, ce qui ne les met pas en faillite (alors que la même chose mettrait en faillite une banque commerciale). En fin de compte cependant, ces pertes seraient automatiquement passées aux gouvernements qui sont propriétaires des banques centrales, sous la forme d’une réduction durable des revenus qu’elles leur servent : autrement, ce serait du financement monétaire, lequel est, comme on sait, prohibé dans la zone euro (et en fait dans toute l’UE) par les Traités.



Retour à König, qui insiste sur la faisabilité de cette idée en écrivant :

« Auch mit negativen Eigenkapital wäre eine Zentralbank handlungsfähig. Anders als eine normale Bank ist sie strukturell profitabel, da sie immer einen Gewinn durch das Monopol zur Ausgabe des gesetzlichen Zahlungsmittels erwirtschaftet. »

Traduction en français :

« Même avec un capital négatif, une banque centrale ne serait pas faillie. À la différence des autres banques, elle est structurellement profitable en raison des profits de seigneuriage qu’elle retire de son monopole d’émission de la monnaie légale. »

Cette sorte d’immunité n’est pas une question de profitabilité structurelle, quoiqu’elle remonte bien au monopole d’émission. Le seigneuriage provient du prêt à taux positif de l’argent des billets, lesquels billets portent un taux nul. Ceci produit le bénéfice du seigneuriage – sauf si le taux de politique monétaire est négatif, ce qui est maintenant le cas, et dans ce cas, le seigneuriage devient une perte au lieu d’un bénéfice.

Il est cependant bien exact qu’une banque centrale ne peut être faillie du simple fait qu’elle doive payer plus qu’elle n’a, puisque c’est elle qui produit ce avec quoi on paye. Il faut cependant faire attention que cela ne vaut que pour la devise que, précisément, elle émet. Si elle se sur‑endettait dans une devise étrangère, l’argument ne serait plus valable.

Or, en cas d’Itexit, la banque centrale d’Italie aura des dettes en euro, qu’elle ne pourra plus émettre. Il n’est pas sûr qu’elle puisse trouver les euros qu’elle doit en vendant des lires fraîchement émises (bien que ce soit possible, au prix évidemment d’une très forte dépréciation de la lire). C’est là une limite de l’argument.

On le voit, je ne reprends pas à mon compte certains points de détail des analyses qui commencent à circuler. Ce n’est toutefois pas là l’important. Du reste, lorsque, voici un peu plus de trois ans, les économistes de la BCE ont commencé à s’intéresser à ces questions, eux non plus ne sont pas tombés d’accord dans les premiers jours sur tous ses aspects techniques. Mais à ce que j’ai pu observer, leurs vues ont assez rapidement convergé.

Le point important est que des personnes du DIW et de l’IFO, qui s’expriment publiquement en tant qu’experts reconnus, abordent le sujet naguère impensable des modalités pratiques du détricotage de l’euro. Je crois, je l’ai dit plus haut, que ce subit accès de zèle est causé par le dernier chiffre, catastrophique, des Targets allemands. La prise de conscience a lieu maintenant, et ce ne sera pas sans conséquences sur l’évolution du débat public.




2) La « petite phrase » du président de l’IFO

Passons maintenant aux propos tenus par Clemens Fuest, président de l’IFO (Institut für Wirtschaftsforschung, en français : Institut pour la recherche économique), publiés le 8 décembre par voie de communiqué de presse.



Clemens Fuest, président de l’IFO (Institut für Wirtschaftsforschung, en français : Institut pour la recherche économique)



Ce communiqué, ou plus précisément cette seule « petite phrase », ont été répercutés par quelques articles de la presse locale : dans le Wall street online Deuschland , sur le site Aktien check , ou dans le Bundesdeutsche Zeitung notamment.

« Die Bundesregierung sollte intervenieren, um die EZB zu veranlassen, Maßnahmen zu ergreifen, den unrechtmäßigen und übermäßigen Gebrauch der Überziehungskredite für eine Vermögensumschichtung in der Eurozone einzudämmen. »

Traduction en français :

« Le gouvernement fédéral [allemand] devrait intervenir pour inciter la BCE à prendre des mesures permettant de lutter contre une utilisation illégale et excessive des [soldes] Target visant à une substitution d’actifs au sein de la zone euro. »



Notons au passage, et avant toute chose, que cette phrase fait bon marché d’un mythe officiel et fondateur : celui de l’indépendance sacro-sainte de la BCE. Ce mythe voudrait que la BCE ne puisse prendre ou accepter d’instructions d’aucun gouvernement. Pas même du gouvernement de Berlin. Qu’est ce que M. Fuest entend donc par « inciter » la BCE ? Et Fuest demande carrément au gouvernement allemand d’ « intervenir ». Le mot est fort.

Une formule telle que « Die Bundesregierung sollte intervenieren », dans un Pressmeldung (communiqué) de l’IFO, n’est pas exactement une chose anodine. Étant donné les contraintes sur l’expression écrite qui s’imposent à une institution aussi reconnue que l’IFO, c’est un ton qui peut se qualifier de très ferme, voire de pressant.

Voyons maintenant la substance.

La lecture du texte complet montre que le terme « Überziehungskredite » doit se traduire ici par « soldes Targets », et non pas par une traduction hors-contexte qui donnerait « découvert bancaire ». Par « substitution d’actifs », l’économiste entend le remplacement d’actifs non allemands par des actifs allemands.

Restent deux questions essentielles à décrypter dans la « petite phrase » du président de l’IFO :

Premièrement, qu’est ce que peut bien être une « utilisation illégale » du mécanisme Target, étant donné que c’est ce mécanisme qui assure, tant qu’il n’est sujet à aucune restriction, l’unicité de l’euro ?

Deuxièmement, quel genre de mesure serait envisageable pour l’interdire ? Je suppose que le lecteur attentif me voit déjà venir, car j’ai traité de cette question dans un article en février dernier, intitulé « Pourquoi l’euro est condamné » (16 février 2016).



Les mesures possibles vont, du plus brutal au moins brutal, de l’interdiction totale des transferts via Target à la création d’obstacles à ces transferts.

La première n’est pas envisageable, parce qu’elle reviendrait à un retrait assumé de l’euro, et ce, de façon immédiatement visible par tous ; or les Allemands ne souhaitent pas apparaître comme les fossoyeurs de l’euro ou de l’UE.

Reste la seconde.

La façon la plus simple, et sans doute la seule qui soit concrètement faisable, est d’exiger le « nantissement » ou, en jargon moderne, la « collatéralisation » des retraits sur la Bundesbank par ses consœurs de l’Eurosystème.

De quoi s’agit-il ?

C’est le principe du Mont-de-piété. Toute nouvelle créance de la Bundesbank sur une consœur devrait être garantie (« nantie ») par le dépôt d’un actif de même valeur.

Or ceci, mes lecteurs le savent, est une idée déjà proposée par le président de la Bundesbank. J’ai déjà détaillé, dans l’article précité « Pourquoi l’euro est condamné », dans le paragraphe intitulé « La cautèle de M. Weidmann », pourquoi elle reviendrait effectivement à condamner l’euro.

J’écrivais aussi, dans un texte plus récent (« Euro, le 5e acte ») publié en juillet dernier : « C’est donc cela qu’il faut guetter, la résurgence de cette proposition, ou d’une variante ayant les mêmes effets. »

Or M. Fuest vient de solliciter l’appui du gouvernement de Berlin pour faire passer quelque mesure, non spécifiée, mais ayant exactement ces mêmes effets.

J’écrivais d’ailleurs, dans un autre article encore publié en janvier 2015 : « Le QE annoncé le jeudi 22 janvier va ainsi probablement offrir à l’Allemagne le prétexte qui lui manquait pour franchir un nouveau cran, aussi furtivement que possible, dans le détricotage de la zone euro. ».

Or M. Fuest, pour justifier sa requête, n’oublie pas de rechercher une justification dans le QE. Le communiqué de presse dit en effet :

« Der starke Anstieg dürfte vor allem auf die zunehmende Kapitalflucht aus Italien und auf die Rückkauf-Aktionen der Europäischen Zentralbank (EZB) zurückgehen. »

Traduction en français :

« Cette hausse marquée doit être attribuée à l’accroissement de la fuite des capitaux hors d’Italie ainsi qu’à l’action de rachat d’actifs menée par la BCE.» (L’«action de rachat d’actifs menée par la BCE » désigne l’assouplissement quantitatif ou QE.)



Il semble donc que le président de l’IFO vient de donner le coup d’envoi à ce processus de détricotage subreptice de l’euro que j’avais flairé.

La suite ne sera peut-être pas immédiatement visible du grand public.

Je subodore que, dûment chapitré par la Bundesbank, et s’appuyant sur le prétexte fourni par ses experts nationaux, le gouvernement allemand va entreprendre de tordre le bras de la BCE pour qu’elle consente à ce à quoi elle ne veut point consentir : introduire des restrictions dans la libre circulation des flux Targets.

Si tel est le cas, il arrivera alors, inévitablement, que certains transferts Targets finissent par être bloqués.

La nature ayant horreur du vide, il se mettra alors instantanément un marché parallèle de change pour contourner ce soudain obstacle. Ce marché se fera sur le modèle de ceux qui existent entre yen et dollar, entre dollar et euro, entre euro et yen, etc., par le système des banques correspondantes. Aussitôt, des gens en viendront à payer 1,03 euro en Espagne pour avoir 1 euro en Allemagne…

À ce stade, même si nos dirigeants politiques – tragiquement incompétents – et nos médias nationaux – dépassés par les événements – en seront encore à prêcher l’irréversibilité de l’euro et autres fadaises, les marchés financiers mondiaux, eux, auront compris.

L’Allemagne aura ainsi orchestré ce que j’appelle sa « sortie furtive ». L’euro pourra bien toujours exister nominalement, mais il aura cessé d’exister dans la réalité. Le taux de change fixe de 1 pour 1 qui lie les monnaies entre elles n’existera plus. Les monnaies seront, sans qu’on l’ait jamais vraiment dit, redevenues nationales

Il valait donc la peine, je crois, de décortiquer un peu toutes les implications de cette petite phrase du président de l’IFO.



Vincent BROUSSEAU
Responsable national de l’UPR
pour les questions monétaires et le passage au franc
26 décembre 2016


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