à surveiller les taux aussi ... y'a eu des déclarations fracassantes ce week end
| Le Pen's French debt plan would trigger default, S&P tells Economist - Reuters
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Marine Le Pen se pose en candidate du pouvoir d’achat
Guillaume de Calignon Le 04/02 à 11:02Mis à jour le 05/02 à 16:08
La candidate à l’élection présidentielle a dévoilé de nombreuses mesures concernant le pouvoir d’achat, les prestations sociales et des investissements publics. Elle met l’accent sur « l’Etat stratège ».
C'est le grand lancement de la campagne de Marine Le Pen. La candidate du Front National a commencé à dévoiler son programme à Lyon. Le programme se présente sous la forme de 144 points prenant plutôt la forme d'engagements que de mesures précises.
On y retrouve les grands classiques du parti d'extrême-droite comme sur la sécurité, l'immigration, la souveraineté et la préférence nationale. En revanche, les propositions en matière économique peuvent parfois surprendre. Revue de détail.
Le pouvoir d'achat avant tout
C'est sur l'économie que le parti doit convaincre et les dirigeants du Front National le savent bien. L'accent est mis sur le pouvoir d'achat, le protectionnisme et une activité économique dans laquelle l'Etat serait appelé à jouer un rôle plus important qu'aujourd'hui.
La sortie de l'euro est bien prévue dans le programme mais n'est pas mise en avant pour ne pas inquiéter l'électorat, notamment les retraités qui ont accumulé un patrimoine.
Ainsi, il faut attendre le 34eme point pour apprendre que Marine Le Pen veut « soutenir les entreprises françaises face à la concurrence internationale déloyale par la mise en place d'un protectionnisme intelligent et le rétablissement d'une monnaie nationale adaptée à notre économie ». Sur ce sujet au combien important, on n'en saura pas plus à la lecture du projet. Le chiffrage du projet, publié sur Internet samedi soir, ne se risque pas non plus à calculer l'impact de cet événement, qui, à n'en pas douter, aura pourtant des conséquences importantes sur l'économie française.
Le Front National estime que les mesures de relance de l'économie qu'il prendra auront « un effet rapide : le PIB devrait progresser en volume de 2% dès 2018 jusqu'à 2,5% par an en fin de quinquennat. L'inflation restera maîtrisée mais progressera avec la fin de la politique de déflation, notamment salariale, que nous subissons », est-il précisé dans le chiffrage des propositions
En ce qui concerne le pouvoir d'achat, il s'agit de rendre 40 milliards d'euros aux Français dont 20 milliards via des baisses d'impôts. Ainsi, les trois premières tranches de l'impôt sur le revenu seront bien réduites de 10% et d'autres décisions permettront d'alléger l'impôt, pour un coût total de 11 milliards d'euros.
Les tarifs du gaz et de l'électricité seront réduits de 5%, le minimum vieillesse sera revalorisé et une prime de pouvoir d'achat sera mise en place pour les revenus inférieurs à 1.500 euros par mois. « La défense des acquis sociaux est au coeur du projet de Marine Le Pen », a insisté samedi Steeve Briois, maire de Hénin-Baumont. La durée légale hebdomadaire restera fixée à 35 heures, l'âge de la retraite sera fixé à 60 ans avec 40 annuités de cotisations nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein, les heures supplémentaires seront défiscalisées et l'universalité des allocations familiales sera rétablie.
Parallèlement, 40.000 places de prisons seront créées au cours du quinquennat, 15.000 gendarmes et policiers seront recrutés. Le budget de l'armée passera à 2% du PIB dès la première année puis devra tendre vers 3% du PIB, ce qui suppose un quasi-doublement par rapport au budget actuel.
Autres dépenses envisagées, le budget de la recherche devrait être augmenté de 30%. Bernard Monot, député européen, et conseiller de Marine Le Pen sur l'économie, a beaucoup mis l'accent sur le rôle de « l'Etat stratège », appelé à créer un fonds d'investissement pour soutenir la réindustrialisation du pays ainsi que pour investir dans des nouvelles technologies.
Il s'agira aussi « de remettre les banques au service de l'économie réelle » en les obligeant à prêter à « des taux préférentiels aux PME sous supervision de la Banque de France ». Dans son attachement aux « petits » par rapport aux « grands » - « la relance de la croissance économique viendra des PME », a souligné Bernard Monot -, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CIR) sera réservé aux PME et aux start-up tandis que les charges sociales et l'impôt sur les sociétés seront abaissées sur les PME et TPE.
Made in France
La présidente du Front National veut aussi « interdire l'importation et la vente de produits venant de l'étranger qui ne respectent pas les normes imposées aux producteurs français » et souhaite imposer un étiquetage « clair, et loyal sur l'origine des produits et denrées commercialisées en France ».
Autre mesure protectionniste, la commande publique sera réservée aux entreprises françaises « si l'écart de prix est raisonnable ». Au départ, le parti avait chiffré l'écart « raisonnable » à 25%. Les dirigeants ont préféré rester plus vagues, sans quoi les entreprises françaises auraient pu avoir tendance à augmenter leur prix sur le dos du contribuable. La directive sur les travailleurs détachés sera supprimée et une taxe additionnelle sera instaurée sur les embauches de travailleurs étrangers.
Premières pistes de financement
Comment toutes ces mesures seront-elles financées ? D'abord en créant une taxe de 3% sur les importations, ensuite en luttant contre la fraude sociale et fiscale et en abolissant l'aide médicale d'Etat réservée aux immigrés clandestins.
Avec la simplification du mille-feuille territorial, ces mesures devraient permettre d'économiser 60 milliards d'euros sur le quinquennat. Le Front National affirme donc que, si le déficit public augmentera à 4,5% du PIB en 2018, il est appelé à reculer après. « Le déficit sera ramené à 1,3% en 2022.
Parallèlement, la dette publique diminuera de près de 8 points sur la durée du quinquennat, pour atteindre 89% du PIB. De même, le ratio de dépenses publiques se réduira légèrement, de 1,7 point, pour être contenu à environ 53,4% du PIB », écrivent les conseillers de Marine Le Pen dans leur document pour chiffrer le programme.
Il faut dire que Marine Le Pen veut « sortir de la dépendance aux marchés financiers en autorisant à nouveau le financement direct du Trésor par la Banque de France ». De quoi peut-être s'extraire de la discipline financière imposée aux Etats par les investisseurs. Pas sûr que cela suffise à s'extraire des réalités économiques.