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€ : enfin la fin ! ou ?
Rédigé par jp-chevallier dans la rubrique Etats-Unis
L’écart entre les rendements des mauvais bons à 10 ans du Trésor français et ceux du Bund était faible en 2007 : de l’ordre de 5 points de base.
Il a augmenté par la suite aux alentours de 10 points de base puis bien davantage,
Document 1 :
Comme les rendements du Bund étaient alors dans les 4 %…
Document 2 :
… la dévaluation potentielle du franc français par rapport au Deutsche Mark était alors inférieure à 5 %, ce qui était très faible,
Document 3 :
S’il y avait eu le début du commencement de l’existence d’un soupçon d’intelligence sous le scalp de notre histrion ignare, il aurait fait comme Pompidou : il aurait fait dévaluer le franc en août 2007 (comme je l’avais écrit à cette époque), donc en sortant (par surprise) la France de l’euro-système, ce qui aurait permis aux Français de bénéficier d’une croissance soutenue avec des créations d’emplois, comme pendant les 30 Glorieuses, et il aurait été réélu.
Les écarts entre les rendements des mauvais bons à 10 ans du Trésor français et ceux du Bund ont augmenté d’abord avec les turbulences financières de 2008, puis et surtout lors de l’€-crise qui s’est exacerbée à partir de l’été 2011, et à nouveau récemment après l’élection du Donald puis à cause des craintes d’un Frexit, du moins d’après la propagande de la nomenklatura (cf. document 1).
Pendant l’accentuation de l’€-crise, les capitaux se sont réfugiés préférentiellement sur les bons du Trésor teuton car, en cas d’€clatement, c’est-à-dire de Deutschexit, les titulaires de ces zeuros auront en contrepartie de bons Deutsche Marks et non pas de mauvais francs français fortement dévalués.
Quid de cette dévaluation du franc français par rapport au Deutsche Mark ?
L’écart (entre les rendements du 10 ans français et ceux du Bund) de 30 à 50 points de base était significatif d’une dévaluation potentielle (du franc français par rapport au Deutsche Mark) de 10 à 15 % environ tant que les rendements du Bund étaient normaux, c’est-à-dire au-dessus de la barre critique des 3 %, donc jusqu’en août 2011, cf. document 2.
Par la suite, avec le plongeon des rendements du Bund vers zéro, tout est devenu hors normes : la zone euro est devenue un foutoir ingérable pour reprendre l’expression du Donald avec des taux négatifs, ce qui était impensable, inconcevable, inimaginable auparavant comme l’a dit Jean-Claude Le Tricheur.
Comme l’écart (entre les rendements du 10 ans français et ceux du Bund) est monté récemment jusqu’à 80 points de base, la dévaluation potentielle (du franc français par rapport au Deutsche Mark) peut être de l’ordre de 25 à 30 % si l’on prend en considération un rendement normal du Bund de l’ordre de 3 %, donc sans l’effet de refuge sur ce titre,
Document 4 :
Ces analyses préliminaires prennent de l’importance à partir du moment où il apparait un mouvement bizarre de hausse homogène et échelonnée des rendements des bons à 10 ans des Trésors de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie depuis l’été dernier, 2016,
Document 5 :
Bizarre, bizarre, comme c’est étrange !
Une telle configuration ne s’est jamais produite depuis 2007 (cf. document 2).
Ces grands écarts ne sont donc pas dus à un risque de Frexit provenant d’une improbable élection de la Marine nationale comme le rapporte la propagande de la nomenklatura.
En effet, il y a des tensions [dans la zone euro] comme le Mariole de la BCE a été obligé de l’avouer (d’après une dépêche du 9 mars de l’AFP).
D’après une dépêche Reuters du 7 mars, des institutions étrangères ont placé des montants record de liquidités auprès de la banque centrale allemande, montrent des données publiées mardi [7 mars] qui laissent penser qu’elles sont à la recherche d’un refuge pour leurs euros dans un contexte de regain des incertitudes sur l’avenir de la monnaie unique européenne.
Le scepticisme croissant à l’égard de la construction européenne et dans une moindre mesure de l’euro avant des élections déterminantes aux Pays-Bas puis en France et les difficultés persistantes du système bancaire italien ont ravivé les craintes d’un éclatement de la zone euro.
Les gouvernements et les banques centrales de pays n’appartenant pas à la zone euro, et même des organisations internationales, semblent de plus en plus partager ces inquiétudes préférant déposer leurs euros à la Bundesbank, considérée comme le meilleur refuge au sein de la zone euro grâce à la solidité des finances publiques et de l’économie allemandes.
Le passif de la Bundesbank vis-à-vis de déposants situés en dehors de la zone euro est passé de 16 milliards d’euros en janvier 2016 à 94 milliards d’euros au 2 février 2017.
Comme je l’ai relevé précédemment, le Donald n’accepte pas que des pays tels l’Allemagne (et la Chine) pénalisent les entreprises américaines en abusant de monnaies dévaluées par rapport au dollar (US$).
Comme Angela a répondu qu’elle ne pouvait rien faire quant à la parité de l’euro par rapport au dollar, il ne reste qu’une solution : mettre fin à cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro, ce qui fera remonter le Deutsche Mark par rapport au dollar, rétablissant ainsi les conditions d’un commerce international équitable.
Ainsi, plus de Grexit ni de Frexit ni de Deuteschexit, etc., mais : plus d’euro !
Retour aux monnaies nationales. C’est simple et clair.
Cette solution est maintenant possible et (relativement) peu douloureuse car la croissance de l’économie américaine est bien repartie (à son potentiel optimal sans inflation) sur de bons fondamentaux comme l’attestent les rendements des bons du Trésor qui reviennent dans les normes…
Document 6 :
… et même en brisant les cycles qui étaient initiés précédemment par la Fed,
Document 7 :
L’écart entre les rendements du Bund et ceux du Schatz vient de dépasser cette semaine celui des Notes (à 10 ans et à 2 ans), ce qui signifie que la sous-évaluation du Deutsche Mark stimule encore davantage la croissance allemande au détriment des entreprises américaines, ce qui est un argument supplémentaire en faveur du Donald pour qu’Angela accepte ce qui était inenvisageable, à savoir un €clatement, avec la fin généralisée de l’euro,
Document 8 :
Après les discussions avec Mike Pence, Angela va pouvoir en aborder ces problèmes cette semaine directement avec le Donald lui-même.
Comme dans le cadre du système de Bretton Woods, les projets de dévaluation doivent évidemment être tenus secrets (et démentis !) avant de prendre ces décisions qui sont pourtant objectivement attendues par les bons spéculateurs.
Deux fenêtres se présentent : d’abord, celle de la mi-août qui est la meilleure période pour prendre des décisions de cette importance (cf. la dévaluation Pompidou du 8 août 1969, l’arrêt de la libre convertibilité du dollar en or du 15 août 1971) et une autre plus proche : le weekend élargi de Pâques prochain.
Objectivement, c’est-à-dire dans une logique purement économique, le Donald devrait obliger Angela à mettre fin à l’euro-système et elle devrait accepter de le faire, dans son intérêt et dans celui de l’Allemagne et de l’Europe.
Cette décision sera-t-elle prise ?
Seuls ces décideurs peuvent y répondre.
Dans le cas où une telle décision ne serait pas prise, le foutoir dans la zone euro continuera, ce qui signifie que la croissance y restera inférieure à son potentiel optimal, avec encore et toujours beaucoup trop de chômeurs, surtout dans les cochons de pays du Club Med, et avec un désordre croissant, ce qui constituera un volant d’inertie pour la croissance américaine, avec donc des effets positifs non négligeables (la Fed pourra ne pas augmenter son taux de base trop haut).