GoldOrHack a écrit:
J'habite en petite couronne depuis 25 ans, et les locataires changent d'appartement en moyenne tous les 4-5 ans. Pas facile d'entretenir des liens de longue durée comme en campagne, où les gens sont solidement ancrés.
Ca faisait partie de mes critères incontournables quand j'ai cherché un logement. Je suis dans un immeuble de propriétaires occupants au sein d'un quartier de propriétaires occupants.
Il y a peu, les doyens étaient là depuis les années 90. Maintenant le doyen c'est moi, 24 ans d'ancienneté, mais les doyens précédents ont déménagé... à 50 mètres d'ici.
Il y a 10 ans, la doyenne était là depuis plus de 50 ans; si elle n'est plus là, c'est parce qu'elle est décédée, de vieillesse.
Tous ces appartements ont été repris par des propriétaires occupants aussi, et de modèles compatibles avec le mien.
Etre sur cour, aussi, avec un champ de vision intéressant en cas de souci.
Mais effectivement, quand la misère nous avait poussés temporairement en (riche) petite couronne, c'était très différent. J'en garde des souvenirs effroyables.
GoldOrHack a écrit:
Comme toutes les grandes villes, Paris ne peut subsister que grâce à des réseaux logistiques complexes d'approvisionnement en nourriture, en eau potable, en traitement des ordures, et en énergie.
Précisément : si on coupe un câble/une route, il en reste des centaines/milliers d'autres.
GoldOrHack a écrit:
Quand il y a eu des grèves dans les raffineries il y a quelques années, les pépites de la ripouxblique ont pris rapidement possession par la force de plusieurs stations service, et rançonnaient les automobilistes.
Et qui a besoin d'une bagnole pour trouver une baguette de pain ou un pansement ? Les provinciaux. Un Parisien n'a pas de bagnole. Je te confirme que le besoin de bagnole est un indice énorme de dépendance, et votre essence ne poussera pas dans vos potagers. Le réseau qui vous approvisionne pour ce besoin qui vous est vital n'est pas complexe entre la péninsule arabique et Chichigneux ? Il est en ligne droite, sûr et peuplé de gens sympas ?
Même pour accoucher, ma femme y est allée à pieds. A chaque fois. La seule fois où j'ai eu besoin des urgences pour moi, idem. Ca tranche un peu avec les mecs qui doivent monter à Figeac ou Cahors pour toute urgence (elle n'a pas intérêt à l'être trop, urgente...) et à Paris à chaque traitement dentaire
Remarque, avec l'entraide campagnarde... Un voisin boucher, et hop...
A Bron, vraie ville mitoyenne de Lyon, à la fin des années 40 et même je crois dans les années 50, quand c'était encore blanc, calme et même chic, le chirurgien local, un vrai, opérait sur sa table de cuisine. Il était célèbre pour le fait qu'aucun patient n'y survivait. Le taux de survie chez Grauwin à Dien-Bien-Phu à la même époque était probablement supérieur.
GoldOrHack a écrit:
Quant aux hôpitaux, il faut garder en mémoire le Bataclan... une centaine de blessés par armes à feux par des chances pour la Belgique, et on se retrouve avec des hôpitaux saturés dans un rayon de 100km autour de Paris. Cela permet d'évaluer la résilience du système médico-administratif français, que l'univers entier nous envie.
C'est vrai : une attaque de guerre à Paris avec des centaines de morts et de blessés, et c'est le bazar. Mais en campagne, quand il fait chaud (ça brûle), quand il fait froid (ça glisse, ça bloque, ça coupe le courant et le téléphone), quand il pleut (ça noie), 5 personnes en difficulté relative et on attend pendant plusieurs jours les secours de la ville.
Une rage de dents dans le Quercy et on compte sur la SNCF Montparnasse

A vous lire, le secret de la longévité c'est la brousse africaine ou le groupe de 3 huttes sous les Mérovingiens.