Au lycée, dans les années 90, j’ai reçu quelques cours d’économie pendant lesquels on m’a présenté les théories keynesiennes et monétaristes. Ma prof était de gauche et nous faisait lire Alternatives économiques. Les théories keynesiennes avaient clairement sa faveur.

Aujourd’hui, néanmoins, je me sens assez démuni pour comprendre ce qui distingue les divers diagnostics sur la crise actuelle. En effet, comment y voir clair entre les exclamations hystériques de Jovanovic, les prophéties anthropologiques de Jorion, les rêves démocratiques d’Étienne Chouard, les recommandations télégraphiques de Fekete, les prévisions européistes du LEAP, et les mauvais présages de Delamarche ?

Qu’ont-ils effectivement en commun? Que les sépare-t-il ? Est-ce que les clans politiques se recoupent toujours avec les doctrines économiques ? N’y a-t-il pas d’autres écoles, d’autres pensées ? Quid de la réflexion sur l’impossibilité d’une croissance infinie ? Quid de l’effondrement annoncé des sociétés complexes ?

Voilà. Je serais très intéressé si des ferus d’économie pouvaient m’éclairer ou me recommander quelques vidéos à la fois distrayante et instructive.

Luc

VIDEOS >> http://www.orargent.blogspot.com/search/label/Chapitre%209%20-%20Video
http://www.silvergoldvideo.blogspot.com/
DOC CLASSIQUES >> http://www.silvergoldclassic.blogspot.com/

Bon courage!

L'école autrichienne.
Ludwig von Mises.

Merci de vos réponses.

Je reste néanmoins perplexe et un peu désemparé. Je vois en effet de nombreuses références, voire éloges, faites à l’école autrichienne. Pourquoi pas ? Mais il est difficile de savoir ce qui fait sa spécificité et en quoi elle diffère des autres écoles. Ensuite pourquoi est-elle si souvent citée par les adeptes de l’or ? Quel modèle de société motive ses apôtres ?

À première vue, il semble que cette école appartienne au courant libéral, qui partage avec le courant keynésien le mythe de la croissance éternelle.

Pour ma part ce qui m’a conduit à convertir mon épargne en pièces métalliques et autres provisions tangibles, c’est la prise de conscience des enjeux énergétiques qui à mon avis sous-tendent la crise économique. Aussi, toute théorie économique qui prétend nous sortir de la mouise pour retrouver de la croissance etc. me semble cuite d’avance. Car la croissance est assise sur des matières premières, et tout particulièrement le pétrole (dont le pic de production a été atteint en 2006).

Finalement, c’est sans doute des critiques de Serge Latouche que je me sens le plus proche en économie, c’est à dire la critique du développement. Je pense aussi qu’Yves Cochet voyait juste quand il disait qu’il fallait mettre en place «une économie de guerre» pour «limiter le nombre de morts» de la crise énergétique, ou lorsqu’il parlait d’organiser le rationnement.

Par contre, je n’adhère pas à l’enthousiasme optimiste du courant de pensée écolo-gaucho qui relève à mon avis de la méthode Coué: «à force de dire qu’une société plus juste et plus conviviale nous évitera le désastre, cela adviendra ». Je partage les diagnostics de la décroissance, mais je ne crois pas beaucoup à l’efficacité des remèdes.

Ce n’est pas pour autant que je vais passer de l’illusion au cynisme et embrasser les théories libérales qui nous expliquent que le chômage c’est très bon pour l’économie.

J’ai lu cet article: http://minarchiste.wordpress.com/2010/0 ... weatshops/

C’est une horreur.

Voici à mon tour quelques références.

http://www.decroissance.org/

http://www.oleocene.org/ (forum)

Vidéos:

http://youtu.be/VSwT4fGqWbQ

http://www.dailymotion.com/video/xaddhd ... -de-f_news

http://ocparis.canalblog.com/archives/2 ... 43558.html

http://www.scoplepave.org/L-energie

http://www.youtube.com/watch?v=ovAootAE ... re=related

Au sujet de ces liens et de la "croissance infinie dans un monde fini" : les décroissants sont les seuls que j'ai jamais entendu employer (souvent) cette expression, puisque évidemment aucun "croissant" n'est assez idiot pour parler ainsi. Les décroissants font donc un procès en produisant les pièces qu'ils inventent comme venues de l'adversaire. Cela fait penser au nuage de Tchernobyl qui s'est arrêté à la frontière, très commun dans les bouches écologistes qui après l'avoir inventé le mettent dans celles des responsables du nucléaire, qui là encore n'ont jamais été assez idiots pour proférer ça.

J'aime bien l'écologie politique ; elle succède très bien au communisme moribond pour ce qui est de la droiture intellectuelle.

Donc, aucun "croissant" n'a imaginé que la croissance pourrait être infinie ; il se contente de la vouloir maintenue le temps de sa vie, et de passer ensuite le mistigri au suivant.

En revanche, si je suis les principes de création monétaire décortiqués pour le grand public dont je suis par la vidéo "l'argent-dette", il pourrait sembler que seule une croissance monétaire infinie en effet serait en mesure de faire tourner indéfiniment le présent système. Sur ce point précis, de l'inflexion à prévoir un jour dans un tel fonctionnement, je lirais volontiers les opinions convenablement argumentées.

Beaucoup de questions, certainement qu'à force de lecture, beaucoup serons résolues.

Sur votre impression ci-dessus, je dirais que le courant keynésien considère la croissance comme une nécessité et que c'est pour cette raison que leurs apôtres sont obnubilés par la consommation, la haine de l'épargne et les plans de relance. Lorsque le marché est défaillant, l’État doit intervenir pour soutenir la croissance.

De leur côté, les économistes autrichiens constatent que dans notre monde limité en ressources les possibilités de croissances sont illimitées grâce à la loi de l'offre et de la demande (qui fait augmenter les prix des ressources rares) et au génie humain (gains de productivité, innovations, etc). En revanche, plus l’État planifie le travail et les échanges, plus la croissance a tendance à se raréfier.

=> Effectivement vous avez donc juste, aucune de ces deux écoles de pensée ne nient que les richesses humaines puissent s'accroitre indéfiniment (puisque le progrès consiste à "faire plus avec moins").
=> Effectivement l’école autrichienne appartient au courant du libéralisme classique (comme Bastiat en France). Elle est très distincte de l'école monétariste (de Chicago = Friedman) qu'on qualifie parfois de néo-libérale (encore que ce mot est aujourd'hui très galvaudé puisqu'il est utilisé pour définir un néo-interventionniste oligarchique), en particulier sur la question de la monnaie et des banques centrales.

NB : Je ne connais par contre aucun courant de pensée qui fasse de la croissance une finalité. En fait tous les économistes comprennent bien que la croissance est une simple mesure quantitative de l'accroissement des biens et services produits. En aucun cas elle n'est gage de bonheur... Sur ce point les sociétés changent peu à travers l'histoire (en revanche, toutes ont toujours eu peur du manque de ressources naturelles).

Les économistes ne sont pas la solution, ils sont le problème

http://ruminanc.blogspot.com/2011/11/le ... ution.html