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C'est ce que je pensais aussi en 2009 et 2010. Mais l'évolution de la situation m'amène à penser autrement. S'il y a éclatement et séparation, la France n'acceptera pas de se retrouver à la tête des wagons de queue, et l'Allemagne n'accepterait pas de se retrouver privée du partenaire français, tant économiquement que pour des raisons historiques.
Et malgré les idéologies, les faits sont têtus et c'est souvent le pragmatisme qui l'emporte.
L'Allemagne EST en Europe ce qu'était la France de Louis XIV; on a bien pu le refuser des décennies durant, depuis la miraculeuse victoire de la bataille de la Marne, avec les conséquences qu'on sait sur la 1° GM, puis l'armistice du 11/11 signé sur le sol français pour complaire à Foch, qui briguait la précellence sur Pétain (lequel voulait qu'aucun armistice ne soit signé tant qu'il resterait un seul soldat allemand sur le sol français, et que ce soit signé sur le sol rhénan), puis les 21 points du désastreux Traité de Versailles, avec les conséquences qu'on connaît (pragmatiquement, on anéantit l'ennemi vaincu ou on le respecte, mais on n'humilie pas un ennemi vaincu à qui on laisse ses armes et sa puissance industrielle intacte). On peut toujours le nier et le dénier, vivant sur les souvenirs enjolivés de la grandeur passée du XVII° s. et sur l'histoire revisitée de la Révolution Française, mais l'Allemagne EST la 1° puissance européenne, loin devant la France; et toutes les émissions télé sur les problèmes de violence, de délinquance, d'immigration, de drogue et de déchéance en Allemagne, pour la ressituer à notre niveau, nous Français férus d'égalité, ne sont que des prières conjuratoires.
Nous auto-proclamons toujours notre efficacité et notre productivité. Car nous sommes forcément les meilleurs -toujours l'arrogance et la vanité françaises. Mais nous ignorons et méprisons le voisin outre-Rhin, et la plupart des Français n'en connaissent que des caricatures, ignorant la langue, les us, la géographie et l'histoire. Nous risquons de payer encore cher notre auto-satisfaction. France en 1986: n° 2 mondial ds le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, fôrets) loin derrière les US et loin devant l'Allemagne. En 1995, on était loin derrière celle-ci. Pour le secteur secondaire, n'en parlons même plus: nous avons fait le social au détriment de l'économique, avec le patronat le plus con du monde, paraît-il, et les syndicats les plus délétères; avec pour résultat des campagnes désertes et une désindustrialisation inimaginable sous Pompidou, et qui, par rapport à la population française actuelle, nous ramène loin avant la Restauration, à peu près à l'époque où l'on a perdu par leur émigration tous les savoir-faire des Huguenots, lors de l'abrogation de l'Edit de Nantes. Nous sommes un pays de tertiaire et un club de vacances.
Et si la sagesse consistait à reconnaître notre infériorité et à faire alliance, dans l'intérêt de la France, avec une Allemagne démocratique et forte, et à laisser les joyeux pays latins se démerder dans leur caca?
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