Moui, moui, moui...
Citer:
Le logement ? Les prix se calment, mais ils ont fortement augmenté ces dernières années.
Vu que le loyer est un gros poste, si les prix sont stables, ça tire forcément le taux moyen d'inflation vers le bas. On s'en fout que ça aie fortement augmenté les dernières années : on parle de l'évolution des prix en un an.
Citer:
Des postes sont stables, c’est vrai, comme le textile.
Bon, loyer + textile, ça commence à faire une bonne partie du budget qui reste fixe. Si on ajoute à ça la baisse des produits technologiques qui représentent, il est vrai, une faible part du budget du ménage moyen, ça tire pas mal le taux vers le bas. Bon, faut sacrément trafiquer les chiffres pour arriver à 2,3%, je vous le concède, mais c'est à mon avis bien plus réaliste que les 11% dont parle l'article.
Citer:
un bien immobilier est considéré comme un investissement, alors que l’office statistique calcule un indice des prix à la consommation. Une belle entourloupe car l’acquisition d’un logement fait partie d’un « parcours de vie » normal,
"Parcours de vie normal"

Bon, OK, incluons des supports d'investissement dans l'indice des prix à la consommation, mais allons-y jusqu'au bout : intégrons l'évolution des cours de bourse dans l'IPC ; quoi, avec le gadin de l'année dernière, ça ferait un taux d'inflation négatif ? Ah, non, non, alors j'ai rien dit.
Bon, pas une logique "investissement" alors, on parle de "parcours de vie normal", voyons ça dans une logique de dépense mensuelle alors. Comme j'ai un crédit à taux fixe, comme la plupart des accédants à la propriété de ce pays, mon budget "remboursement de crédit logement" est un poste fixe depuis plus de 5 ans. Ça fait une inflation de 0%, non ? À moins qu'on ne compte, ce qui me semblerait plus juste, que le loyer que je paie à ma banque (intérêts du crédit) ? Après tout, le remboursement du capital, c'est une forme d'épargne. Dans ce cas-là, c'est un poste de dépense qui diminue de mois en mois, et comme c'est mon plus gros poste... Ah non ? Ça marche pas non plus ? On trafique que dans le sens qui nous arrange ?
Bref, à ranger dans la catégorie "les meilleurs reportages de Jean-Pierre Pernaut".
Concrètement, l'inflation officielle c'est une moyenne qui, comme toutes les moyennes statistiques, ne correspond à personne. La façon dont est calculé l'indice n'est absolument pas secrète, si elle est plus que discutable (
http://www.insee.fr/fr/indicateurs/indic_cons/sip/sip.htm). Par exemple, le poste "loyer" représente, d'après l'INSEE, 5,9% mensuels

. Qui a un loyer de 5,9% ? Probablement personne, mais entre ceux pour qui ça représente 35%, ceux pour qui ça représente 20% et ceux pour qui ça représente 0%, on arrive à une moyenne qui ne correspond à personne.
Ce qui a vraiment un sens de toutes façons, c'est de calculer sa propre inflation. Et là, on se rend compte que ceux qui engloutissent l'essentiel de leur salaire en nourriture, énergies et loyers (les classes populaires donc), ont morflé et morflent depuis des années, d'où ce sentiment largement partagé que l'inflation est bidonnée. Personnellement, j'ai comparé mon budget de l'année dernière et celui de cette année : inflation réelle de 1,5% (merci Free mobile et le nouveau joint d'étanchéité de la porte-fenêtre).