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Un employé du consulat français de Jérusalem interpellé à la frontière jordanienne avec 150 kg d'or dans sa voiture
Un employé du consulat de France à Jérusalem importait en contrebande des produits depuis la Jordanie
Un employé du consulat de France à Jérusalem a été interpellé par des douaniers israéliens au point de passage "Allenby" entre la Jordanie et la Cisjordanie, alors qu’il transportait, à bord d’une voiture consulaire, un chargement de 152 kg d’or, des chèques d'une valeur de près de 2 millions de dollars, des centaines de téléphones cellulaires et 500 kg de tabac. L'événement, relaté par France 24, s'est produit mardi dernier.
Intrigués par une forte odeur de tabac, les douaniers israéliens demandent à l’homme de procéder à une fouille de sa voiture. Le chauffeur refuse, arguant que l'immatriculation consulaire de son véhicule, le fait qu’il travaille pour la représentation française à Jérusalem et qu’il possède un passeport de service (un document officiel délivré par les autorités françaises qui indique qu’il travaille pour elles, mais ne fait pas office de passeport diplomatique) lui permettent de se soustraire à une telle inspection.
Mais les douaniers ne veulent rien entendre. L'employé français réclame alors de pouvoir retourner en Jordanie. Demande également refusée par les douaniers, qui, de plus en plus soupçonneux, alertent leur hiérarchie. Le consulat de France est également prévenu. En l’absence du consul, arrivé en fin de mission, c’est le numéro deux qui s'occupe de l’affaire.
Le diplomate explique au jeune homme qu’il ferait mieux obéir aux douaniers sur le champ. Ce dernier répond que s’il obtempère, il risque gros car le véhicule ne contient pas une marchandise anodine. Le numéro deux du consulat comprend dès lors qu'il s'agit d'une affaire grave. Il raccroche et prévient le ministère des Affaires étrangères à Paris.
Le Quai d’Orsay ordonne au consulat de faire immédiatement ouvrir le coffre afin de ne pas donner l’impression de couvrir une affaire crapuleuse pouvant s’avérer embarrassante pour la diplomatie française.
Le conducteur finit par obéir. Les douaniers découvrent alors, avec stupéfaction, un butin gigantesque, à peine caché dans des cartons et des sacs en plastique : 152 kg d’or, essentiellement des lingots, 500 kg de tabac, des centaines de téléphones portables flambant neufs, ainsi que des chèques d’une valeur totale d'environ 2 millions de dollars.
Immédiatement arrêté, l’employé, chef du garage du consulat, est interrogé puis rapidement expulsé vers la France. Une source diplomatique a indiqué à France 24 que ce sont les Israéliens qui ont proposé l'expulsion plutôt que l'incarcération. Le Quai d’Orsay a quant à lui saisi le parquet. Le chauffeur est donc de retour en France, mais il est encore impossible de savoir s’il a été ou non interpellé.
Interrogé par France 24, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Paris, Vincent Floriani, a précisé que cet agent était en déplacement privé et mis en avant la parfaite coopération des autorités françaises et israéliennes dans cette affaire : "Nous avons une tolérance zéro pour ce genre de comportement", affirme t-il.
L’enquête devra déterminer la provenance des marchandises, l'identité des ses destinataires et les éventuels complices de l'employé consulaire. Les investigations pourraient être particulièrement complexes car elles impliquent la participation de quatre gouvernements : la Jordanie, l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, Israël et la France.
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