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Tradosaure
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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 02 Nov 2013 10:08 
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Quelques réflexions sur l’or et le “privilège exorbitant” du dollar US (01-11-2013)

Pendant les années 1999-2011, le prix de l’or est monté de 252 à 1.923 dollars US l’once pour la raison principale que, pendant la même période, le dollar US mesuré par le US Dollar Index a chuté de 120 à 72. Depuis son plus haut de septembre 2011 à 1.923, le prix de l’or a rechuté à 1.180 dollars US l’once en juin 2013 (-38%) pendant que le dollar US se redressait (l’argent-métal qui avait suivi en 1999-2011 la progression de l’or ayant quant à lui rechuté de -64% de 49,90 à 18,20 depuis deux ans). En revanche, depuis ce plus bas de 1.180, le prix de l’or est récemment remonté à 1.360, en même temps que le dollar US a rebaissé. On peut, d’ores et déjà, conclure de l’évolution des prix des deux métaux précieux exprimés en dollars US que, depuis 1999, ils ne montent -principalement- que lorsque le dollar US baisse.

Cette évolution du prix de l’or, indépendamment de celle du dollar US avec lequel il est à l’évidence inversement corrélé, pose au moins deux questions :
1/ Existe-t’il d’autres facteurs expliquant pourquoi le prix de l’or a chuté depuis deux ans ?
2/ La reprise récente du prix de l’or est-elle durable et, dans la négative, pourquoi ladite reprise pourrait-elle s’inverser et vers quels niveaux le prix de l’or pourrait-il chuter, avant d’éventuellement reprendre une tendance haussière de long terme ?

Pour répondre à la première question, il y a lieu de remarquer que l’or constitue une protection contre l’inflation, généralement induite aux USA par la baisse du dollar US et la diffusion maximale des liquidités disponibles dans l’économie réelle (en particulier via l’augmentation des prêts bancaires et de la vitesse de circulation monétaire), mais qu’il ne protège généralement pas contre la déflation ni contre la stagflation. Cette dernière situation étant actuellement celle de la plupart des économies en raison de leur faible croissance globale comme du processus de dégonflement (« deleveraging ») des dettes publiques et privées encore abyssales qui devrait se poursuivre assez longtemps, en dépit des politiques monétaires keynésiennes ultra laxistes des banques centrales occidentales et du Japon, lesquelles échouent à enrayer le chômage de masse comme à relancer la croissance et plus encore l’inflation. Les effets du « credit-crunch » ayant suivi la crise de 2008 se font toujours sentir, comme le montrent les chutes ininterrompues du multiplicateur de crédit et de la vitesse de circulation de la monnaie tant aux USA qu’en Europe et au Japon. Dans le cycle de Kondratieff, nous n’avons pas encore atteint l’hiver. En outre, il n’y a qu’une assez faible partie de l’or existant (20% environ) qui est utilisée aux fins d’investissement. Cette dernière considération expliquant que les variations de sa demande ou de son offre n’ont actuellement que peu d’effet sur la fixation de son prix. Ce sont donc les facteurs précités qui ont fait chuter le prix de l’or depuis deux ans.

On peut aussi ajouter que, les banques centrales occidentales ayant mis en place des mécanismes de manipulation du prix de l’or, qu’il s’agit pour elles d’empêcher de monter afin -croient-elles à tort- de ne pas déstabiliser un peu plus le Système monétaire et bancaire international, les bullion banks et les hedge funds se livrent depuis deux ans à une spéculation massive à la baisse sur les marchés de l’or et de l’argent-métal (via par exemple la vente des « gold loans » que les banques centrales leur consentent), dont les prix sont principalement fonction des transactions papiers (marchés à terme ou d’options) et non pas des transactions physiques. Pendant que les véhicules de spéculation (ETF américains pour la plupart) ont vu leurs positions ouvertes s’évaporer au fur et à mesure que les prix des métaux chutaient. Sans compter que la plupart des sociétés minières, dont les actions se sont effondrées, ont dû arbitrer ou vendre à terme leur production comme leurs stocks, ce qui a exercé -et continuera d’exercer pendant un certain temps encore- un effet négatif sur les prix des métaux.

Quant à la deuxième question, tout indique que le prix de l’or n’a pas encore atteint son plus bas probable. Ceux qui pensent que le prix de l’or devrait durablement remonter, en raison de la création monétaire massive pratiquée par les banques centrales comme de la possibilité d’un prochain dérapage inflationniste majeur, se trompent. Etant donné que la grande masse des agents économiques, voyant les perspectives d’amélioration de leur situation patrimoniale s’éloigner du fait d’une répression fiscale et financière impitoyable comme de la stagnation économique, n’emprunte plus (les banques devant consolider leurs fragiles bilans ayant par ailleurs cessé de prêter). Sans compter que l’essentiel de la création monétaire restant dans la « trappe à liquidités », parce que systématiquement replacée par les banques privées qui la reçoivent auprès des banques centrales ou bien en achats d’obligations d’Etat, moyennant une rémunération actuellement non négligeable, n’entre pas dans l’économie réelle (sauf la partie assez limitée qui alimente la bulle des actions jusqu’à ce que cette dernière explose lorsqu’elle apparaitra comme complètement déconnectée de la réalité économique, ce qui aggravera alors encore un peu plus la situation des investisseurs, avec le risque de liquidations d’or supplémentaires pour couvrir les pertes sur les actions comme en 2008-2009). Quant aux achats d’or physique de la part des banques centrales des BRICS, qui ont d’ailleurs commencé de nettement diminuer et même de s’inverser, ils n’ont que peu impacté le prix mondial de l’or, métal qui est actuellement loin de se trouver en situation de pénurie.

Nous pensons que le prix de l’or pourrait chuter progressivement en dents de scie vers son coût global de production, qui doit se situer entre 800 et 950 dollars US l’once voire plus bas pour certaines régions (l’argent-métal chutant quant à lui entre 8 et 10 dollars US l’once). Ce qui, mettant progressivement en faillite la plupart des sociétés minières, entrainerait une baisse drastique de leur production provoquant alors une situation de pénurie durable des métaux qui, évidemment, impacterait leurs prix en les faisant ultérieurement remonter. Situation qui de toute façon, à échéance de moins d’une dizaine d’années, se produira puisque l’on va vers un épuisement progressif des réserves minières disponibles. Raisons pour lesquelles, on ne doit pas liquider l’or et l’argent-métal physique que l’on peut posséder si l’on dispose de temps mais les arbitrer, en les protégeant par des positions papiers à la baisse pour ne pas aggraver les pertes que l’on peut subir sur le physique. Positions papiers que l’on peut gérer à moindre coût avec la flexibilité voulue, voire abandonner pour le cas où l’or étonnamment remonterait à court terme. D’où l’intérêt de pratiquer des stratégies « long+short » et non plus « long-only » permettant, en principe, de tirer profit aussi bien de la hausse que de la baisse des prix de n’importe quel actif.

On peut donc s’attendre à ce que la reprise récente des prix de l’or et de l’argent-métal, motivée par la faiblesse du dollar US pour cause de guerre budgétaire entre l’administration démocrate et le Congrès républicain US, tourne rapidement court lorsque le short-covering actuel de certaines positions papiers se terminera et que le dollar US se reprendra. Notre objectif de reprise minimum de l’US Dollar Index étant (le support à 79 ayant tenu) de 82,50 d’ici fin 2013 (soit 1,31 sur l’euro/dollar). A noter, par ailleurs, que toute cassure à la hausse des 82,50 entrainerait une hausse durable très importante du billet vert. Évidemment, la hausse du dollar US que nous escomptons, ayant un effet baissier sur les prix de la plupart des matières premières et le pétrole brut en particulier, casserait toute anticipation inflationniste. Ce qui serait positif pour les obligations US, mauvais pour les actions US mais désastreux pour les métaux précieux.

A moins que le dollar US -ce qui est fort peu probable dans les mois qui viennent, les situations économiques et d’endettement de la zone euro et du Japon étant bien plus dégradées que celle des USA (dont le déficit budgétaire pour 2013 se situant vers 4,1% du PIB a atteint son plus bas depuis 2008) avec les effets négatifs correspondants sur l’euro et le yen- commence une chute, qui, tant qu’elle durerait, pousserait les prix des métaux précieux à la hausse sans que l’on puisse dire actuellement jusqu’où. Ce n’est pas notre scénario qui postule au contraire que les niveaux de 1.360 (pour l’or) et de 23 (pour l’argent-métal) dollars US l’once constituent -à notre avis- des résistances techniques à la hausse pour longtemps quasi infranchissables. D’autant qu’une chute libre du cours du dollar US n’arrangeant personne serait rapidement contrée par une action résolue de l’ensemble des banques centrales, puisque nous vivons dans un Système de politiques de planification centrale monétaire que la Federal Reserve, la BCE, la Banque du Japon et quelques autres, s’obstinent à poursuivre, même si elles ne parviennent pas à assurer la transmission de la création monétaire massive et de la fixation de taux d’intérêt zéro à l’économie réelle, puisque ni la croissance ni l’inflation ne reviennent.

Ce que Ludwig von Mises avait parfaitement anticipé lorsqu’il écrivait : « Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que le discours commun appelle dépression… La dépression n’étant en fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom économique résultant de l’expansion à crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt volontaire de la création monétaire, ou bien à une crise plus tard avec l’effondrement du Système monétaire qui est en cause… Le résultat de l’expansion du crédit est un appauvrissement général ». D’où il concluait que « Les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales ».

De telle sorte que la probabilité de défaut par certains Etats sur le paiement de leurs dettes publiques (situation des pays centre et sud-européens ayant abandonné leurs monnaies nationales au profit du carcan de l’euro -un deutschemark-bis principalement géré selon les critères restrictifs de la Bundesbank et des traités européens dont l’architecture reste bancale- mais en aucun cas des USA dont la création monétaire nationale n’a pas d’autre limite que leur bon vouloir -leurs créanciers internationaux étant durablement piégés dans le marché obligataire US qui n’a pas de concurrent-) pourrait provoquer de nouvelles crises dépressives qui n’auraient pas d’effet haussier sur le prix de l’or. Mais tout au contraire entraineraient sa baisse additionnelle en raison de leurs conséquences déflationnistes. Idem pour le cas où, en sens inverse, un ralentissement des « Quantitative Easings » était décidé par certaines banques centrales. Parce que, dans cette hypothèse, une remontée des taux d’intérêt se produirait et que, en période de hausse des taux (courts surtout), l’or -qui ne rapporte pas de rendement fixe mais coûte à détenir- a généralement tendance à baisser.

Quant à la réforme éventuelle du Système monétaire et bancaire international, que certains analystes voient se résoudre par le rétablissement de l’étalon-or (sous une forme ou sous une autre), nous n’y croyons pas tant que les USA conserveront leur avantage de « leadership » politico-monétaire et que les autres « puissances » (zone euro-Allemagne, Russie, Chine, Japon) ne décideront pas d’établir une parité fixe entre les monnaies qu’elles émettent et l’or qu’elles détiennent. Si un jour, l’on revenait à l’étalon-or, ce qui serait évidemment souhaitable à maints égards, ce serait, parce que le prix de l’or aurait explosé à la hausse et donc que le cours du dollar US se serait effondré, et non pas parce les pouvoirs publics (Etats et banques centrales) auraient décidé d’y revenir. Nous sommes, hélas pour les investisseurs en métaux précieux comme pour le retour à l’équilibre du Système monétaire et bancaire international, via le rétablissement d’une monnaie saine gagée sur l’or ou le bimétallisme, loin de cette configuration dont la probabilité à court ou moyen terme est faible. Étant donné que les USA n’ont pas intérêt à renoncer au « privilège exorbitant » que leur confère leur dollar, à la fois monnaie nationale et monnaie de réserve mondiale leur permettant de vivre à crédit sur le dos du reste du monde, et que leurs créanciers étrangers n’ont ni les moyens ni la volonté de s’y opposer. Les partenaires des USA en matière monétaire, comme dans le cas des écoutes illégales au regard du droit international de la NSA et de beaucoup d’autres manifestations de l’impérialisme américain devenu Big Brother, « sont cocus mais contents » comme le dit la chanson ! Et les Européens s’apprêtent même à signer un accord de libre-échange transatlantique avec Washington qui achèvera de ruiner le commerce extérieur et intérieur de la plupart des pays-membres de la zone euro… N’est pas De Gaulle qui veut !

Les problèmes structurels reviennent en force pour la zone euro mais les USA vont mieux grâce aux Républicains (qui stoppent le plus possible Obama dans son délire keynésien de dépenses tous azimuts) :

Pour le cas quasi évident où la NSA travaillerait pour la Federal Reserve US, laquelle travaille pour les grandes banques privées US qui en sont d’ailleurs les propriétaires, sans compter qu’Obama aurait cette semaine ordonné à la NSA de cesser d’espionner la Banque Mondiale, le FMI et la BIS, on comprend aisément pourquoi il est si facile aux Goldman Sachs et autres JPMorgan Chase ou ML Bank of America de manipuler à leur gré tous les actifs financiers puisqu’ils savent à l’avance ce que les principaux intervenants vont faire sur les marchés et quelles sont leurs postions… Bref, un gigantesque délit d’initié mondial serait commis en permanence par le Big Brother de Washington. Si les dirigeants européens, asiatiques et autres n’étaient pas les serviteurs consentants et zélés des intérêts US (qui ne sont pas du tout les leurs), tous ces gens (dirigeants des grandes banques US et responsables des services secrets comme de l’Administration US) devraient être immédiatement mis en examen par les pouvoirs judiciaires européens et asiatiques.

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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 02 Nov 2013 11:54 
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On vient de me le redemander ... le voici à nouveau

Arte La grande pompe à phynances



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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 02 Nov 2013 15:07 
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Immobilier : comment la loi SRU vous pénalise tous au profit d’une kleptocratie
2 novembre 2013 par Vincent Bénard.

En achetant de l’immobilier neuf, vous payez grâce à la loi SRU un impôt déguisé, correspondant à la perte que votre promoteur a fait sur les logements sociaux du même programme.

Bien que ce ne soit pas relié à l’actualité brûlante, j’aimerais revenir sur la loi SRU et sa disposition la plus emblématique, l’obligation, pour les communes de plus de 3 500 habitants, de compter 20% (à son lancement) puis 25% de logements sociaux dans leur parc de logement.

Votée par les communistes, gardée par la fausse droite, renforcée par les verts !

La loi SRU, rappelons-le, a été votée par une majorité socialo-communiste en décembre 2010, sur proposition d’un ministre communiste, Jean-Claude Gayssot. Cette loi de gauche a été annulée par tous les ministres de droite qui se sont succédé au logement. Ah non, en fait, ils l’ont tous renforcée, notamment par la loi « Urbanisme et Habitat » de 2004, et les deux lois Grenelle. Enfin, Cécile Duflot, soucieuse de ne pas paraître moins à gauche que ses prédécesseurs prétendument de droite, en a renforcé les aspects coercitifs. Fausse droite et vraie gauche, même logiciel !

Cécile Duflot, donc, a introduit début 2013 de nouvelles dispositions visant à faire passer le seuil de logements sociaux obligatoires de 20 à 25%, et à multiplier par 5 les amendes prévues pour non respect de ce seuil. Bien sûr, l’amende est proportionnelle à l’écart entre le taux de logements sociaux de la commune et le seuil de 25%. La loi s’applique à toute commune d’au moins 3 500 habitants.

Histoire de Saint-Aubin en Médoc

La littérature professionnelle que parfois je m’astreins à lire m’a fait découvrir le cas d’une petite commune à l’extrémité de l’agglomération de Bordeaux, mais de tels exemples existent à la périphérie de toutes grandes agglomérations de France. Cette commune compte 7 000 habitants, environ 2 600 ménages, commune plutôt aisée, et seulement 5% de logements sociaux, parce que voyez-vous, dans ces petites communes, le logement dit « social » n’était pas le mode de développement habituel de l’habitat.

Jusqu’ici, le maire, sur un budget de 10M d’Euros environ (confortable, pour une commune de cette taille), acceptait en bougonnant de payer 50 000 euros d’amendes SRU, 0,5% de son budget, pour ne pas avoir à développer son parc « social » et imposer aux constructions neuves le coût de ces logements sociaux.

En effet, la loi prévoit que toute opération de plus de 10 logements, ou plus de 2 000 m² de SHON, comporte 25% de logements sociaux, que le promoteur doit revendre à perte à un bailleur social. Et donc le promoteur doit reporter la perte sur le prix des logements vendus au secteur social sur les acheteurs de logements privés. Autrement dit, quand vous achetez un logement neuf dans une opération comportant du logement social (soit quasiment toutes les opérations un peu importantes aujourd’hui), vous payez, sans qu’on vous le dise expressément, un impôt déguisé, correspondant à la perte que votre promoteur a fait sur les logements sociaux du même programme. Comment ça, le prospectus ne vous l’avait pas dit ?

Enfin bref, notre maire, près de Bordeaux, préférait augmenter légèrement ses impôts plutôt que de forcer les nouveaux habitants de sa commune à subventionner les gagnants à la loterie du logement social. Un choix plutôt rationnel.

L’amende Duflot, cauchemar des communes peu socialisées

Oui mais voilà, Cécile Duflot a décidé de multiplier par 5 l’amende SRU. Pour notre commune, cela représente 250 K€ annuels, ou encore 2,5% de son budget annuel, ou encore 7% de ses rentrées fiscales. Aie, ça fait 100€ par foyer, à reporter sur la taxe d’habitation ou la taxe foncière. Et là, politiquement, cela commence à poser problème.

Et notre maire de petite commune explique :
- Si j’admets de nouvelles constructions privées, je dégrade encore mon quota SRU, et j’augmente mon amende.
- Si je veux passer de 5% à 25%,il faudrait que sur ma commune ne se construisent QUE des logements sociaux pendant 10 ans, vu le rythme de construction généralement constaté. Seulement, comme le logement social est le plus souvent financé par un surcoût sur les logements privés, c’est impossible.
- Si je veux rattraper mon retard, il faut qu’à tout nouveau lotisseur, j’impose non pas 25% de logements, sociaux, mais… 35 ou 40%. Mais aucun lotisseur ne voudra imputer sur 6 logements le déficit lié à la vente à perte de 4 logements sociaux à des organismes de logement social. Et donc les lotisseurs iront construire dans les communes qui ont déjà beaucoup de logements sociaux.

On ne saurait mieux dire que la loi SRU signe l’arrêt du développement des communes de plus de 3500 habitants, mais trop petites pour avoir été par le passé un pôle de développement du logement social…

Notre maire ne le dit pas, mais pour lui, le seul choix rationnel est de continuer à payer l’amende, de prier pour que ses contribuables ne se révoltent pas, et de tenter de se rattraper en pratiquant comme un forcené la chasse à la subvention… Génial, non ?

Comment payer un lourd impôt déguisé, sans le savoir : la « taxe cachée SRU »

Mais quittons cette petite bourgade girondine, et plongeons dans les eaux troubles du logement social d’une grosse agglomération. Ne croyez pas que la loi SRU ne soit pénalisante que dans les petites communes. Dans la plupart des grandes agglomérations attractives, certains organismes sociaux avaient pour habitude de financer de nouveaux logements sociaux en revendant de vieux logements, pour minimiser le recours aux subventions. Le problème est qu’un logement revendu devient privé… donc hors quota SRU. La loi SRU rend donc plus compliqué le financement de la construction de nouveaux logements sociaux, alors qu’elle était censée le favoriser. Vous avez dit « imbécillité » ? Vous avez raison. Mais cet effet pervers n’est que petite bière comparé à ce qui va suivre.

Comme nous l’avons vu, les promoteurs doivent construire entre 25 et 30% de logements sociaux par opération. Un logement social est couramment revendu avec une perte de 400 à 600€/m2 aux bailleurs sociaux, donc les acheteurs privés surpaient leur logement neuf de 200 à 300€ du m2. Naturellement, cette taxe cachée, dans tous les sens du terme, est payée par un accroissement de la dette supportée par l’acheteur. J’ai eu l’occasion de montrer que ce dispositif conduisait à construire, au total, moins de logements, libres+sociaux, que si la construction était libre.

À qui profite la « Taxe cachée SRU » ? Pas à des pauvres, en tout cas !

Et qui achète les logements « sociaux » ainsi construits ? On trouve certes des organismes publics de logement HLM, comme Nantes Habitat. Mais aussi de sympathiques OVNI législatifs que l’on appelait « Sociétés anonymes d’HLM »[1], dont les actionnaires de référence sont en général des grandes banques ou autres « institutionnels », avec souvent la participation d’entités semi-publiques comme des SEM, la caisse des dépôts et autres « exceptions françaises ».

Ces SA HLM sont exonérées de taxe foncière (pendant 25 ans), de taxe CET (qui se subdivise en CAVA et CFE, ces acronymes barbares désignant les taxes ayant remplacé la taxe professionnelle), et même d’impôt sur les sociétés. Mieux encore : elles paient une TVA à 5,5% sur leur investissement, mais récupèrent leur TVA à 19,6% sur leurs achats. Ah, que la vie est belle au pays des niches fiscales “sociales” !

Un exemple près de chez moi : dans les 20 premières entreprises de Loire Atlantique par le résultat net, on trouve 4 SA de HLM, toutes possédées par de grands groupes bancaires ou d’assurance. Bref, des sinécures fiscales ultra-rentables, subventionnées par les cocus qui paient leur logement privé au prix fort !

Mais ces acheteurs dupés par le système seront encore plus contents de savoir que les occupants de ces logements sociaux sont rarement parmi les plus nécessiteux. Comme le rapport Simon de 2001 l’a montré, les logements sociaux plus ou moins intégrés dans des opérations privées sont alloués de préférence à des familles « à la limite » du droit au logement social[2], de préférence de type européen et “propres sur elles”, parce que ces locataires ont en général un potentiel d’accroissement de leur revenu qui garantit que les loyers seront payés. Autrement dit, au bout de quelques années, ces familles, qui habitent les mêmes logements que ceux qui les ont payé au prix fort, ont vu leurs revenus augmenter plus ou moins au même niveau, mais paient nettement moins pour les habiter, ont un train de vie incomparablement supérieur à ceux qui leur ont généreusement payé la « taxe cachée SRU ».

Un peu de beurre dans vos épinards subventionnés ?

Et là se met en place le dernier étage de la juteuse combine du logement social : vous savez que lorsque les loueurs HLM voient le revenu de leurs locataires augmenter, ils doivent leur faire payer un surloyer pour les inciter à partir. Oui, mais les SA de HLM ont envie de garder ces bons payeurs. L’astuce consiste à faire voter par les élus qui président aux destinées du logement social des surloyers, pour se donner l’air de respecter la loi, mais des surloyers suffisamment faibles (généralement inférieurs à 20%) pour ne pas faire fuir les bons locataires. Bref, même avec un surloyer, un bon logement social reste de 1,5 à 2 fois moins cher que son équivalent sur le secteur “libre”.

Vous voyez l’arnaque ? Et oui, le bilan prévisionnel des opérations de logement social, pour les SA de HLM, a été calculé sur la base de loyers standard ! La taxe cachée SRU payée par les acheteurs de neuf n’a jamais intégré l’éventualité d’un surloyer ultérieur ! Et voilà comment des sociétés déjà fiscalement très avantagées, dont les maisons-mères ne sont guère dans le besoin, se retrouvent dans le top 20 du business d’un département plutôt cossu de province. Et ce, sans avoir trop à se casser la tête pour bien gérer leur parc.

Conclusion : l’État-providence… c’est pour les riches !

Que vous soyez contribuable payant les amendes SRU de votre commune, ou acheteur endetté d’un logement neuf à qui l’on a repassé sans le dire un très lourd impôt déguisé, le moins que l’on puisse dire est que votre bon argent n’est pas perdu pour tout le monde. La loi SRU, comme de nombreuses autres, a été capturée par de puissants intérêts qui en fait une cash machine à hautes performances, sur le dos de l’immense majorité de cochons de payants ignorant la farce coûteuse perpétrée dans leur dos.

Ah, j’oubliais. Pour écouler une partie de ces logements bien trop chers, les législateurs ont inventé des carottes fiscales (Robien, Scellier, et maintenant Duflot…) dont le montant ne couvre certainement pas le montant de la taxe cachée SRU, mais l’amoindrit. Comme toute niche fiscale, celle-ci est répercutée soit sur l’impôt de tous les autres contribuables, soit sur leur quote-part de dette publique. C’est donc bien vous tous qui payez ! Quant aux acheteurs, nombre d’entre eux se rendront compte qu’au prix où ils ont payé leur m², même avec leur carotte, leur opération ne sera pas rentable. Nombre de logements neufs “spécial investisseurs” n’ont pas encore trouvé de locataire plusieurs mois après leur mise sur le marché, même dans une grande ville comme Nantes pour les programmes les plus récents. Les acheteurs devront soit le louer à perte, soit le vendre à perte, pour ne pas perdre leur “cadeau” fiscal, ceci dit en toute ironie. Craignez le fisc français, surtout lorsqu’il vous fait des “cadeaux” !

Et qui se présentera alors pour leur racheter à prix massacré le logement qui les aura ruinés ? Allez, cherchez bien… Mais oui, une SA d’HLM ! Le socialisme pour les riches, c’est bien plus que de l’escroquerie, c’est du grand art.

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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 02 Nov 2013 15:53 
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Argenor a écrit:
Immobilier : comment la loi SRU vous pénalise tous au profit d’une kleptocratie
2 novembre 2013 par Vincent Bénard.
Je propose de mettre un bémol sur ces propos de Vincent Bénard (tjrs intéressant le bonhomme mais ....) :

- dans une opérations immobilière tous les logements ne se valent pas. Ceux qui ont vue directe sur l'avenue bruyante ou qui plongent sur la voie ferrée ont "vocation" à être les logements sociaux. La barre sociale va donc servir d'écran phonique pour la tranquillité des autres. Les rez-de-chaussée sur parkings etc....
Donc ne pleurez pas trop sur ces gentils promoteurs brimés. S'ils sont pas trop cons, ils savent faire leurs calculs.

- la pénurie-de-logements-qu'elle-est-'achement-dramatique n'est pas vraiment une réalité : on a construit à tour de bras depuis 65 ans. Le problème est une adéquation du prix d'achat du logement ou du loyer privé par rapport à la demande solvable. En utilisant depuis des décennies toutes les astuces fiscales possibles pour soutenir le marché immobilier, l'Etat a favorisé une bulle immobilière gigantesque qu'on ne voit pas en Allemagne par exemple. Toutes les astuces fiscales sont immédiatement converties en rente par les proprios fonciers et par les promoteurs.

- le logement social est souvent repoussant, non par la mauvaise qualité des logements, mais parce qu'il est mal habité. (trop de concentration de populations défavorisées au même endroit). La mixité sociale voulue par la loi est un objectif parfaitement louable et les maires sont les premiers à se réjouir de la paix sociale dans les différents quartiers de leur commune.

- et preuve ultime : la loi SRU mise en place par la gauche, n'a jamais été remise en cause par la droite revenue au pouvoir.


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 02 Nov 2013 16:04 
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Il n'y aurait pas besoin de logement social si les loyers ne couvraient qu'impôt et entretien, et le propriétaire quant à lui conserverait la valeur de son placement puisqu'il serait entretenu. Elle serait pas belle, la vie ?


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 02 Nov 2013 18:51 
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Les deux journalistes français de RFI qui ont été enlevés au Mali auraient été exécutes (France info)

Deux journalistes de RFI, ont été enlevés ce samedi à Kidal par un commando.
Il s'agit de Ghislaine Dupont et Claude Verion.

Le site du Parisien explique qu'un commando aurait kidnappé les deux journalistes à l'occasion d'un reportage que ces derniers effectuaient sur le MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad).
Les deux reporteurs, qui préparaient une émission spéciale de RFI prévue les 6 et 7 novembre au Mali, quittaient le domicile d'Ambeiry AG Ghissa, l'un des leaders du MNLA, pour prendre la route de Tin Essalit au Nord lorsqu'ils ont été enlevés par un groupe armé, selon le gouverneur de Kidal Adama Kamissoko
Selon France Info, les deux journalistes français enlevés au nord Mali auraient été exécutés (préfet de Kidal)
http://www.jeanmarcmorandini.com/articl ... -info.html
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Pas de confirmation d'agence ... donc prudence !

Edit ... hélas confirmé !


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 03 Nov 2013 10:00 
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La BCE et les banques : danger
Par Jean-Pierre Béguelin

La BCE va surveiller les grandes banques européennes, ce qui n’est pas rassurant car, en l’absence d’une assurance commune des dépôts, elle risque de se montrer trop sévère.

Après moult hésitations et négociations byzantines, si typiques de l’UE, la Banque centrale européenne (BCE) va chapeauter la surveillance des 124 plus grands établissements bancaires de sa zone. En soi, ceci n’est pas mauvais car cette tâche devrait normalement revenir à la banque centrale.

Rappelons que la banque, tout comme l’assurance d’ailleurs, est soumise à une surveillance étatique en raison des dangers inhérents à l’intermédiation financière. Si une personne physique ou morale emprunte des fonds aux épargnants pour prêter ces sommes à d’autres investisseurs, elle est soumise à la tentation de jouer avec le feu, si ce n’est de partir avec la caisse. N’a-t-on pas connu dans l’Ouest américain le banquier sauvage – le wildcat banker – qui, après avoir collecté l’or d’une communauté, s’enfuyaient de nuit avec ce trésor avant d’être poursuivi par un groupe de citoyens en colère.

Sans aller aussi loin dans le folklore, les risques pris par l’intermédiaire ont souvent ruiné le déposant à tel point que les pouvoirs publics se sont mis, il y a environ un siècle, à contrôler les actions des banques de dépôts, puis des banques d’affaires et, enfin, des divers fonds de placements.

Cette surveillance a cependant toujours été délicate à mettre en place car on voulait à la fois restreindre la liberté du banquier tout en lui laissant suffisamment d’initiatives pour qu’il joue son rôle de courroie de transmission bénéficiant à l’économie tout entière.

En outre, dès que les banques se sont mises à compenser leurs payements pour économiser du numéraire, leurs dépôts ont si rapidement joué un rôle pivot dans le règlement des transactions qu’ils sont devenus, ou peu s’en faut, la monnaie. La faillite d’une banque entraîne alors une brusque contraction de la circulation monétaire, contraction qui peut devenir catastrophique si c’est une grande institution qui doit fermer.

C’est pourquoi, à sa naissance, cette surveillance est revenue tout naturellement à la banque centrale, du moins là où celle-ci existait, avant tout en Angleterre et en France. Aux États-Unis, vu l’absence jusqu’en 1912 d’un institut d’émission centralisé, elle a été divisée entre plusieurs autorités, le Trésor, le Contrôleur du numéraire et les États. En Suisse et dans nombre de petits pays, un organisme indépendant été chargé de cette tâche, l’institut d’émission se considérant alors avant tout comme un gardien du change qui se piquait de n’exercer aucune politique activiste à but intérieur.

Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si séparer ces deux fonctions est redevenu fort à la mode il y a quelque 25 ans quand les banquiers centraux se sont ostensiblement mis à prôner la mise en œuvre d’une politique dédaigneuse des soubresauts du marché et de l’actualité car ne visant qu’à la stabilisation des prix à moyen et à long terme.

Dans ce domaine, nul divorce ne fut plus visible que le départ des superviseurs hors de la vénérable Banque d’Angleterre pour rejoindre la nouvelle «Financial Services Authority». Et, après la cacade des années 2008-2009, nul remariage ne fut plus spectaculaire que le retour de ces surveillants – bien marris malgré tout – à Threadneedle Street.

Dans le même temps, la Réserve fédérale a gagné de nouvelles prérogatives dans le domaine de la surveillance tout comme, on vient de le signaler, la BCE.

Or, il faut bien l’avouer, cette dernière extension ne rassure pas. D’abord, la BCE ne sera pas seule ; elle devra partager cette responsabilité avec les surveillants nationaux pour les 5.800 banques européennes restantes et avec l’Autorité bancaire européenne (ABE) nouvellement créée, dont on se demande bien à quoi elle servira désormais.

Mais à côté de ce folklore bruxellois, somme toute habituel, et plus inquiétant, la BCE devra mener le paquebot Surveillance sans pouvoir disposer de vrais canots de sauvetage, un peu comme elle doit mener une politique monétaire en barrant un simple dériveur puisqu’elle ne peut acquérir des titres en nom propre, ce que ses consœurs font sans état d’âme, et même avec gusto du côté de la Réserve fédérale.

Normalement, en effet, un surveillant bancaire doit pouvoir – rarement sans doute, mais tout de même – fermer une banque mal gérée et il ne peut vraiment le faire – ou du moins menacer de le faire – que si les déposants sont largement et uniformément assurés. Or ce n’est certainement pas le cas d’une façon crédible aujourd’hui en Europe, en particulier car la couverture demeure financée au niveau national, et non européen.

Il risque alors d’être d’autant plus sévère et pointilleux qu’il est plus faible et c’est bien dans cette direction qu’on se dirige à Francfort. Pour les 124 banques, il y aura un examen approfondi de leurs livres – un de plus – et suivi d’un xème test de résistance à une crise financière simulée.

Rappelons que ce dernier exercice ne sert strictement à rien, si ce n’est, comme les Kriegsspiele des militaires, à donner bonne conscience aux responsables. Quel que soit le scénario choisi, en effet, personne ne peut modéliser et tester deux variables essentielles.

Primo, l’importance des risques conjoints indirects, à savoir l’impact sur un débiteur de la banque B d’un défaut de payement de la part d’un déposant d’une banque A venant de faire faillite ; en août 2008, nul responsable n’imaginait que la fermeture de Lehman Brothers allait nécessiter de sauver AIG.

Secundo, la violence et la vitesse de la réaction des déposants, surtout des institutionnels, toujours susceptibles en cas de crise de se précipiter aux guichets de leur banque pour retirer leurs billes, ce qui, sans secours externe, entraîne moratoire puis faillite de ou des institutions ainsi assiégées. Or, ce comportement dépendra lui-même de l’action de dernier ressort de la banque centrale et des autorités, mais comme c’est justement là le point de rupture que le test de résistance entend mesurer, la tâche de ce dernier est manifestement impossible à remplir. Pour simplifier, on suppose alors que le public ne paniquera pas si bien que tous ces tests donnent toujours des résultats rassurants à quelques détails près.

Les Cassandre et autres folliculaires crient alors au complot en clamant que ces exercices manquent de sérieux. Et c’est bien ce genre d’attaques que la BCE subira d’ici six à huit mois lorsqu’elle aura terminé son premier round d’examens et de tests divers. Pour garder sa crédibilité intacte, elle sera alors fort tentée de se montrer sévère, par exemple en réclamant une recapitalisation rapide de certains établissements. Faute de fonds disponibles, ceux-ci devront alors couper d’autant leur encours de crédits rendant ainsi la politique monétaire européenne trop restrictive.

Certes, la BCE pourrait se montrer plus courageuse en se tenant prête à intervenir massivement en cas de future crise financière. Peut-être, mais je n’ai encore jamais vu 24 gouverneurs disposés à se salir les mains en même temps… http://www.letemps.ch/


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 03 Nov 2013 10:42 
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L'assouplissement quantitatif, la moins pire des solutions pour la Fed ?
Par Marc Faber

- Même s'il n'est pas impossible que la Fed se rende compte (ce dont je doute) que ses actuels achats d'actifs ont un impact minimal sur l'économie réelle de la majorité des Américains, elle croit probablement qu'un stimulus monétaire continu est la moins pire des solutions. A mon avis, cette façon de penser est erronée parce que les prix augmentent beaucoup plus que les salaires.

D'autre part, la Fed veut stimuler la croissance du crédit avec ses taux d'intérêt artificiellement bas. Mais là encore, la croissance du crédit a beaucoup perdu de son impact sur l'économie réelle. L'effet sur le PIB d'une dette supplémentaire en dollars est aujourd'hui insignifiant.

Je suppose que la conclusion que nous pouvons tirer de tout cela est que plus la dette augmente en pourcentage de l'économie, moins fort sera l'impact de chaque nouveau dollar de dette.

En réalité, à mon avis, il existe un point de basculement où un endettement supplémentaire a un effet de "contraction" sur l'économie. Pourquoi ? Parce qu'à ce point d'inflexion, la dette devient si grande que les taux d'intérêt augmentent, peu importe à quel point la banque centrale monétise la dette.

(Par la suite, l'inflation s'accélère et la monnaie s'effondre, ce qui conduit, contrairement à ce que pense M. Bernanke, à un appauvrissement général de la population.)

- En attendant le basculement...

Mais comme je l'ai déjà dit, il est fort probable que les Etats-Unis soient embarqués dans des achats permanents d'actifs par la Fed (jusqu'au QE99 -- ou du moins jusqu'à ce que le système déraille, comme nous venons de le souligner).

Je me dois de faire remarquer, au crédit de M. Bernanke et pour être juste envers lui, que son sophisme économique est partagé par la plupart des banquiers centraux du monde entier. Ainsi, la base monétaire mondiale a explosé : elle a été multipliée par quatre depuis 2003.

Ces politiques monétaires universellement partagées sont, naturellement, applaudies par les gestionnaires de fonds, les banquiers et la communauté des investisseurs, qui tous bénéficient (y compris moi-même) de la hausse du prix des actifs. (24 heures après l'annonce par la Fed qu'il n'y aura pas de "ralentissement", la valeur de mes actifs a augmenté d'environ 3%.)

Mais ce qui est bon pour moi en tant que détenteur d'actifs ne signifie pas que cette politique monétaire soit bonne pour l'économie et pour la société dans son ensemble. ( La politique de Bill de Blasio consistant à augmenter les taxes des hauts revenus est une conséquence directe de l'augmentation de la richesse et de l'inégalité des revenus provoquée par les politiques monétaires expansionnistes.)

Pour les investisseurs, le défi est le suivant : malgré des achats records de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires, depuis septembre 2012, les taux d'intérêt sont en hausse et non en baisse. Cela prouve clairement que la Fed n'a aucun pouvoir.

De même, les matières premières et les métaux précieux sont encore bien en dessous de leur plus haut. Et la majorité des places boursières dans le monde se situent bien en dessous de leur plus haut tout comme la plupart des actions aux Etats-Unis. Autrement dit, il n'est guère probable que la Fed et d'autres banques centrales parviennent à booster encore plus tous les prix des actifs puisque cela les obligerait à accélérer à l'infini l'expansion des bilans.

La base monétaire mondiale a augmenté de 35% en 2009. Par la suite, sa croissance s'est ralentie à un taux annuel de 10% début 2012. L'expansion de la base monétaire mondiale a ensuite ré-accéléré à un taux annuel de plus de 20% fin 2012. Toutefois, elle a depuis ralenti à un taux de croissance annuel de près de 5%. Pour résumer, même sans arrêt progressif du QE, il existe un resserrement relatif de l'expansion monétaire turbo-compressée.

Considérons maintenant deux scénarios extrêmes de politique monétaire : soit la Fed annonce un arrêt immédiat de ses achats d'actifs (politique A) ; soit elle annonce une augmentation immédiate de ses achats d'actifs à 200 milliards de dollars par mois (politique B). Comment le marché obligataire réagirait-il à ces annonces ? Quelles en seraient les conséquences ? A mon avis, à l'annonce de la politique A, le marché obligataire dévisserait pendant un jour ou deux.

Mais par la suite, les acheteurs d'obligations comprendraient qu'une Fed n'achetant pas d'actifs serait de nature déflationniste et par conséquent bénéficiaire pour les obligations. L'annonce de la politique B mènerait sans doute à un rebond immédiat de la valeur des obligations (mais sans doute pas à un nouveau plus haut) et n'entraînerait probablement pas un nouveau plus bas des taux d'intérêt. En fait, je suppose que si le bilan de la Fed et d'autres banques centrales devait s'étendre à l'infini à un rythme rapide, le marché obligataire s'effondrerait.

Quoi qu'il en soit, lorsque le rendement des bons du Trésor à 10 ans a monté autour des 3%, j'en ai acheté. Le sentiment était extrêmement baissier (les boursicoteurs étaient complètement en dehors du marché obligataire) et je pensais que le "ralentissement" serait favorable au marché obligataire.

Mon hypothèse s'est avérée fausse... mais juste à propos de l'achat des bons du Trésor puisque par la suite ils ont beaucoup augmenté. Voilà le monde déroutant de l'investissement dans lequel nous vivons. Etant donné ma vision pessimiste de l'économie mondiale, je pensais que les rendements des bons du Trésor US à 10 ans pourraient décliner à nouveau pour se situer entre 2,2% et 2,5%.

- Est-il sage de vendre les bons du Trésor US ?

Toutefois, à plus long terme, je reste baissier sur les obligations. Il faut cependant tenir compte d'un élément. Est-il sage de vendre les bons du Trésor américain ? Les informations pour clientèle privée de Bank of America, Merrill Lynch (BofAML) qui circulent là-bas, montrent une aversion complète aux obligations et un fort attrait pour les actions.

Selon le responsable en chef des stratégies d'investissement de BofAML, à la fin de la semaine du 11 septembre 2013, les investisseurs privés ont investi 14,3 milliards de dollars dans des fonds communs d'actions et ont retiré 3,5 milliards de dollars de fonds obligataires. (Ce fut le plus grand mouvement hebdomadaire de ces trois dernières années.) Je pose cette question parce que, selon les évaluations actuelles pour les actions américaines, les rendements futurs seront relativement faibles.

Selon le PER actualisé de Robert Shiller, le rendement attendu à cinq ans sera de 4% et le rendement à 10 ans seulement de 1%. Sur le court terme, j'ai également noté que les actions sont devenues extrêmement surachetées à la suite du fort rebond par rapport à leur dernier plus bas d'août et que la progression actuelle n'a pas été confirmée par les divers indicateurs techniques. Depuis le plus bas du 28 août à 1 627, le S&P 500 a grimpé directement à 1 729 le 29 septembre (de 6,3% en trois semaines ou de plus de 100% annualisé).

Pour rappel, le S&P 500 est également en augmentation de 61% depuis son plus bas du 27 octobre 2011, à 1 074 (en deux ans). Je peux donc comprendre pourquoi la BofAML ne cesse de recevoir des coups de fils de la part de clients souhaitant faire passer leur argent des obligations aux actions. Mais cela ne signifie pas que les actions sont une bonne valeur.

Je souhaite que mes lecteurs comprennent bien que lorsque j'ai acheté dernièrement mes bons du Trésor rapportant plus de 2,9%, je ne pensais pas non plus qu'elles étaient une bonne valeur. Mais ma répartition d'actifs était telle qu'avec 25% du total de mes actifs dans les marchés obligataires émergents et en liquidités, je détenais beaucoup de dollars, qui étaient dans le système bancaire et ne me rapportaient quasiment rien. En transformant donc une partie de ces liquidités en bons du Trésor à 10 ans, j'ai gagné un petit revenu supplémentaire et un plus haut niveau de sécurité (du moins pour l'instant) comparé à la détention de dépôts bancaires.

Je mentionnerais également que selon le PER actualisé de Shiller, le rendement attendu à cinq ans pour les actions des marchés émergents sera de 19% et le rendement à 10 ans de 13,8%.

Je dois dire que je considère ces attentes de rendement des marchés émergents complètement irréalistes. Etant donné ma perspective négative sur l'économie chinoise, je pense que les rendements des marchés émergents pourraient être nuls (voir même moins que cela pour les prochaines années.

Comme l'a observé James Burgh (1714-1775), homme politique britannique qui a défendu le "discours libre" : "en période de prospérité, préparez-vous à un changement ; en période d'adversité, n'en espérez aucun".

Marc FABER pour La Chronique Agora


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 03 Nov 2013 11:00 
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Inscrit le: 15 Mai 2010 11:18
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La dernière trouvaille des Eurocrates, vue dans « Le Monde » (papier) de ce weekend :-)
J’ai cherché sur Internet, mais pas trouvé :-(
Un groupe d’experts dépêchés par la Commission Européenne s’est plongé pendant trois ans dans une étude des WC, urinoirs et chasses d’eau à travers l’UE.
Ils ont rendu un rapport de 63 pages (414 en comptant les annexes!); coût de l’opération : 89 300 Euros.
Recommandation : Standardiser les chasses d’eau à 3,5 litres en moyenne. Sur la base de 8 chasses tirées par jour (2 complètes et 6 demies) !!!
Ne soyons pas négatifs : économiser l’eau est une bonne chose … Et c’est une étude très détaillée par pays; sûrement d’une grande utilité pour les anthropologues … :-)

_________________
"le magnétisme et magnétiseurs survivront, ainsi que les radiesthésistes et sourciers. Si la science pouvait tout expliquer et la médecine tout guérir, c'en serait fait du magnétisme et des capteurs d'ondes. Mais, tant mieux, ce n'est pas le cas


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 Sujet du message: Re: REVUE DE PRESSE 2
MessagePublié: 03 Nov 2013 11:27 
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Inscrit le: 18 Oct 2008 17:55
Messages: 3632
destin a écrit:
La dernière trouvaille des Eurocrates, vue dans « Le Monde » (papier) de ce weekend :-)
J’ai cherché sur Internet, mais pas trouvé

Je te rassure ... ce n'est hélas pas une info de chiottes ... :lol: et on en parle ! Christian Menanteau en a même parlé sur la première radio de France jeudi ou vendredi matin !!! ... mais entre-temps, il a du chasser :lol:


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