Petits colis : la hausse des tarifs de la Poste ne passe pasHadrien Bajolle | Rue89 | 10/01/2015 La décision aurait pu passer relativement inaperçue si les internautes n’en avaient pas décidé autrement. La suppression par la Poste de la Lettre max - prévue pour l’envoi de marchandises de moins de 2 cm d’épaisseur au tarif courrier – et du Paquet international grand public – permettant d’expédier des marchandises jusqu’à 2 kg à l’étranger pour un prix réduit – fait l’objet de deux pétitions sur Internet.
Elles rassemblent respectivement plus de 26 600 signatures dans le premier cas et près de 2 000 dans l’autre et sont également relayées sur Twitter.
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A l’origine du changement, la volonté par la Poste de rationaliser ses tarifs. En dessous de 3 cm d’épaisseur, les colis pourront être expédiés soit au tarif lettre, grâce à la nouvelle Lettre suivie, soit via le coûteux service Colissimo. Au-delà de 3 cm d’épaisseur, seul ce dernier pourra être utilisé, en France comme à l’étranger.
Comme nous l’a expliqué le service presse de la Poste, cette évolution s’inscrit dans une diminution générale du nombre de produits proposés, qui est passé ces dernières années de 75 à 19.
Seulement voilà, la réorganisation de l’offre cache des modifications importantes de tarifs. Selon la pétition « Ne supprimez pas la Lettre max », également relayée par une page Facebook dédiée likée près de 400 fois, le coût induit est d’1 euro de plus pour 300 g et de 2 euros de plus pour 500 g. Mais c’est surtout la suppression du petit paquet prioritaire qui pose problème. La page internet demandant son retour évoque une augmentation des tarifs de 185%.
« Déjà que les prix sont assez élevés... »Si l’évolution a bien été validée par le gouvernement et par le régulateur du secteur, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep, PDF), cette situation risque de pénaliser les petits commerçants et artisans vendant leurs marchandises à l’étranger, comme nous l’explique Alexandre Martinez, gérant du label rock/métal Deadlight à Foix (Ariège) : « Nous faisons environ trois quarts de nos ventes à l’étranger. Or lorsque l’on expédie un CD, soit environ 100 g, dans un autre pays, les frais de port représentent un tiers du prix final.
La suppression du petit paquet équivaut à peu près à un doublement des tarifs de la Poste. Déjà que les prix de la Poste sont assez élevés par rapport à d’autres pays, notamment l’Allemagne, cela nous rend nettement moins compétitifs. »
A la Poste : « Un service plus complet »
Une opinion également partagée par Ian Tingle, patron anglais de Vintage Copper Kitchen, petite société exportatrice d’antiquités basée dans Calvados :
« Avant la suppression, du petit Paquet international, un envoi de moins de 2 kg à l’étranger coûtait 16,90 euros. Avec Colissimo, je paye 36 euros.
Il est encore tôt pour évaluer l’impact de cette hausse puisqu’elle vient d’être décidée mais cela va certainement pénaliser toutes les petites sociétés exportatrices. »
Joint par téléphone et par e-mail, le service presse de la Poste semblait un peu embarrassé :
« Ces hausses de tarifs ont été décidées en accord avec les associations de consommateurs et ont été validées par le régulateur. Le prix varie en fonction des prestations offertes.
Les envois en Colissimo sont plus onéreux, mais ils offrent un service plus complet que celui de l’ancien Paquet prioritaire international, avec du suivi bout en bout sur plus de 80 destinations, une livraison contre signature du colis et une indemnisation en cas de perte ou d’avarie. »
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