ça date un peu mais ....
depuis l'article l'OAT est passée de 1.17% à 0,613% !
http://www.capital.fr/finances-perso/ac ... nee-974204Citer:
Assurance vie : pourquoi les taux des fonds en euros risquent de plonger cette année
03/11/14 à 16:28
Mauvaise nouvelle pour les titulaires de contrats d'assurance vie. La performance des fonds en euros au titre de l'année 2014 devrait s'afficher en net recul, aux alentours de 2,2% contre 2,76% en 2013, prévient Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Goodvalueformoney.eu, qui compare le rapport qualité-prix des contrats d'assurance. Les assureurs devraient en effet suivre le conseil du gouverneur de la Banque de France, qui a récemment réclamé une "baisse significative" des rendements de ces produits, explique cet expert, qui donne aussi quelques conseils aux épargnants en quête de placements plus rémunérateurs.
Capital.fr : Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a-t-il raison de demander aux assureurs de baisser fortement les taux de leurs fonds en euros ?
Cyrille Chartier-Kastler : C'est peut-être dur à entendre, mais au vu des risques financiers qui pèsent sur le secteur de l'assurance vie cette demande est raisonnable. En effet, la forte collecte des derniers mois sur les fonds en euros oblige les assureurs à acheter des obligations à très faible rendement, car les taux des obligations d'Etat se situent à des niveaux très bas. Celui de l'OAT française à 10 ans, par exemple, atteint seulement 1,17% aujourd'hui. C'est une aberration car en déduisant les frais de gestion et la marge de l'assureur, on aboutit à un rendement quasi nul, de l'ordre de 0,2 à 0,3%. Surtout, cela représente un risque majeur en cas de remontée des taux. Dans cette hypothèse, les prix de ces obligations baisseraient. En parallèle, les épargnants retireraient massivement leurs billes de l'assurance vie car d'autres produits financiers, tels que les livrets bancaires, deviendraient plus rémunérateurs que les fonds en euros. Pour faire face à ces rachats, les assureurs seraient donc obligés de revendre des obligations à perte, ce qui pénaliserait encore plus leurs performances… D'où la nécessité pour les assureurs de consolider leurs réserves financières, que l'on appelle dans le jargon la provision pour participation aux excédents, qui pourront être utilisées pour doper les performances de ces fonds lors des années difficiles.
Pour comprendre l'impact de l'évolution des taux sur les placements, lire : Taux zéro de la BCE : mauvais pour les épargnants, bon pour les emprunteurs
Capital.fr : Dans ce contexte, quels devraient-être les rendements de ces supports en euros en 2014 ?
Cyrille Chartier-Kastler : Leurs performances réelles devraient se situer aux alentours de 2,5 à 2,6%, net de frais de gestion mais avant prélèvements sociaux et fiscalité. Mais je pense que les assureurs suivront les conseils de Christian Noyer et mettront donc une partie de ce gain en réserve. Au final, on peut s'attendre à des taux moyens servis de 2,2%. Ce qui représenterait une nette baisse comparé à l'an dernier, où le rendement avait atteint 2,76%. Bien sûr, cela ne représente qu'une moyenne. Les taux de certains fonds, notamment ceux de vieux contrats qui ne sont plus ouverts à souscription, devraient tomber à 1,4%. A l'inverse, les meilleurs devraient se situer aux alentours de 3,35 à 3,5%, alors que l'on pouvait trouver du 3,9% en 2013.
Lire aussi : Assurance vie : les taux 2013 des fonds en euros de plus de 400 contrats
Capital.fr : Les fonds euros investis fortement dans l'immobilier, au travers notamment de SCPI, ne devraient-ils pas afficher des performances supérieures ?
Cyrille Chartier-Kastler : C'est vrai, le rendement des SCPI sera encore dynamique cette année, ce qui devrait permettre à certains fonds euros-pierre de servir plus de 4%. Mais il s'agit toutefois d'un marché de niche, réservé à une clientèle patrimoniale. De plus, il faut savoir que ces supports sont moins liquides que les fonds euros classiques : certes, le capital est garanti à 100% mais les assureurs se réservent le droit de bloquer les sorties de capitaux si celles-ci sont trop importantes.
Lire aussi : Assurance vie : faut-il miser sur ces fonds en euros dopés à l'immobilier ou aux actions ?
Capital.fr : Les fonds euros-croissance constituent-ils une solution pour les épargnants en quête de rendements ?
Cyrille Chartier-Kastler : Non. Le fonctionnement de ces fonds, qui ne garantissent le capital qu'au bout d'un certain nombre d'années, est trop compliqué à comprendre pour l'épargnant moyen. De plus, la promesse d'un rendement supérieur à un fonds euros classique reste pour le moment théorique. Si vous cherchez à dégager davantage de performance, il n'y a pas le choix : il faut aller sur les unités de compte. Je suggère de placer 20 à 30% de votre investissement sur ces supports investis sur les marchés financiers (qui n'offrent donc pas de garantie en capital). Si vous ne savez pas quel fonds sélectionner, sachez que de nombreux contrats proposent une gestion profilée, selon votre appétence au risque (prudent, équilibré ou dynamique). Et pour ceux qui ne veulent prendre aucun risque, il y a toujours le Plan d'épargne logement. Celui-ci rémunère les liquidités à 2,5% brut, soit 2,11% net de prélèvements sociaux et fiscalité. Une bonne alternative, donc, à condition d'accepter de bloquer vos liquidités pendant au moins 2 ans, sans quoi le taux descendrait à 0,75%.
Lire aussi : Assurance vie : avantages et inconvénients des nouveaux fonds euros-croissance
Propos recueillis par Thomas Le Bars
Risque systémique sur l’assurance-vie : Christian Noyer demande une « baisse significative » du taux de rémunération
Publié le 31 octobre 2014 par Olivier Demeulenaere
Décidément, les signaux d’alerte se multiplient depuis quelque temps… Il ne fait vraiment pas bon détenir une assurance-vie, les craintes exprimées sur ce blog se confirment. OD
Christian Noyer baisse significative taux contrats d'assurance-vie« En annonçant qu’il allait demander aux assureurs de baisser la rémunération de leurs contrats d’assurance-vie, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France a jeté un pavé dans la mare.
Cette sortie peut paraître d’autant plus choquante que l’épargne qu’ont les compagnies d’assurance-vie à leur bilan ne leur appartient pas, mais appartient à leurs assurés.
Pour autant Christian Noyer a raison de se prononcer sur le sujet et de le faire maintenant, c’est-à-dire avant que les premiers taux 2014 ne soient publiés. Il demande aux compagnies de verser des taux plus bas que prévu pour 2014 et de placer le restant dans la dotation à la provision pour participation aux excédents (PPE), cette réserve qui agit comme un matelas de sécurité pour l’assureur.
Paradoxalement, la problématique du secteur de l’assurance-vie aujourd’hui est qu’il collecte trop d’épargne.
RISQUE SYSTÉMIQUE
Sachant que près de 80 % de l’épargne des fonds en euros est investie dans des obligations d’Etat et que celles-ci se situent sur des niveaux historiquement bas, avoir une collecte nette positive signifie acheter des obligations (souveraine ou d’entreprise) à des conditions peu avantageuse.
En cas de remontée rapide des taux, les assureurs-vie risqueraient de voir les épargnants se positionner sur d’autres placements et multiplier les retraits de leurs contrats d’assurance-vie. Dès lors, les assureurs seraient obligés de vendre des obligations « à la casse ». Le problème serait systémique.
Même si cela est une mauvaise nouvelle pour le rendement 2014, il est préférable de verser immédiatement moins aux assurés et de renforcer « encore plus » la provision pour participation aux excédents (PPE) afin d’être capable de faire face à d’éventuels chocs financiers au cours des prochaines années.Dans ce contexte, nous estimons que le taux moyen servi (net de frais et brut de prélèvements sociaux) pour 2014 devrait tomber à environ 2,20 %. Le mieux qu’on puisse souhaiter à l’assurance-vie dans le contexte financier actuel serait qu’elle soit sur une dynamique de collecte nette nulle ! »
Source : Le Monde.fr, le 31 octobre 2014
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