Ce texte, très court, de Philippe Herlin est, de mon point de vue la clef du système.

https://www.goldbroker.fr/actualites/au ... centue-896

Intéressant, mais rien de fondamentalement nouveau. On sait tous ici que l'inflation dépend de deux paramètres, quantité de monnaie et vélocité de celle-ci. Une monnaie "à l'arrêt" est déflationniste or nos "élites monétaires" cherchent de l'inflation car celle-ci, lorsqu'elle n'est pas excessive, est le corollaire d'une économie en bonne santé.

Le hic, c'est que je crois que sur ce coup on confond cause et conséquence, accélérer au forceps la vitesse de circulation ne rendra en rien nos économies plus prospères, dans la mesure où nous ne produisons presque plus rien localement, une éventuelle augmentation de consommation de produits manufacturés profiterait ici aux intermédiaires (un peu) mais surtout aux pays producteurs. Sans parler du reste des besoins de main d’œuvre plus faibles qu'il y a 30 ou 40 ans à produit fabriqué égal.



Je ne crois pas au risque hyperinflationniste en l'état actuel des choses. Les agents économiques les plus nombreux (nous, donc) ne voient pour le moment pas la couleur de l'argent injecté, je ne vois pas comment ils pourraient changer de comportement vis à vis de celui-ci.

Oui. Les sans dents en bas de la pyramide économique et sociale ne peuvent pas faire circuler la monnaie bloquée et "stérilisée" au sommet de la pyramide. La théorie du ruissellement du haut vers le bas ne se constate pas dans le monde réel: pas de monnaie qui tombe, donc pas d'inflation...





Je ne sais que ce qu'ont les zélites dans leur carton, mais la promotion par les instances européennes de l'allocation universelle est intéressante, car cette injection de monnaie en bas de la pyramide permettrait de passer brutalement d'une spirale déflationniste a de l'inflation hors de contrôle... pour aboutir a la destruction totale de la monnaie... C'est possible, mais pas avant 10 ans selon moi... De toute façon, soit c'est cette hypothèse, soit le défaut de paiement global, alors...

Et encore, même avec l'allocation universelle, plus j'y pense moins je suis certain d'effets si violents que ça.

On verrait une inflation sur les actifs non délocalisables (immo) c'est certain, mais après ? On ne produit presque plus rien localement, donc si des effets profonds se font sentir en matière de relance économique ils seront localisés dans les pays producteurs et chez nous seulement pour des intermédiaires.

On pourrait imaginer une politique hardie à base de revenu universel + flat tax + suppression de toutes les autres aides + suppression des services chargés de les distribuer + suppression d'une grosse partie des services fiscaux (puisque flat tax) ce qui entrainerait des économies d'échelle énormes pour l'Etat. A supposer que ces économies soient suffisantes pour baisser massivement les charges pour les entreprises (en particulier les PME) on pourrait entrevoir une reprise économique -une vraie- par le biais de nos PME.

Mais bon, pour ça il faudrait changer de politiques ... Et aussi de population, malheureusement.

Si la vitesse de circulation et la masse monétaire augmentent simultanément, pour une quantité de richesse constante, c'est l'hyperinflation assurée a 100%, sur tous les produits de consommation courante disponibles, aussi bien importés que fabriqués en France...

Quand on remonte la pelote sur ce qui fait la quantité de richesse réelle produite, on converge sur ce qui est aussi au centre du jeu géo-politique, a savoir le pétrole...

On est a 91 millions de barils/jour en 2014, et Christophe de Margerie plaçait en 2008, la limite ultime de production a 95 millions de baril/jour (date indéterminée, sans doute vers 2020): la perspective de croissance réelle est donc presque nulle au niveau mondial...



http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 708091.asp

Logique que l'oligarchie cherche des niveaux élevés de rentabilité du capital ailleurs que dans le monde réel qui n'a plus absolument aucun rendement a offrir...

Logique de constater que les QE ne servent qu'a financer des rendements fictifs et a valoriser artificiellement des actifs, puisqu'il n'y a plus de perspective de croissance dans le monde réel...

Si les économistes, au lieu de tourner en rond dans leur bulle, allaient s’intéresser aux domaines énergétiques et environnementaux et aux interactions fortes qui les lient avec leur domaine d'expertise, ce qui se passe actuellement leur sauterait aux yeux...
"Think out the box"... comme on dit...

Ci-joint un graphique qui démontre clairement l'inflation de la création monétaire et parallèlement la chute de la vélocité à partir du second choc pétrolier en 1979
Le deuxième choc pétrolier s'est produit en 1979. On parle de « second choc pétrolier » pour qualifier le second cycle de hausses des prix. Sous les effets conjugués de la Révolution iranienne, de la fuite du Shah et de la guerre Iran-Irak, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981, ce qui déclenche aux États-Unis la crise monétaire de 1980.

Nos problèmes d'aujourd'hui ne datent pas d'hier

Projection de croissance de MZM.
Haut les coeurs

Oui, et d'ailleurs, le pic pétrolier US (décembre 1970) a précédé de quelques mois la fin de la couverture du dollar US par de l'or (Nixon - Août 1971). Corrélation n'est pas raison, mais c'est a partir de cette date que les USA ont été contraint, pour poursuivre leur croissance, d'importer massivement du pétrole de l’étranger...

Dans ces conditions, il est impossible de continuer a payer du pétrole dans une monnaie convertible en or (une once d'or fait historiquement 15 barils de pétrole). La décision de Nixon de payer a partir de 1971 le pétrole en dollar papier était de toute façon inévitable puisque la réalité physique dépasse et dépassera toujours les délires des économistes...

Reste a contraindre les pays de l'OPEP d'accepter l’échange dollar-papier contre pétrole... Et cela ne peut fonctionner que si l'on dispose de moyens militaires projetables puissants et dissuasifs, permettant de "donner de la valeur au papier" et "d'apporter de la confiance" nécessaire aux échanges économiques...

Ce qui fait dire a certains que le dollar US est backé sur la puissance militaire US permettant "d'assurer l’accès au pétrole": ce qui n'est pas faux...

A partir de ces considérations de base, oui, la vitesse de circulation de la monnaie papier va continuer a ralentir, oui, les masses monétaires vont continuer a croître (puisque backées sur des créances a intérêt), de façon a ce que le produit (vitesse x masse monétaire) soit a peu près constant pour ne pas faire d'inflation, conformément a la théorie quantitative de la monnaie...

Mais cela n'est pas très important en fait...

Amen.