Dantec a écrit:
J'imagine si Merkel lui avait répondu:"Chiche !"
+ 1.
Mais j'ai encore du mal à imaginer toutes les conséquences...
L'Allemagne serait restée forte & puissante (elle l'est moins après avoir mis la main à la poche); le pilier franco-allemand était brisé; on ne serait pas revenu à un FRF national, mais à un sous-euro des pays latins: Grèce-Espagne-Portugal-Italie-France : les GE-PIF, zone qui aurait concentré les pb économiques, sociaux, financiers et monétaires, avec une inflation galopante, mais aussi la zone topuristique et agitée de l'Europe...
Tandis que, de l'autre côté, auraient fait bloc les pays de la zone "euro-mark" autour du noyau allemand : Allemagne, Autriche, Slovénie, Tchéquie, et pt-être Slovaquie, Pologne et les 3 petits baltes que le voisin allemand peut aider et remettre à flot plus rapidement, une fois débarrassé du capharnaüm de l'Europe latine; la Finlande et la Suède; et les Pays-Bas. La Belgique restant zone tampon et "bi-monétaire", et le Grand-Duché servant de coffre-fort annexe aux deux zones.
(Exit temporaire de la Roumanie et de la Bulgarie, mais restant pour raisons géo-stratégiques sous contrôle et perfusion du mark-land.)
Il me semble que j'avais posté il y a plus d'un an un long article de réflexions sur ce qui me parait inévitable, le clash à venir issu d'un hiatus intrinsèque entre la zone "euro-mark" riche et productrice de richesses industrielles, ET agricoles (belle lurette que l'Allemagne a passé devant la France, tous secteurs agricoles confondus: agriculture, élevage, pêche et produits dérivés, bois & forêts et dérivés), zone où l'on augmente la durée hebdomadaire de travail... d'une part;
et "l'euro-franc" d'autre part (ou zone latine): France, Italie, Esp., Portugal, Grèce... en déclin et en foutoir généralisé: plus aucune sidérurgie et presque plus de métallurgie lourde; une agriculture en recul: colza et quotas de pêche imposés à Brux sous la pression de nos cousins Germains; sans parler de certains problèmes sociaux qui touchent plus l'Europe du Sud que celle du Nord, liés entre autres à un appétit diufférent pour le travail.
(Mes grands amis allemands me disaient encore il y a peu d'années: "Die Deutschen leben zum arbeiten; Franzosen arbeiten zum leben." Et que dire du culte de l'Ouzo ou du pastis ou du vinho verde!...
Qu'on le veuille ou non, que ça plaise ou pas, les faits et les mentalités ne sont pas les mêmes à Athènes sur une terrasse et en Franconie ou dans la Ruhr...
Nous nous préparons à assister, après les clash prochaîns qui déboucheront sur une vraie rupture, à DEUX zones européennes, sous contrôle du Mark-land, ou Euro-mark, comme vous voulez, et cette zone ressemble désagréablement sur une carte de géographie à la carte du Grand Reich de sinistre mémoire.
Même si les mots sont tabous ("Lebensraum"), les faits sont toujours là: ils sont bien 85 millions d'habitants sur un territoire qui correspond aux 3/5 de la France (un trait horizontal tracé sur la carte de France à la hauteur de Cahors environ donne l'idée de la superficie de l'Allemagne: ce qui est au nord de ce trait). L'Allemagne, si pacifique soit-elle, a toujours ( = avec les deux sèmes de la persistance et de la permanence dans le mot: "toujours") besoin d'un espace vital, humainement et économiquement, bien supérieur à ses frontières actuelles.
Réunification, puis affaiblissement des voisins de l'ouest et du sud-ouest par Bruxelles interposé, puis renforcement des liens du bloc euro-mark...
Tout est prêt, pour conclure en revenant à la phrase de Dantec par épanapiplose, pour que l'Allemagne dise un jour: Chiche!
Ce ne sera pas elle la perdante...