Les banques de Wall Street prêtes à lâcher leurs entrepôts de métauxLes Echos
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Goldman Sachs aurait reçu plusieurs marques d'intérêt. Notamment de grands groupes de négoce.
Dix jours après l'annonce de la réforme du système de stockage des métaux du London Metal Exchange (LME), le marché bruisse de rumeurs de vente des entrepôts détenus par les grandes banques de Wall Street. Goldman Sachs pourrait ainsi entamer des négociations pour se défaire de Metro International, société qui gère un quart de l'aluminium stocké dans les sites agréés par le LME. Il n'y a pas de processus formel, mais Goldman Sachs aurait reçu une douzaine de marques d'intérêt de la part de groupes de négoce de matières premières, de sociétés de « private equity » ainsi que de plusieurs entreprises chinoises, indique le « Financial Times », qui a révélé l'information.
JP Morgan serait plus avancé. La plus grande banque américaine, qui cherche à vendre l'ensemble de ses activités dans les matières premières physiques, y compris ses entrepôts de métaux, aurait réduit le nombre d'acheteurs potentiels à une dizaine. Des actifs que JP Morgan a évalué dans un document interne à 3,3 milliards de dollars.
Avec les nouvelles règles imposées par le LME pour réduire les délais de livraison des métaux, cette activité investie en 2010 par les grandes banques va devenir moins rentable. « C'était un excellent investissement. Au moment de la récession, le stockage de métaux a fortement augmenté. Les banques ont alors gagné beaucoup d'argent », explique un ancien du desk matières premières de Goldman Sachs à Londres. « Mais la réforme du système du LME va entraîner une baisse des revenus locatifs. » Morgan Stanley veut lui aussi vendre ses activités dans le secteur depuis plus d'un an. La firme aurait récemment été approchée par Rosneft. Le groupe énergétique russe s'intéresserait à une partie de la division de négoce du pétrole, selon la publication spécialisée « SparkSpread ».
Les plaintes des consommateurs de métaux, qui jugent les propriétaires d'entrepôts responsables des embouteillages, ont éveillé l'attention des régulateurs. Ils enquêtent aujourd'hui sur le rôle de ces banques dans les matières premières physiques. La Réserve fédérale, de son côté, réexamine une autorisation qu'elle a donnée il y a dix ans aux banques pour traiter sur les marchés physiques et détenir des actifs comme des navires pétroliers ou des centrales électriques. La semaine dernière, la future présidente de la Fed, Janet Yellen, a indiqué pour la première fois que de nouvelles règles pourraient être mises en place.