rialto a écrit:
Matthias a écrit:
Reste à savoir si cela ne risque pas de faire boule de neige, à commencer par l'Espagne. Je ne voudrais pas être à la place du gouvernement qui annoncera à sa population qu'elle devra seule supporter des sacrifices alors que chez le voisin, les créanciers ont été priés de s'asseoir sur leurs prétentions.
Oui, j'imagine la bonne humeur du mec dont les investissements, bourrés de dette Irlandaise à son insu, se sont effondrés, et à qui on va expliquer qu'il va falloir bosser plus, pour moins cher, et payer plus d'impôts

C'est un peu explosif comme situation quand même... Déjà que les Islandais, connus pour leur calme et leur discipline légendaire, ont assez vivement réagi quand ils ont eu leurs "petits soucis", j'imagine ça transposé chez des latins

En fait, et très paradoxalement, je dirais que c'est précisément tout l'inverse. Attention hein ! Je ne dis pas que j'avais prévu ce qui est en train de se passer, moi le premier, j'avais le regard tourné vers les Grecs en me demandant s'ils n'en avaient pas bientôt marre de se faire ramoner ? (désolé, c'était trop tentant

)
Or donc, les très calmes et très posés Islandais dont tout le monde a oublié que ce sont les descendants des Vikings se sont fâchés tout rouge quand on leur a présenté la facture. De son côté, le gouvernement irlandais a commencé par se plier aux injonctions des banquiers des autres pays de l'Union Européenne, mais la grogne des Irlandais a été telle que le gouvernement n'a pas voulu prendre le risque - on va continuer dans les images 'osées' mais très parlantes - de se faire enfiler à sec par les banquiers pour ensuite se faire émasculer par son peuple lorsqu'ils reviendraient de Bruxelles leur présenter l'addition.
Ou comment retrouver très vite le sens des responsabilités quand on reprend brutalement conscience qu'un gouvernement tire sa légitimité du peuple, et uniquement du peuple ?
Bref. Les latins, et les Français sont un peu latins, ont toujours eu un rapport un peu distant à l'autorité. En Grèce notamment, une majorité de la population a toujours vécu de manière assez informelle, et ceux qui souffrent le plus sont les fonctionnaires et les retraités, frappés directement au portefeuille. Les autres font la grève des péages. Dans ces conditions, au delà de l'image que j'ai utilisée, qui est celle que nous renvoient les médias, on pourra presser le citron autant qu'on veut, il ne se passera rien.
A l'inverse, les nordiques ont toujours eu un sens de la vie en société autrement plus poussé que par chez nous. Ils font une confiance absolue à leurs représentants, mais au moindre écart, les gus dégagent illico. En Suède notamment, ils avaient subi une violente crise financière il y a une paire d'années, et le gouvernement avait réagi en nationalisant les banques et en priant les créanciers d'accepter un chèque correspondant à ce qu'il était possible de récupérer ou d'aller se faire cuire un oeuf.