Merci pour vos explications

Dantec a écrit:
Dans la réalité, la BCE va acheter la dette grecque, espagnole et italienne. Officiellement, elle va racheter la dette secondaire, c'est à dire racheter la dette qu'ont acheté les banques. A 11h l'Espagne emet 5 milliards à 3 ans, à 11h05 les grosses banques achètent cette dette à 5% et à 11h10 la BCE rachète cette dette aux grosses banques à 5%.
Donc si je comprends bien, la BCE garantit qu'il y aura toujours un payeur à une obligation d'état -- soit l'état en question lui-même, soit la BCE. De ce fait les taux des obligations d'état devraient diminuer, puisqu'ils ont tendance à augmenter lorsque le risque de ne pas avoir de remboursement à l'échéance progresse.
J'y vois deux biais (mais dites moi si je me trompe) :
- l'absence de rigueur budgétaire (position défendue par l'Allemagne si j'ai bien tout suivi) : en gros les états peuvent emprunter autant qu'ils veulent, ils trouveront des gens pour prêter des sous qui iront voir la BCE en cas de problème
- l'entente des banques : puisqu'on est garanti d'avoir quelqu'un qui paye au final, et de façon illimitée, pourquoi ne pas se mettre d'accord entre prêteurs pour maintenir des taux assez rémunérateurs ?
Citer:
Bref c'est la BCE qui va acheter de façon illimitée la dette de tous les pays qui le souhaitent, de facto les taux vont baisser pour les pays du sud.
Avec quel argent ? avec des lignes de crédit électronique, avec le FESF, avec le MES. Ca ne coutera rien en théorie.
Oui mais bon, les crédits c'est limités, au bout d'un moment y'en a plus... Ou alors la BCE a le droit de ne pas être à l'équilibre et de sortir autant de sous qu'elle veut de nulle part ?
edit : ah, il y a des conditions :
Le Figaro a écrit:
Très attendu par les marchés, le programme de la BCE ne sera déclenché qu'après une demande d'aide formelle de l'Espagne et de l'Italie, auprès de l'Eurogroupe. La BCE agira enconjointement sur les marchés avec le Fonds de sauvetage européen (FESF ou MES).
Aussi bienveillant soit-il à l'égard de l'Europe du Sud, «Super Mario» n'a pas manqué d'insister sur la «conditionnalité» du programme d'achat de dettes d'État par la BCE, qui impliquera non seulement la rigueur budgétaire mais un carcan de réformes macroéconomiques. Le président de la BCE a plaidé en faveur d'une implication forte du Fonds monétaire international (FMI) dans la surveillance des réformes. Jamais le banquier central n'avait été si strict sur les conditions. «Dans ce contexte, l'Espagne, et l'Italie vont avoir peur de demander l'aide, ce qui risque de compromettre l'efficacité du plan Draghi» pronostique Nicholas Spiro.