Charly-Gold a écrit:
La pensée de Meadows, en définitive, est plus philosophique qu'économique: ""Il y a deux façons d’être heureux : avoir plus ou vouloir moins. Comme je trouve qu’il est indécent d’avoir plus, je choisis de vouloir moins."
Tout à fait! Cela rejoint les analyses de Pierre Rahbi: la sobriété heureuse.
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L'homme est invité à accepter une forme d'anéantissement personnel à seule fin que tourne la machine économique. L'économie ? Au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, elle s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. Le lien viscéral avec la nature est rompu ; cette dernière n'est plus qu'un gisement de ressources à exploiter et à épuiser.
Au fil des expériences, une évidence s'impose : seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d'une société libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé "mondialisation".
Mais qui est prêt à lâcher volontairement un mode de vie confortable en ville pour une vie plus modeste à la campagne? En pratique, personne...
L'alternative à cette décroissance volontaire est malheureusement la décroissance... mais subie, contrainte et forcée... avec comme perspective: chômage, impôts écrasants, déclassement social, pour finir sur un régime autoritaire pour contenir les explosions populaires...
Sans s'accrocher désespérement à un modèle qui vacille, il reste quand même quelques espoirs dans des technologies capables de fournir des capacités de croissance dans le monde réel, qui n'ont pas été encore intégrées dans le modèle de Meadows... Mais rien n'est garanti... Si ça ne marche pas, si on n'arrive pas à prolonger les 200 précédentes années de croissance, il faut avoir conscience que cela va très mal finir...