Il faut se poser la question : "A qui profite le crime ?"
Sinon à dresser les gens, les uns contre les autres et diviser pour mieux régner .....!
Pourquoi, alors que La France a perdu 2 millions d'emplois dans l'industrie, alors que des usines quittent encore la France chaque année, on a stigmatisé tour à tour : Le progrès technique, les immigrés, ces branleurs de chômeurs, L'Europe, l'Euro, les allemands avec leur politique budgétaire à la *** et la faiblesse de leur demande intérieure et maintenant les hedge funds ?
La France se caractérise par 2,8 millions de chômeurs de catégorie A, 5 millions de sans emploi, 7 millions de travailleurs pauvres en France, et pendant ce temps là les inégalités ne font que croître.
Pendant qu'une minorité n'a de cesse de se remplir les poches, les comptes sociaux et la dette publique explosent.
Bien entendu, avec moins de salariés donc moins de cotisants et de plus en plus de salariés pauvres, le poids fiscal s'alourdit pour les entreprises qui restent et pour les entrepreneurs et salariés qui font tourner le pays.
Sur ce sujet de la dette publique, ce n'est pas le capitalisme qui est en cause, mais les responsables au pouvoir. Pour résoudre les problèmes de déséquilibres de richesse, la France aurait dû construire une autre politique industrielle, une autre politique de recherche et d'investissements.
Malheureusement, les gouvernements de droite et gauche successifs ont été complices d'une appropriation du bien commun par une minorité via un transfert de dettes du privé vers le public et un démantèlement progressif des services publics.
Un excellent document de l'OFCE en parlait déjà :
Anatomie de la croissance molle - JP Fitoussi - OFCE
http://www.ofce.sciences-po.fr/fitoussi ... s/5-59.pdf
et la réponse
Croissance molle : crise capitaliste ou crise de la pensée économique ?
Une réponse à Jean-Paul Fitoussi
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/8-61.pdfc'est d'ailleurs un constat récent qui a été fait : les pays où les inégalités sont les plus fortes sont aussi ceux qui ont le taux de chômage le plus élevé. Et un taux de chômage élevé permet aussi une pression plus importante sur les salaires.
Nous passons depuis 30 ans d'une société industrielle et agricole à une société de la rente.
Le gâteau de la richesse produite ne grossit pas (croissance du PIB français <3%/an) donc pour que quelques-uns amassent plus, il faut qu'une majorité ait moins.
Il y des conditions qui sont créées :
- croissance molle (évitant les croissances fortes suivies de récessions marquées) et maîtrise de l'inflation par la politique monétaire de la BCE,
- chômage structurel et destruction du tissus industriel et abandon de filières,
- blocage ou faible augmentation des salaires,
- absence de volonté de la part des banques de financer le développement des TPE et des PME alors qu'elles développent un maximum de produits financiers qu'elles vendent sur les marchés collatéraux,
- accroissement du capital sur les marchés financiers par le levier des taux de crédit extrêmement bas.
Théorie de la conservation
L'objectif est de maximiser les dividendes de l'économie traditionnelle en privilégiant le court terme et la réduction des coûts tous azimuts.
Cette exigence de rentabilité est imposée :
- des banques d'affaires qui agissent comme des criquets dans l'économie,
- des dirigeants d'entreprises (trop) fortement intéressés par les plus-values sur stock options et par leurs bonus au détriment du long-terme,
- par le vieillissement de la population occidentale (les fonds de pensions US/UK exigent des rentabilités annuelles de +15% par rapport au capital investi pour satisfaire des pensions retraites toujours plus nombreuses chaque année)
Il suffit ensuite de pratiquer l'exclusion dans la redistribution des richesses créées par les entreprises et d'instaurer l'assistanat par l'état pour ancrer davantage les nécessiteux dans la dépendance au système social et on obtient "L'économie de la rente".
Un maximum de pauvres dépense tout son argent au profit des structures commerciales.
Dans les pays pétroliers ou miniers on a identifié que la rente ne bénéficiait qu'à une certaine nomenklatura.
En France,
- la rente est économique (avec les rentabilités des grosses entreprises > 2 chiffres),
- la rente est financière (avec les performances boursières >10%/an),
et
- la rente est immobilière avec l'exclusion à la propriété des jeunes et des loyers qui explosent avec un nombre insuffisant de constructions, et de terrains libérés sur le marché (alors qu'il y a en plus que nécessaire hors marché).
L'économie de rente bénéficie aux fonds d'investissement, aux actionnaires individuels privés et aux propriétaires bailleurs. C'est à dire à ceux qui possèdent un capital de départ investi sur des vecteurs existants et non dans la création d'activités nouvelles.
L'économie de rente privilégie les situations déjà établies et évite les risques liés à la concurrence nouvelle.
Il existe donc 2 types d'économie distinctes et reliées :
- l'économie traditionnelle : on vend ses produits et ses services et on dégage un marge d'exploitation
- l'économie de rente : on place son capital sur le long ou le moyen terme et on se rémunère sur le placement qui "travaille"
La France vieillissante et conservatrice s'oriente de plus en plus vers une économie de rente prépondérante; C'est la société de la rente.
La société de la rente ne profite qu'à une minorité au dépend d'une proportion plus importante de la population.
Ces 10 dernières années en France moins de 10% de la population a capté 90% de la richesse totale créée.
Le système social permet de maintenir cette situation déséquilibrée en pratiquant une forme de redistribution envers les exclus.
Mais les déficits des comptes publics et sociaux vont conduire à politique de distribution minimaliste.
Mais élites médiocres sont à la recherche de boucs-émissaires pour justifier leur inaction depuis 30 ans.
Il est vrai que ces élites cherchent avant tout à défendre et servir leurs propres intérêt dans l'affaire.
Références :
La rente contre le développement
http://www.lesechos.fr/info/analyses/47 ... pement.htm
Autrement dit, les régimes rentiers ont de l'argent. Mais ils veillent à ce que cet argent reste sous leur contrôle et ne génère aucune création de richesse locale autonome qui pourrait leur échapper. Ces régimes ont donc pour souci prioritaire de maintenir le statu quo social et surtout d'éviter toute autonomisation de la société par rapport à eux.
http://www.laidi.com/comment/020307.pdfC’est parce qu’ils n’ont pas intérêt à voir émerger d’autres sources de création de richesse en dehors du circuit rentier qu’ils contrôlent. C’est en cela que la rente pétrolière joue contre la démocratie et une des raisons pour laquelle l’Algérie, par exemple, continue à avoir un taux de chômage de 25 % tout en faisant appel à une main-d’oeuvre chinoise pour construire routes, logements et aéroports.
Mieux vaut pour l’État rentier distribuer des logements à des chômeurs que de favoriser le développement d’un salariat qui pourrait ensuite se montrer revendicatif.